«La tresse»«Lorsqu'on nage parmi les requins, mieux vaut ne pas saigner»
Elvire Küenzi
23.4.2024
Adapté du best-seller de Laetitia Colombani, le film « La tresse » vient de sortir sur blue Vidéo. Un long-métrage émouvant qui suit le parcours de trois femmes à travers le monde.
Elvire Küenzi
23.04.2024, 08:13
23.04.2024, 08:14
Barman Nicolas
Trois femmes, trois destins. Smita en Inde, Guila en Italie et Sarah au Québec sont plongées dans une réalité et un quotidien bien différents.
Alors que Smita se bat pour sortir sa fille de sa condition d’Intouchable, Guila tente de sauver l’entreprise familiale de fabrication de perruques et Sarah, l’avocate carriériste, se bat contre un cancer.
A première vue, rien ne relie ces femmes si ce n’est leur combat pour améliorer leur vie et atteindre leurs objectifs avec force et passion. J’avais lu le livre « La tresse » et je l’avais adoré. Je bouillonnais donc d’impatience à l’idée de découvrir le film réalisé par l’autrice elle-même.
Malgré mes aprioris positifs, j’ai mis du temps à entrer dans l’intrigue et à m’attacher au personnage de Smita, Guila et Sarah. Mon conseil ? Tenez bon, une fois les trente premières minutes passées, on ne décroche plus.
A l’inverse du livre où le personnage de Sarah peut paraitre froid, le film brosse un portrait des plus touchants de cette avocate aux dents longues qui doit revoir ses ambitions lorsqu’elle apprend qu’elle est atteinte d’un cancer du sein.
« Naître fille ici est une malédiction »
Jouée par la merveilleuse Kim Raver qu’on a pu voir dans « 24 heures chrono » et « Grey’s Anatomy », Sarah parvient à nous émouvoir dans ce parcours semé d’embuches au cours duquel elle va questionner ses priorités.
« Lorsqu'on nage parmi les requins, mieux vaut ne pas saigner », avoue-t-elle alors qu’elle essaie de cacher sa maladie à ses collègues au sein du célèbre cabinet qui l’emploie. Ses larmes, je les ai partagées, ses émotions m’ont transpercée.
La partie indienne, elle, tire ses points forts de ses paysages à couper le souffle et de la mission d’une mère qui lutte pour que sa fille se trace un autre destin que celui qui l’attend.
Car oui, en Inde : « Naître fille ici est une malédiction » comme le reconnait Smita. Quant à l’histoire de Giulia, elle nous émeut par son héroïne forte et persévérante qui se rebelle contre les convenances et les traditions de son pays.
« La vie rapproche parfois les moments les plus sombres et les plus lumineux » écrit Laetitia Colombani. A l’instar du livre, on comprend à la fin ce qui relie ces trois femmes. Si vous avez besoin d’une bonne dose d’humanité, de tendresse et de chaleur humaine, n’hésitez pas une seule seconde à vous plonger dans « La tresse ».