«Une mission» Le prince Harry continue sa guerre contre les tabloïds

AFP

25.7.2024

Le prince Harry qui s'est lancé dans une guerre contre les tabloïds britanniques reprend sa «mission» dans un documentaire télévisé diffusé jeudi, où il regrette que la famille royale ne le soutienne pas davantage.

Le prince Harry juge les tabloïds responsables de la mort de sa mère, la princesse Diana, dans un accident de voiture en 1997 à Paris, poursuivie par des paparazzis.
Le prince Harry juge les tabloïds responsables de la mort de sa mère, la princesse Diana, dans un accident de voiture en 1997 à Paris, poursuivie par des paparazzis.
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Ces dernières années, le fils du roi Charles III a engagé de nombreuses procédures judiciaires contre des tabloïds qu'il accuse, avec d'autres personnalités, de collecte illégale d'informations.

Au delà, le duc de Sussex reproche à ces journaux d'avoir maltraité son épouse Meghan Markle, ce qui avait contribué au départ fracassant en 2020 du couple, désormais installé en Californie.

Il les juge aussi responsables de la mort de sa mère, la princesse Diana, dans un accident de voiture en 1997 à Paris, poursuivie par des paparazzis.

Déterminé à demander des comptes, Harry a obtenu en décembre dernier la condamnation de MGN, l'éditeur du Daily Mirror, pour avoir piraté sa messagerie et celle de son entourage.

Il qualifie cette décision de «victoire monumentale» selon des extraits d'un documentaire de la chaîne ITV et intitulé «Tabloïds on Trial» (Le procès des tabloïds).

«Que le juge décide en notre faveur était évidemment énorme. Mais qu'il aille aussi loin... (estimant) que ce n'était pas simplement (la faute) d'individus. Que cela allait jusqu'au sommet. C'étaient des avocats, de hauts responsables», affirme le prince, qui avait créé la surprise en venant témoigner au tribunal.

Après le procès, il a reçu plus de 100.000 livres de dommages et intérêt (118.000 euros), avant de conclure un accord financier mettant fin à d'autres poursuites contre MGN.

Harry a aussi intenté des poursuites similaires contre NGN, éditeur du tabloïd The Sun appartenant à la famille du magnat Rupert Murdoch, qui nie ces accusations. Le procès doit se tenir l'an prochain.

Le sort réservé à sa mère, pourchassée sans répit par les tabloïds, reste déterminant dans ce combat. «Elle n'est plus là aujourd'hui, pour connaître la vérité», regrette Harry dans le documentaire.

«Cela a causé une partie du différend»

Depuis son départ du Royaume-Uni avec son épouse Meghan Markle, le prince est en froid avec la famille royale, particulièrement son frère, William.

Les tensions entre les deux fils du roi se sont aggravées avec un documentaire produit par Harry et Meghan sur Netflix fin 2022, et la parution en janvier 2023 des mémoires de Harry, où il se montre très critique envers William et son épouse Kate.

Mais pour le duc de Sussex, ses actions en justice contre les tabloïds ont aussi leur rôle dans ces tensions, dans une institution qui a adopté le mantra «never complain, never explain» (ne jamais se plaindre, ne jamais s'expliquer) et bénéficie de la couverture généralement positive de ses activités dans la presse.

Dans cet entretien à ITV, il regrette que la famille royale ne se soit pas engagée à ses côtés: «Cela aurait été bien de le faire en famille».

«Je crois que d'un point de vue de la mission de service et lorsque vous jouez un rôle public, ce sont des choses que nous devrions faire pour le bien commun», insiste Harry. «Mais, vous savez, je le fais pour mes raisons (...) et cela a causé une partie du différend.» Avant de conclure: «Pour moi, la mission continue».

Son combat a remis en lumière les pratiques des tabloïds, qui avaient déjà fait l'objet d'un grand déballage à la suite du scandale des écoutes téléphoniques ayant conduit Rupert Murdoch à fermer son tabloïd News of the World en 2011.

Victime de la défunte publication et depuis très engagé sur le sujet, l'acteur Hugh Grant a encore récemment conclu un accord financier avec l'éditeur de The Sun pour mettre fin à des poursuites, mettant en avant les énormes frais de justice qu'il aurait dû payer quelle que soit l'issue du procès. NGN a démenti les accusations.

Sur ITV, l'acteur décrit notamment les micros placés près de ses fenêtres, les traqueurs mis dans sa voiture ou encore les dossiers médicaux volés.

Dans le documentaire, l'ancien Premier ministre Gordon Brown (2007-2010) accuse aussi NGN d'avoir accédé illégalement à des informations personnelles, comme ses comptes bancaires, et réclame de nouvelles enquêtes: «Toutes ces choses sont arrivées durant la période où j'étais chancelier (de l'Echiquier, c'est-à-dire ministre des Finances) et Premier ministre».