Une année après l'expérience malheureuse d'Alain Casanova à Lausanne, le FC Sion tente à son tour un pari hasardeux : engager un coach français qui ignore presque tout des réalités du football suisse.
Adjoint de Zinédine Zidane au Real Madrid, David Bettoni se lance à 51 ans dans cette terre inconnue que n'avait su apprivoiser son compatriote à la Tuilière. «Je pense que je trouve à Sion un contexte idéal pour moi», avance toutefois le technicien français qui est, faut-il le rappeler, le troisième entraîneur à diriger cette saison l'équipe sédunoise après Paolo Tramezzani et Fabio Celestini. «Le nerf de la guerre pour un entraîneur est de gagner des matches. Pas seulement à Sion», poursuit David Bettoni comme pour justifier ce carrousel infernal.
«Je veux apporter mon abnégation, mon expérience. Je veux accompagner les joueurs pour qu'ils performent, explique-t-il. Je ne suis pas venu ici pour donner des leçons ou pour apprendre aux joueurs à jouer au football. Je suis très humble. Mais je sais que je suis en mission. La situation du club ne permet pas encore de s'inscrire à long terme.» Mais si la greffe prend, David Bettoni espère rester encore de longs mois à la tête du club le plus atypique du pays.
L'objectif de cette mission est, bien sûr, le maintien en Super League. Avant-derniers du classement à égalité de points toutefois avec la «lanterne rouge» Winterthour, le FC Sion risque, dans le pire des cas, de disputer un barrage contre le troisième de Challenge League pour éviter la culbute. «L'équipe manque de confiance en raison d'une panne de résultats. Je sais que la regagner est très dur. Mais j'ai découvert un groupe homogène, à l'écoute. J'ai été aussi favorablement impressionné par la compétence du staff médical. La peur et le doute ne m'habitent pas. Sinon je serais resté à Madrid dans une capitale magnifique où de beaux projets m'attendaient.»