Aperçu
Football en direct
Ligues
Super League
Aperçu
Sports d'hiver en direct
Résultats et classements FIS
Résultats et classements IBU
Aperçu
Hockey sur glace en direct
Résultats et tableau
Aperçu
Live-Tennis
Tournois
Résultats
Aperçu
Live Motorsport
Courses et classements
Services
Swisscom
- Foot
- Super League
- Challenge League
- Champions League
- Bundesliga
- Premier League
- Serie A
- LaLiga
- Ligue 1
- Europa League
- Conference League
Interview Lauriane Gilliéron: «Quand on fait l’amour, on est généralement nu»
De Lukas Rüttimann
19.2.2020
La saison 2 de «Quartier des banques» débute aujourd’hui. On y retrouve notamment Lauriane Gilliéron. L’actrice souhaite se servir de cette série explorant l’univers des banques comme catalyseur de sa carrière en Europe.
Mme Gilliéron, «Quartier des banques» a été presque unanimement salué par la critique. Avez-vous ressenti cela sur le tournage de la deuxième saison?
C’est bien sûr une bonne chose et la joie qui en découle était effectivement perceptible. D’autre part, ces réactions entraînent également beaucoup de pression: on a envie de préserver cet élan et de ne décevoir personne avec la nouvelle saison.
Ce danger existe-t-il?
J’espère que non. (rires) La nouvelle saison offrira encore plus de tension et un rythme plus élevé que la première. Ceux qui ont apprécié «Quartier des banques» aimeront encore plus la série dorénavant. Tout est passé à la vitesse supérieure, pour ainsi dire.
Est-ce que ce cela concerne également votre rôle?
Absolument. Mon personnage est probablement celui qui a connu la plus grande évolution. Elle n’a pas forcément plus de scènes, mais Virginia Grangier est une personne beaucoup plus forte désormais. Dans la saison 1, elle était principalement une épouse, elle était souvent conditionnée par l’extérieur et fréquemment victime des circonstances. Cette fois, elle prend les choses en main. Elle trouve le courage d’ouvrir sa galerie d’art et de faire ses preuves dans un monde dominé par les hommes. Elle est souvent sous-estimée et doit s’affirmer dans un environnement difficile.
Pouvez-vous vous reconnaître en elle?
En tant qu’actrice, il faut toujours trouver un moyen de s’identifier au personnage que l’on incarne. Mais avec Virginia Grangier, il y a en fait de nombreux parallèles avec ma propre vie. Moi aussi, j’ai dû et je dois encore m’affirmer dans un monde dominé par les hommes, car l’industrie cinématographique est toujours un univers masculin. Moi aussi, je dois toujours prouver que je suis performante, que je réponds aux attentes. Toute belle femme connaît par ailleurs le sentiment éprouvé lorsqu’on la met dans un coin et qu’on attend juste d’elle qu’elle soit jolie – mais surtout rien de plus.
Le mouvement #MeToo n’a-t-il rien changé à cet égard?
L’idée que les femmes doivent bénéficier d’un traitement plus équitable dans l’industrie du cinéma est certainement plus répandue aujourd’hui qu’avant le mouvement #MeToo. C’est exact. Mais nous n’en sommes qu’au début; les changements nécessaires ne se feront pas du jour au lendemain. Les femmes sont toujours désavantagées dans l’industrie cinématographique. Il n’y a toujours pas d’égalité de rémunération, il y a beaucoup plus de films réalisés par des hommes que par des femmes, et ainsi de suite. Tout changement fondamental prend du temps.
«Quartier des banques» est la raison pour laquelle vous avez quitté Los Angeles pour vous concentrer désormais sur votre carrière en Europe. Cela en a-t-il valu la peine?
La série était une raison, pas la raison. Mais c’est juste: je n’étais pas heureuse à Los Angeles pour de nombreuses raisons et j’ai décidé de revenir. Je sentais que je ne m’intégrais plus dans cette ville et que je n’arrivais plus à m’identifier avec le pays et la culture. Dans le même temps, l’Europe me manquait et «Quartier des banques» m’a offert la possibilité de poursuivre ma passion dans mon pays d’origine. Bien sûr, il est plus difficile de poursuivre une carrière dans le cinéma en Suisse qu’à L.A.. Il y a certes plus de concurrence là-bas, mais aussi plus de rôles. En fin de compte, chaque chose en son temps; je ne suis revenue qu’il y a un an et la méthode de travail est différente ici.
Conservez-vous une étiquette d’ex-miss ou êtes-vous désormais prise au sérieux en tant qu’actrice?
Le titre de Miss Suisse fera toujours partie de moi, je n’ai pas à le cacher. La couronne m’a beaucoup apporté, mais j’ai davantage à offrir qu’un joli sourire. J’ai une grande passion pour le métier d’actrice et, du moins en Suisse romande, on me considère désormais comme une actrice et une ex-miss. Dans cet ordre.
Regrettez-vous votre décision de tourner le dos à Hollywood?
Non, c’était la bonne chose à faire, même si rien n’est définitif. Il est fort possible que je travaille à nouveau à Los Angeles à l’avenir. Mais il fallait simplement que je réagisse parce que je n’avançais pas. Même aujourd’hui, je ne suis pas encore là où je voudrais être. Mais il se passe quelque chose. Je ne suis pas satisfaite, mais heureuse. (rires)
Quels sont vos projets actuels?
J’ai fini de tourner dans un film avec un réalisateur suisse, «Chroma». Il devrait sortir bientôt. Je tourne également dans un court-métrage à Paris et un spot publicitaire pour les CFF est au programme cette semaine.
Souffrez-vous du fait d’être toujours observée à travers vos atouts physiques?
Eh bien, je suppose que c’est un problème que rencontrent la plupart des femmes attirantes dans ce milieu. Les apparences sont importantes, après tout, nous sommes dans l’industrie du cinéma. Mais dès que l’on m’en donne l’occasion, je peux montrer que je peux faire plus que simplement être jolie.
«Quartier des banques» se déroule dans le monde de la finance. Vous sentez-vous à l’aise dans ce genre de cercles?
Pas du tout. (rires) Je viens d’un milieu tout à fait ordinaire, je ne suis pas un «rich kid». L’argent n’est pas important pour moi. D’accord, on en a besoin pour vivre, mais that’s it. Le luxe ne veut rien dire pour moi, je n’ai pas besoin de voitures hors de prix et je me moque des marques. C’était donc d’autant plus passionnant de me familiariser avec ce rôle dans cet univers.
Certains critiquent le fait que «Quartier des banques» banaliser les excès du monde des banques…
… Eh bien, le sexe, la drogue et les excès font partie de ce monde. Lorsque c’est justifié, on peut le montrer. Après tout, une série doit être aussi proche que possible de la vie réelle. D’un autre côté, je suis contente que «Quartier des banques» ne se concentre pas trop sur cet aspect, parce que c’est une série portée par ses personnages qui a plus à offrir que des scènes de sexe. Mais il est clair qu’il y aurait tout à fait de la place pour plus d’excès.
Vous avez tout de même joué une scène où vous apparaissez nue.
Je suis toujours étonnée des réactions qu’elle a déclenchées. Pour moi, c’était quelque chose d’on ne peut plus normal. Quand on fait l’amour, on est généralement nu – cela m’a donc semblé tout à fait naturel. S’il fallait que mon personnage apparaisse nu uniquement parce qu’il était question de montrer de la nudité, j’aurais eu du mal à le faire. Mais comme ça? Pas de problème. Bien sûr, je ne suis pas forcément obligée de regarder des scènes où j’apparais nue à la télé avec ma famille. Mais bon, c’est la vie. On peut le montrer.
Les stars en guerre contre le harcèlement