Assommé par une gourde vendredi, étourdi par Alejandro Tabilo dimanche, Novak Djokovic a déjà dû faire ses valises après seulement deux matches à Rome, inquiétant ses fans à deux semaines de Roland-Garros (26 mai-9 juin).
Déjà en panne de confiance après un début d'année loin de ses standards habituels, «Djoko» est dans le plus grand flou avant le deuxième tournoi du Grand Chelem de l'année. Son bilan 2024 fait pâle figure : en cinq tournois disputés, il n'a pas remporté de titre et n'a pas dépassé le stade des demi-finales (Open d'Australie, Monte-Carlo).
Contre le Chilien Alejandro Tabilo, 31e mondial, il a subi une correction rare dans sa carrière (6-2, 6-3). Il faut remonter à mai 2017 pour trouver trace d'une telle déconvenue en Masters 1000, lorsque «Djoko» avait été surclassé par Rafael Nadal 6-2, 6-4 en demi-finales à Madrid.
Le Serbe est apparu éteint, sans envie, multipliant les fautes directes (23), plombé par son service (52% de première balle). «Il faut féliciter mon adversaire, je ne l'avais jamais affronté. C'est un bon joueur, très complet, je n'ai pas été capable de trouver de bonnes sensations sur le court», a-t-il déclaré après sa défaite.
Deux jours après sa douloureuse et insolite mésaventure avec une gourde, la tentation de faire le lien entre les deux événements est grande. «A l'entraînement (samedi), je n'ai rien ressenti de négatif, mais aujourd'hui, je me sentais pas moi-même. Sous l'effet du stress, je n'étais pas le même joueur que vendredi», a reconnu le Serbe, vainqueur de 24 titres du Grand Chelem.
«A côté de la plaque»
«J'étais complétement à côté de la plaque, en manque de rythme et d'équilibre», a-t-il poursuivi. «Je ne peux pas dire (si ce qui s'est passé vendredi) a eu un impact. Il faudra faire des examens, passer un scan» avant Roland-Garros, a ajouté «Djoko».
Vendredi soir, il avait été assommé par la gourde tombée d'un sac d'un spectateur alors qu'il signait des autographes après sa facile victoire face au Français Corentin Moutet (6-3, 6-1). «Le coup que j'ai reçu était vraiment fort, pendant trente minutes après je me suis senti nauséeux, j'avais mal à la tête, j'ai pu dormir normalement et tout allait bien le lendemain», a-t-il rappelé. Le crâne entaillé, il avait pu rapidement regagner son hôtel, sans aller dans un hôpital, et s'était entraîné normalement le lendemain.
Au lendemain de l'élimination de Rafael Nadal, détenteur du record de victoires à Rome (10), le tournoi romain a perdu un autre joueur qui a marqué son histoire. Le Serbe, sextuple vainqueur de l'épreuve, n'avait plus quitté aussi prématurément le Foro Italico depuis 2018 (élimination au 2e tour).
Il abordera le deuxième tournoi du Grand Chelem de l'année avec une confiance singulièrement écornée, en ayant peu joué. Après son élimination à Monte-Carlo, il avait fait l'impasse sur le Masters 1000 de Madrid pour repartir à l'entraînement. A son arrivée à Rome, il avait assuré qu'il était «sur la bonne voie pour être au pic de (sa) forme à Roland-Garros».
C'était avant qu'un gourde, puis le ciel romain, sous la forme d'un Tabilo sans complexes, ne lui tombent sur la tête.