Novak Djokovic a conquis dimanche son septième titre à Wimbledon, le quatrième d'affilée sur le gazon londonien et le 21e en Grand Chelem. Le futur no 7 mondial s'est imposé 4-6 6-3 6-4 7-6 (7/3) en finale face à Nick Kyrgios (ATP 40), après 3h01' de jeu.
«Je suis à court de mots pour décrire ce que ce trophée et ce tournoi représentent pour moi. Il n'y a rien de plus spécial à mes yeux», a lâché Novak Djokovic à l'heure de la remise des trophées. «J'avais vu Pete Sampras gagner son premier titre ici en 1992», s'est-il souvenu.
«J'avais alors demandé à mes parents de m'acheter une raquette. Ma première image liée au tennis, c'est le gazon», a poursuivi le Serbe, qui a justement égalé son idole de jeunesse Pete Sampras en s'imposant pour la septième fois à Wimbledon. «C'est toujours un honneur de me retrouver ici».
Novak Djokovic n'a par ailleurs pas manqué de rendre hommage à Nick Kyrgios, l'un des rares joueurs à avoir publiquement soutenu le Serbe lorsque celui-ci avait été exclu du territoire australien en janvier dernier. «Tu reviendras en finale», a-t-il dit en s'adressant à l'Australien.
«Tu as montré pourquoi tu mérites de faire partie des meilleurs joueurs du monde, surtout sur gazon», a-t-il poursuivi. «Je n'aurais jamais pensé dire tant de belles choses à ton sujet», s'est ensuite amusé le Serbe, dont la relation avec Nick Kyrgios était pour le moins houleuse jusqu'à cette année.
Privé d'Open d'Australie par les autorités locales et éliminé dès les quarts de finale à Roland-Garros, Novak Djokovic n'a donc pas manqué son premier grand rendez-vous de l'année. Qui pourrait également être le dernier: en raison de son statut vaccinal, il pourrait bien ne pas être en mesure de disputer l'US Open.
Du 3e au 7e rang
Le Serbe de 35 ans se retrouve ainsi à une longueur du record de Rafael Nadal, lequel a cueilli cette saison ses 21e (Melbourne) et 22e (Paris) trophées majeurs. Il relance enfin la machine, dix mois après avoir été nettement battu par Daniil Medvedev en finale à New York alors qu'il était en quête du Grand Chelem calendaire.
A noter que Nole n'était jusqu'ici jamais parvenu à remporter quatre fois consécutivement le même Majeur. Cette «anomalie» est donc désormais réparée, et Nole aura l'occasion de réussir la passe de cinq l'an prochain à Wimbledon où il pourra surtout égaler le record de Roger Federer (huit titres à Londres).
Mais si ce sacre s'accompagne d'un chèque de quelque 2,35 millions de francs suisses, il ne rapportera pour mémoire aucun point à Novak Djokovic. Victime de la décision de l'ATP de ne pas attribuer de point en réponse à l'exclusion des Russes et des Bélarusses, le Serbe chutera ainsi de la 3e à la 7e place mondiale lundi.
La patience récompensée
Dominé un set durant par un Nick Kyrgios injouable (14 coups gagnants pour seulement 5 fautes directes dans la manche initiale), Novak Djokovic a su attendre son heure sur le mythique Centre Court de Church Road. Il a ainsi forcé la décision dans la deuxième manche en convertissant la première balle de break dont il a bénéficié.
Le Serbe a ensuite tissé tranquillement sa toile face à un joueur qui a dans l'ensemble su maîtriser ses nerfs malgré quelques écarts de langage. Il a bien mieux négocié les points importants que l'Australien, lequel n'aura au final converti qu'une seule des six opportunités qu'il s'est procurées sur le service adverse.
Nick Kyrgios a sans doute manqué le coche dans l'ultime jeu de la deuxième manche. Novak Djokovic a alors sauvé quatre balles de break, dont trois de manière consécutive, avant de convertir sa première balle de set pour revenir à hauteur d'un adversaire qui semblait à cet instant encore capable de le faire douter.
Moins «saignant» et moins rigoureux par la suite, Nick Kyrgios n'est en revanche pas parvenu à se montrer dangereux à la relance dans les deux derniers sets. Il a certes tenu le choc jusqu'au tie-break dans la quatrième manche, mais n'a alors rien pu faire pour stopper la marche en avant d'un Novak Djokovic bien plus solide.