De l'émergence de Zheng Qinwen et Jasmine Paolini au duopole masculin Sinner-Alcaraz, en passant par les adieux de Rafael Nadal et l'année mitigée de Novak Djokovic, la saison 2024 du tennis mondial a été placée sous le signe de la transition entre générations.
Au lendemain de la victoire de l'Italie en Coupe Davis, dernière compétition majeure de la saison, le point sur les principaux enseignements de l'année écoulée.
Nouveaux visages
Âgée de 22 ans, la Chinoise Zheng Qinwen (5e mondiale) s'est fait un nom dès janvier en atteignant la finale de l'Open d'Australie, dix ans après la victoire à Melbourne de sa compatriote Li Na. Elle a confirmé en décrochant le titre olympique en simple à Paris, avant d'atteindre la finale du Masters WTA à Ryad en novembre.
Sa devancière au classement WTA, l'Italienne Jasmine Paolini (4e), s'est aussi révélée à 28 ans en s'invitant en finale à Roland-Garros puis à Wimbledon, avant de finir sa saison en beauté par une victoire en BJK Cup avec l'Italie.
Le «Big 3», c'est (presque) fini
Avec la fin de la carrière de Rafael Nadal à Malaga, deux ans après celle de Roger Federer, Novak Djokovic sera le seul rescapé en 2025 du «Big 3» qui a écrasé le tennis masculin pendant une quinzaine d'années.
Le Serbe a connu une année contrastée en 2024, réussissant enfin à conquérir le titre olympique, seule pièce manquante de son immense palmarès, mais ne remportant aucun Grand Chelem pour la première fois depuis 2017.
Son principal objectif en 2025 sera de remporter un 25e titre en Grand Chelem, qui ferait de lui le seul détenteur du record de victoires dans les quatre tournois majeurs.
Pour tenter d'y parvenir, le «Djoker» a recruté (au moins jusqu'à l'Open d'Australie) l'Ecossais Andy Murray, ex-N.1 mondial qui a réussi à arracher deux titres olympiques et trois Grand Chelem alors que le «Big 3» était au sommet de son art.
Swiatek-Sabalenka, épisode 3
Un an après s'être fait coiffer au poteau par Iga Swiatek à la faveur de la victoire de la Polonaise au Masters WTA de Cancun, la Bélarusse Aryna Sabalenka a pris sa revanche en 2024 et conclut à son tour la saison comme N.1 mondiale, grâce notamment à ses succès à l'Open d'Australie et l'US Open.
Quintuple lauréate en Grand Chelem, Swiatek (2e) a connu à l'inverse une fin de saison compliquée, entre un changement d'entraîneur et un deuxième semestre vierge de tout trophée.
Le duel pour le trône devrait se poursuivre en 2025 et l'Américaine Coco Gauff (3e), récente lauréate du Masters WTA où elle a battu Swiatek et Sabalenka, pourrait aussi venir bousculer la hiérarchie.
A 20 ans à peine, celle qui a remporté l'US Open en 2023 a dominé cinq fois la Bélarusse en neuf confrontations mais peine davantage face à la Polonaise, qui l'a vaincue onze fois sur treize.
Alcaraz-Sinner, qui sera le meilleur ?
Comme sur le circuit féminin, un duo a écrasé la saison 2024: le N.1 mondial Jannik Sinner a remporté l'Open d'Australie, l'US Open, le Masters ATP de Turin et trois Masters 1000 et le N.3 Carlos Alcaraz s'est imposé à Roland-Garros, Wimbledon et Indian Wells, décrochant aussi une médaille d'argent aux Jeux olympiques.
Même s'il a été battu par l'Espagnol en finale du tournoi ATP 500 de Pékin début octobre, Sinner a pris un net ascendant en fin de saison sur son rival, empilant les victoires là où Alcaraz a collectionné les éliminations précoces sur dur.
L'Italien de 23 ans est cependant empêtré dans une affaire de dopage, des traces infimes de clostebol (un anabolisant) ayant été détectées dans son organisme en mars. L'Agence mondiale antidopage requiert une suspension d'un à deux ans du champion aux boucles rousses.
Intercalé au classement entre Sinner et Alcaraz, le 2e mondial Alexander Zverev (27 ans) rêve d'enfin décrocher un titre en Grand Chelem en 2025 et d'atteindre le faîte de la hiérarchie mondiale. Champion olympique en 2021, lauréat du Masters ATP en 2018 et 2021, l'Allemand a remporté en 2024 les Masters 1000 de Rome et Paris.