L'affaire Peng Shuai continue d'occuper le devant de la scène sportive. L'entretien vidéo de dimanche entre le président du CIO Thomas Bach et la joueuse chinoise suscite des réactions diverses.
L'association d'athlètes «Global Athlete» accuse le CIO de se rendre «complice de la propagande malveillante des autorités chinoises et de leur manque d'intérêt pour les droits de l'homme fondamentaux et la justice» à la suite de l'entretien avec Peng Shuai.
«Global Athlete» souligne qu'une telle communication ne garantit en aucun cas que Peng Shuai était en sécurité et en bonne santé. La prise de position du CIO ne mentionne pas que la Chinoise de 35 ans a porté des accusations d'abus sexuels et qu'elle a disparu pendant deux semaines.
Global Athlete accuse
L'assocation de sportives et sportifs estime en outre que Thomas Bach se moque de la «situation mortellement grave qui est malheureusement très familière à de trop nombreux athlètes féminins» en invitant Peng Shuai à dîner à l'occasion des Jeux olympiques d'hiver de Pékin 2022.
«Global Athlete» a également renouvelé sa demande de suspendre le Comité olympique chinois jusqu'à ce que Peng Shuai puisse quitter la Chine en toute sécurité et que ses accusations fassent l'objet d'une enquête. Par son attitude dans cette affaire, le CIO a prouvé une fois de plus qu'il «abandonne les athlètes, se tient aux côtés de régimes autoritaires violents et ignore les droits de l'homme», a déclaré l'association dans sa prise de position.
De son côté, le CIO a réaffirmé la motivation de cette prise de contact. «L'objectif principal de l'appel était de s'enquérir du bien-être et de la sécurité de Peng Shuai», a-t-il indiqué dans un communiqué publié lundi. «La protection du bien-être des athlètes est de la plus haute importance pour le CIO et le mouvement olympique. Nous avons convenu de rester en contact et elle a accepté une rencontre à Pékin en janvier».
Coe défend Bach
Sebastian Coe, le président de la Fédération internationale d'athlétisme, présente les efforts de Thomas Bach sous un autre jour. Le Britannique soutient l'approche diplomatique du CIO avec la Chine au sujet de Peng Shuai.
«Des velléités guerrières» sur un éventuel boycott diplomatique des JO 2022 seraient «un geste assez insignifiant», a-t-il déclaré lors d'une interview à BBC Today lundi. A la question de savoir si Peng Shuai devrait être autorisée à quitter la Chine, il a répondu: «Je ne suis pas en position de porter de tels jugements».
Début novembre, Peng Shuai avait publié sur le réseau social Weibo des accusations d'agression sexuelle à l'encontre d'un haut responsable politique chinois. Elle n'avait ensuite plus été vue en public dans un premier temps. Dimanche, le CIO avait indiqué que Bach avait eu une conversation par vidéo interposée avec la joueuse de tennis. Peng Shuai aurait déclaré qu'elle était en sécurité.