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Interview Claudia Cardinale: «Oui, je n’ai eu qu’un seul homme dans ma vie»
Aurélia Brégnac/AllTheContent
24.1.2019 - 09:38
Elle est l’icône glamour des années 1960. Elle a été la muse des plus grands réalisateurs de cinéma, de Luchino Visconti à Sergio Leone en passant par Federico Fellini. Actuellement en tournage d’une série à Bulle, Claudia Cardinale s’est confiée à «Bluewin.ch», entre deux scènes.
Elle revient, pour nous, sur ses plus beaux souvenirs à l'écran et en coulisses, et parle de sa complicité avec ceux qui lui ont donné la réplique: Alain Delon et Jean-Paul Belmondo, entre autres. Ses réponses sont ponctuées de rires spontanés, lorsqu’elle raconte certaines anecdotes cocasses qui ont jalonné sa carrière… Rencontre d’une égérie qui prône le naturel et l’acceptation du temps qui passe.
Pouvez-vous nous présenter la série, intitulée «Bulle», que vous être d’ailleurs en train de tourner ici, à Bulle?
Ça parle d’une famille, sur quatre générations, avec beaucoup de personnages. Je joue le rôle de la grand-mère et j’ai une fille. Un membre de la famille tombe malade, un cancer, et cela ébranle tout l’équilibre familial. La place de chacun est remise en cause. Il y a vraiment de très bons acteurs, notamment le petit garçon, un Fribourgeois, qui est très beau. Cette bulle va éclater…
Quel est votre plus beau souvenir de tournage au cours de votre carrière, et pourquoi?
Ça a été «Le Guépard» de Visconti, et aussi «Huit et demi», de Fellini. Avec Fellini, il n’y avait pas de texte, pas de scénario, c’était tout inventé... J’ai aussi fait beaucoup de films avec Marcello Mastroianni, comme avec Alain Delon, et Jean-Paul Belmondo. Avec lui, c’était incroyable! On se voit encore de temps en temps... La dernière fois, que j’ai vu Alain (Delon, ndlr), il m’a dit: «C’est Tancrède. Je t’embrasse, Angelica…», (prénoms des personnages incarnés dans «Le Guépard» de Luchino Visconti, sorti en 1963, ndlr). (Rires).
«Quand on m’a proposé, je suis partie en courant. Parce que j’étais sauvage.»
Ce statut d’icône glamour, que vous avez représenté pendant toutes ces années, comment l’avez-vous vécu?
Vous savez, chez moi, j’ai des statuettes, des prix du monde entier… Des Etats-Unis, de l’Italie, de la France, de la Tunisie… Je ferai d’ailleurs mon prochain film en Tunisie. Mais au départ, c’est ma sœur Blanche – qui était très belle, blonde aux yeux bleus – qui voulait faire du cinéma. Pas moi. Quand on m’a proposé, je suis partie en courant. Parce que j’étais sauvage. C’est papa qui a finalement décidé pour moi. J’avais une famille extraordinaire. Mes parents se sont connus très jeunes. Quand papa est mort à 94 ans, maman m’a dit: «On a fait l’amour juste avant qu’il meure». C’est un amour éternel, alors qu’ils étaient très différents…
Ça n’a jamais été un poids, ce succès, finalement?
Moi, je ne me suis jamais monté la tête… D’ailleurs, aux Etats-Unis, à Los Angeles, la police m’arrêtait tout le temps car je n’avais pas de bodyguard (garde du corps, ndlr). Je n’en voulais pas. A Paris, je sors, je vais faire des courses… Les gens m’arrêtent, sont très gentils, même les femmes. Un homme est même un jour venu m’attendre devant ma porte et m’a dit: «Quand j’étais petit, j’étais amoureux de toi. Et j’ai cherché dans toute la France une qui te ressemblait et je me suis marié avec elle». (Rires).
Femme et actrice engagée, progressiste, prônant la tolérance, vous avez toujours soutenu la défense des droits des femmes, des homosexuels, etc.. Parlez-nous de ces engagements.
Je suis ambassadrice à l’Unesco pour le droit des femmes, notamment. Je suis engagée avec «Amnesty International» contre la peine de mort. Pour la cause des enfants du Cambodge, également. Tous les ans, ont lieu de grandes cérémonies pour les hôpitaux et les écoles des enfants du Cambodge. Je viens d’ailleurs souvent à Genève. Et j’ai été invitée à la Maison-Blanche.
Pensez-vous qu’aujourd’hui, en 2019, ces causes aient avancé, reculé?
Quand il y a la Gay Pride à Paris, les manifestants qui passent en bas de chez moi, se mettent à hurler sous mes fenêtres: «Tu es avec nous?», «Nous, on est avec toi!». Ils me remercient de les soutenir... Quand j’étais aux Etats-Unis, j’ai fait deux films avec Rock Hudson. A l’époque, si tu étais homo, tu ne travaillais pas. Alors, moi, j’ai fait semblant d’être avec lui. On se baladait bras dessus bras dessous. Il me disait: «Claudia, ils pensent qu’on est ensemble…». Quand il a ensuite été malade du sida, il m’a appelée et m’a dit: «Viens, je suis en train de mourir. Je veux que tu sois à côté de moi». Et je suis venue de Rome, pour être avec lui… Je me rappelle d’ailleurs qu’un jour, avec Rock Hudson, on faisait un film à Miami. Il y avait un caïman énorme dans le fleuve, tout près. Moi, un peu folle, je me jette dans l’eau pour l’embrasser. Et lui (Rock Hudson, ndlr), il s’est évanoui! (Rires). Les animaux ne m’ont jamais attaquée! Quand on a présenté «Le Guépard», il y a quelqu’un qui est venu du cirque avec un guépard. J’étais avec Visconti. Et moi, j’ai été l’embrasser. Visconti se met à hurler: «C’est pas un chat!». (Rires).
Pour un gala de bienfaisance, aussi, un guépard était couché dans mon lit, et il m’embrassait. Et la photo qui a été prise alors a été vendue pour une somme incroyable, pour cette œuvre de bienfaisance… Et mon assistante, me disait: «Tu es folle, tu es couchée avec un guépard!». Dans le film, Alain (Delon, ndlr) était amoureux de moi, et Burt Lancaster aussi. Moi, je vais vers lui et l’embrasse. Alain était fou furieux.
On n’a cessé d’entendre parler, l’an dernier, de l’affaire Weinstein dans le monde du cinéma, puis des mouvements «MeToo» ou «BalanceTonPorc» chez nous. Ce type de harcèlement sexuel sévissait-il déjà lorsque vous avez débuté votre carrière?
Non, non, je n’ai jamais eu ça, ni accepté quoi que ce soit. Visconti me disait «Tu es un garçon manqué, toi». (Rires). Ces femmes ont dit des choses des années après. On doit être forte…
Evidemment, vous deviez être très courtisée par les hommes…. Malgré cela, vous avez déclaré, en interview au Monde, que «vous n’aviez eu qu’un seul homme dans votre vie»: Pasquale Squitieri, le père de votre fille et partenaire dans une dizaine de films.
Oui, je n’ai eu qu’un seul homme dans ma vie, Pasquale Squitieri, un Napolitain. On a eu une fille, que je voulais appeler Anaïs. Mais que son père a tenu à appeler Claudia…
«Tu dois supporter le temps qui passe, tu ne peux pas bloquer le temps»
Dans cette même interview, vous aviez déclaré que vous «ne supportiez pas les actrices qui se font refaire», par le biais de la chirurgie esthétique, et «qui finissent pas se ressembler toutes ou finissent défigurées». C’est un fléau aujourd’hui, au cinéma?
Je n’aime pas du tout ça. Elles se font toutes des lèvres énormes. Elles se font des trucs comme ça. (Elle mime le résultat d’un lifting, ndlr). Moi, je n’aime pas ça. Tu dois supporter le temps qui passe, tu ne peux pas bloquer le temps. Il y en a beaucoup… Parfois, tu ne les reconnais pas. Elles n’acceptent pas le temps qui passe… Je suis contre tout ça. Moi, maman me disait toujours: «On ne voit jamais tes rides, parce que tu ris tout le temps!». (Rires).
Quel rôle rêveriez-vous d’interpréter aujourd’hui?
Je travaille beaucoup avec de jeunes réalisateurs, qui font un premier film. Pour moi, la chose la plus importante est le scénario. C’est l’écriture qui est très importante. Ça dépend de ce que je reçois. J’ai fait des drames, des comédies… J’ai même fait la pute, dans la «Panthère rose» (Rires). C’est bien de devenir l’autre, sur l’écran. Ce n’est pas toi-même.
Mais vous avez toujours refusé les scènes de nu…
Oui, parce que je ne voulais pas vendre mon corps. J’ai toujours refusé de me déshabiller dans les films.
Pourtant, à cette époque, le glamour et la sensualité, avec l’égérie Brigitte Bardot, étaient en vogue…
Oui, j’ai fait un film extraordinaire avec Brigitte, «Les Pétroleuses» (sorti en 1971, ndlr). On disait, c’est «BB contre CC», «la blonde contre la brune»… J'ai toujours eu un très bon rapport avec les femmes. Je n’aime pas les actrices qui se montent la tête. Je ne me suis jamais prise pour une star.
Quelle est justement pour vous la qualité la plus importante lorsque qu’on devient célèbre?
La normalité.
Les six épisodes de la série «Bulle», écrite et réalisée par Anne Deluz, et avec Claudia Cardinale, seront diffusés sur la RTS en 2020.
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Aurélia Brégnac/AllTheContent