Interview Jacky: «Ariane faisait partie de ma famille»

De Laura Campisano/AllTheContent

12.9.2019

Le «Club Dorothée», qui a bercé l’enfance de nombreux bambins des années 80 et 90 a perdu une de ses figures emblématiques avec le décès d’Ariane Carletti, ce 3 septembre, à 61 ans seulement. Très ému, Jacky Jakubowicz, son comparse et ami, lui rend hommage dans une interview pour «Bluewin».

Jacky et Ariane étaient complices à l’écran comme à la vie, après 20 ans passés ensemble presque 24 heures sur 24, de «Récré A2» au «Club Dorothée», qu’ils ont co-animé durant 10 ans, de «Pas de pitié pour les croissants» au «Club Mini» pour enfin se produire en 2008 et 2010 sur scène avec Dorothée à l’Olympia et Bercy. Encore très ému, Jacky a accepté de revenir sur cette complicité et sur la carrière de celle qu’il considérait comme sa «petite sœur».

«J’ai beaucoup ri avec Ariane, elle avait beaucoup d’esprit.»

Vous partagiez une grande complicité dès le début avec Ariane à l’écran, mais aussi dans la vie?

Oui, nous étions amis depuis 20 ans, notre amitié ne s’arrêtera jamais. On faisait beaucoup de plateaux ensemble et on se voyait aussi en dehors des plateaux. On avait beaucoup de points communs, notamment l’humour, on se retrouvait beaucoup là-dessus. J’ai beaucoup ri avec Ariane, elle avait beaucoup d’esprit.

C’est un peu le hasard qui vous a mis sur la même route, Ariane se destinait plutôt à une carrière d’actrice…

Oui, c’était une «enfant de la balle», son père était réalisateur, il s’appelait Raoul André, sa mère était comédienne, Louise Carletti, donc elle se destinait à une carrière de comédienne, bien sûr. Au départ, elle était au cours Florent, elle faisait du théâtre, elle a rencontré Jacqueline Joubert, qui était directrice de l’Unité Jeunesse d’Antenne 2, qui l’a mise à la télévision avec Récré A2 avec Dorothée, moi, Cabu, Zabou…

C’était une grande époque pour tous les enfants des années 1980, qui ont grandi, ri, poussé avec vous tous. Etait-ce vraiment comme on l’imaginait, une grande bande d’amis qui chantaient et s’amusaient toute la journée?

Oui, c’était comme ça pour de vrai, devant comme derrière la caméra. On était un peu les mêmes, on ne se forçait pas. C’est pour ça que ça marchait d’ailleurs.

Après la fin du Club Dorothée, en 1997, même si ça a été un peu dur pour elle d’arrêter, Ariane a repris le chemin du théâtre, vous avez suivi cette partie-là également?

Oui, oui toujours. Elle est revenue au théâtre, était directrice artistique chez JLA (le groupe Jean-Luc Azoulay, patron emblématique d’AB productions, ndlr). Elle participait à toutes les séries de JLA: directrice de casting, productrice artistique… Elle n’a jamais arrêté en réalité.

«Quand on tournait on ne réalisait pas l’impact que cela avait sur le jeune public.»

Elle devait d’ailleurs mettre en scène votre one-man show?

J’étais allé chez elle, c’est d’ailleurs une des dernière fois où je l’ai vue. Elle m’a demandé de lire mon spectacle et puis ça lui a plu, et elle voulait le mettre en scène. Je ne sais pas ce que ça va devenir, c’est encore bien trop tôt pour en parler.

Depuis vendredi, il y a une génération, voire deux, qui sont véritablement peinées de sa disparition…

Oui, on voit un réel engouement autour de sa disparition et c’est plutôt bien.

Vous aviez conscience d’être comme des membres de la famille pour toute cette génération?

Pas à ce point. Quand on tournait on ne réalisait pas l’impact que cela avait sur le jeune public. C’est vrai qu’on était toujours avec «vous», 7 jours sur 7, mais on ne se rendait pas compte de tout ce qui se jouait de l’autre côté du poste, et que cela resterait des années après.

«En dépit de tout ce que nous avons vécu, nous ne sommes pas immortels.»

Y a-t-il des anecdotes parmi d’autres qui reviennent quand vous pensez à Ariane?

Je serai incapable de choisir, j’ai tellement de souvenirs avec elle…En dégager un seul, sur 20 ans, c’est presque impossible

Vous lui avez rendu hommage dans une émission spéciale, et le temps avançant, on réalise que de plus en plus de membres de cette «grande famille» sont déjà partis, comme Corbier ou Framboisier alors que cela semblait impossible…

Malheureusement c’est possible… En dépit de tout ce que nous avons vécu, nous ne sommes pas immortels.

«On ne se voit pas tous les jours mais on s’appelle régulièrement, on prend des nouvelles...»

La ferveur autour de la disparition d’Ariane prouve pourtant que vous l’êtes, un peu…

C’est vrai qu’on le ressent, on nous fait souvent ce genre de remarques et ça nous touche, c’est gentil.

Vous aviez également participé à la tournée du «Club Dorothée» de 2008 et 2010, pour des concerts à l’Olympia et à Bercy. Vous avez donc aussi gardé le contact avec Dorothée, après toutes ces années?

Oui, bien sûr, c’est une grande famille. On est une famille, nous. C’est ma deuxième famille, on ne peut pas s’oublier. On ne se voit pas tous les jours mais on s’appelle régulièrement, on prend des nouvelles, des enfants etc. La vie quoi! Je travaille sur IDF1, la chaîne de Jean-Luc Azoulay qui produisait le Club Dorothée. Oui, c’est toujours notre vie.

«Ariane disait souvent «le show doit continuer»...»

Vous avez évoqué le fait qu’Ariane, avec qui vous aviez 10 ans d’écart, était comme votre petite sœur, vous aviez ce sentiment de protection envers elle?

Oui, c’est tout à fait ce sentiment en effet

Comment continuer à présent?

Ariane disait souvent «le show doit continuer», donc pour elle, on va continuer le show.

«Je l’ai vue naître, c’est une enfant du «Club Dorothée».»

Vous êtes apparus très soudés aux obsèques comme dans la vie, y compris avec sa fille Eleonore Sarrazin, qui a également débuté une carrière de comédienne dans «Plus Belle la Vie». Vous avez, on imagine, aussi des liens avec elle?

Je l’ai vue naître, c’est une enfant du «Club Dorothée».

On l’a sentie très en colère contre les paparazzis qui ont volé des photos lors des obsèques de sa mère…

Oui j’ai vu ça, je ne peux pas en parler à sa place.

Qu’est ce qui va vous rester de plus significatif d’Ariane?

Son rire, qui était assez communicatif.

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