Rafael Nadal, éliminé mercredi dès le deuxième tour de l'Open d'Australie avec une hanche douloureuse, a reconnu être «détruit mentalement». Il craint une nouvelle longue période d'absence.
Vous êtes victime d'une blessure à la hanche soudaine ou la sentiez-vous venir ?
«Ca fait quelques jours que j'avais quelque chose, mais pas à ce point. Pour le moment, je ne sais pas si c'est le muscle, l'articulation, le cartilage... J'ai déjà eu des problèmes de hanche. J'ai déjà dû faire des traitements. Mais ça n'a jamais été aussi fort. Cette fois, je ne peux plus bouger.»
Avez-vous pensé à abandonner ?
«Oui, en permanence. Mais je n'en ai parlé à personne, ni à mon physiothérapeute, ni à mon équipe. C'est à moi de savoir. J'ai essayé de continuer à jouer sans accentuer la blessure. Je ne pouvais plus du tout frapper en revers, je ne pouvais plus courir. Mais je voulais finir le match, c'est tout. J'ai l'âge pour prendre mes propres décisions: en tant que tenant du titre, je ne voulais pas abandonner, je ne voulais pas sortir du court sur un abandon. Et c'est mieux comme ça: j'ai perdu, il n'y a rien à dire, mes félicitations à mon adversaire. C'est ça le sport.»
A quel point êtes-vous déçu ?
«Je ne peux pas venir et mentir en disant que la vie est fantastique, qu'il faut rester positif et continuer de se battre... pas maintenant. Demain sera un autre jour, mais là, c'est dur. C'est encore une blessure. Je suis obligé de reconnaître que je suis détruit mentalement. J'espère que ce n'est pas trop grave. Les trois dernières semaines avaient été plutôt positives, alors j'espère que cette blessure ne m'éloignera pas des courts trop longtemps parce qu'alors, il sera difficile de refaire tout le processus de récupération. Il n'y a pas que la récupération, il y a aussi tout le volume de travail qu'il faut fournir pour retrouver un niveau acceptable. Je suis passé par là trop de fois dans ma carrière... Je pense être encore capable de le faire, mais ce n'est pas facile.»
Où trouvez-vous la motivation à chaque fois pour revenir ?
«C'est très simple: j'aime ce que je fais, j'aime jouer au tennis. Je sais qu'un jour il faudra arrêter. Mais quand on aime faire quelque chose, les sacrifices que l'on consent ont toujours un sens au point qu'ils ne sont plus de réels sacrifices. Mais en ayant dit ça, il est évident que c'est fatigant et frustrant d'avoir passé autant de temps dans ma carrière en récupération, à essayer de revenir. Je l'ai assez bien accepté et je l'ai plutôt bien supporté. Mais ces sept derniers mois ont encore été une période compliquée. Je ne sais pas ce qu'il va se passer, mais j'espère éviter une nouvelle longue période à l'écart, sinon ça va être super difficile de retrouver le rythme, redevenir compétitif et me remettre à me battre pour mes objectifs. Voyons de quoi la blessure retourne et comment je serai en mesure de suivre mon calendrier».
ATS