Fanny Smith d’attaque «J'avais à coeur de faire quelque chose de différent»

ATS, par Jean-Frédéric Debétaz

10.12.2024 - 09:14

Prête pour une nouvelle saison après un exercice 23/24 marquée par une blessure, Fanny Smith a faim. Avec les JO 2026 en tête, la Vaudoise de 32 ans espère bien retrouver les joies de la victoire.

Prête pour une nouvelle saison, Fanny Smith a faim.
Prête pour une nouvelle saison, Fanny Smith a faim.
KEYSTONE

La vie d'athlète de skicross est faite de hauts et de bas. Il y a des blessures qui peuvent mettre fin brutalement à des saisons. Pionnière de son sport, Fanny Smith a tout connu. Les joies des victoires, des titres et des médailles olympiques, comme les affres de blessures qui mettent du temps à guérir.

Malgré les bas, la Villardoue a toujours affiché une régularité impressionnante. La saison dernière, elle a terminé 9e de la Coupe du monde et cela faisait depuis 2012 et une saison marquée par les blessures que Fanny Smith n'avait plus compilé au moins 500 points sur une saison de Coupe du monde.

Victime d'une blessure à une cheville et à un pouce l'hiver dernier, Fanny Smith a dû revoir ses objectifs. «Il n'y avait pas besoin d'opérer, alors mon but a été d'être fit pour la fin de saison, confie-t-elle à l'agence Keystone-ATS. J'étais allée à Idre Fjäll en fin de saison avec cet état d'esprit.»

Avec les alpins et de retour chez Stöckli

A quelques jours du départ de la Coupe du monde à Val Thorens (12/13 décembre), Fanny Smith se sent bien. Elle a remis les skis en août avec un gros bloc à Ushuaïa en compagnie de l'équipe alpine. «Ils m'ont prise dans leurs bagages, explique-t-elle. J'avais à coeur de faire quelque chose de différent. Mon ambition en allant là-bas était de reconstituer la base et de retrouver le feeling.»

Comme pour valider son envie de renouveau, Fanny Smith est revenue aux sources en retournant chez Stöckli après deux ans passés chez Völkl. «En 2022 après 13 ans chez Stöckli, j'avais besoin de changement, dit-elle. Völkl était déjà venu en 2018, mais je ne me sentais pas prête. J'ai passé deux années super enrichissantes où j'ai pu développer un ski pour le skicross. Mais cela demande énormément d'énergie. En alpin c'est différent parce qu'en général il y a un pool de testeurs, on n'est jamais toute seule.»

JO à Livigno, Mondiaux à St-Moritz

Quand elle évoque les objectifs à venir, la Vaudoise aux 31 succès en Coupe du monde file en février 2026 avec les JO de Milan-Cortina et les épreuves de skicross qui auront lieu à Livigno, à quelques kilomètres de la frontière suisse et du col de la Bernina. «On ne pourra pas faire de test events, regrette-t-elle. On verra si on peut aller faire quelques entraînements avant les compétitions.»

Et les Mondiaux de St-Moritz en mars prochain? «Alors oui, parce que c'est assez unique d'avoir des Championnats du monde dans son pays, avance celle qui compte trois globes de cristal. Mais ils arrivent en fin de saison, ce sera un challenge pour avoir son pic de forme au bon moment, surtout après une étape en Géorgie et une à Craigleith au Canada juste avant», souligne-t-elle.

En évoquant le calendrier, Fanny Smith pointe du doigt les gros efforts à fournir pour les athlètes. «En décembre, on a cinq épreuves en dix jours, note-t-elle. Avec cinq runs par course, c'est intense. On a dit à la FIS que 21 courses, c'était trop. Ils ont répondu que l'on avait le droit de faire des impasses. C'est chouette de voir cet engouement pour le skicross, mais ce serait bien d'écouter les athlètes», conclut-elle.

ATS, par Jean-Frédéric Debétaz