Alvyn Sanches est parti pour rester au Lausanne-Sport ce printemps: telle est l'intime conviction de son directeur sportif Stéphane Henchoz.
«Nous allons tout faire pour qu’il reste», a indiqué l’ancien défenseur de l’équipe de Suisse jeudi. «Le convaincre de la pertinence de notre projet sportif. Alvyn va, bien sûr, nous quitter pour jouer dans un grand championnat. Mais le faire en janvier plutôt qu’en juin est-il le plus judicieux? Ne voudrait-il pas graver son nom parmi les légendes du club si nous réussissons quelque chose de grand ce printemps?»
«A un juste prix»
Stéphane Henchoz a rappelé que le Lausanne-Sport n’est pas forcé, grâce au soutien de son propriétaire, de finaliser à tout prix le transfert d’Alvyn Sanches cet hiver. «Nous le céderons seulement à un juste prix, affirme Stéphane Henchoz. Il est possible qu’un club propose une offre en janvier susceptible de répondre aux attentes d'Alvyn et aux nôtres. Mais je suis optimiste. Alvyn a, au fond de lui, l’envie de terminer la saison avec nous.» L’interview accordée par le joueur mercredi à Sky laisse penser qu’il portera toujours les couleurs de son club de cœur le 31 janvier au soir de l’ultime journée du mercato.
Avec Alvyn Sanches à la baguette, le Lausanne-Sport aura sa chance dans la course au titre. «Nos fans ont le droit de rêver, admet Stéphane Henchoz. C’est vrai, nous ne sommes qu’à un point du leader. Mais l’objectif demeure une place dans le top 6. Il n’en reste que deux à prendre dans la mesure où je suis convaincu que Lugano, Bâle, Servette et Young Boys termineront dans les quatre premiers...»
Trois interrogations
Stéphane Henchoz avance trois arguments pour justifier cette prudence qui semble un peu excessive. «La trêve pourrait couper notre élan. Serons-nous toujours dans le bon rythme à la reprise le 19 janvier?», s’interroge le Fribourgeois. «Il faudra aussi attendre l’issue du mercato. Si nous perdons Alvyn Sanches, nous ne pourrons pas vraiment le remplacer qualitativement dans l'immédiat, même si nous avons anticipé ce cas de figure. Enfin, l’équipe aura-t-elle la maturité suffisante pour faire face à la pression? Cet été, elle a entamé le championnat sur une superbe victoire à Bâle avant de vivre un véritable naufrage à Sion. Mais depuis, la culture de la gagne a heureusement changé. Avant elle jouait bien une semaine sur trois. Maintenant, elle performe tous les trois jours. Pourra-t-elle conserver un tel niveau pendant trois ou quatre mois?»
«C’est vrai, ce championnat nous offre une grande opportunité», poursuit Stéphane Henchoz. «Je suis sans doute plus réaliste que rêveur. J’ai vu des performances fort maîtrisées à Yverdon, à Winterthour en Coupe et contre Zurich à la Tuilière. D’autres moins abouties, comme les premières périodes chez nous contre Sion ou à Bâle. Elles soulignent que cela peut aussi tourner dans l’autre sens.» Oui, mais depuis plus de deux mois, le Lausanne-Sport ne suit qu’un seul sens : le bon.