Fantastiques Marco Odermatt et Loïc Meillard ! Le Nidwaldien et le Valaisan ont offert à la Suisse un doublé historique en géant aux Mondiaux de Courchevel-Méribel. «Être avec Loïc, c’est très joli. Et pour l’équipe aussi», s’est exclamé le nouveau champion du monde de la discipline. «On peut vraiment être fier et en profiter», a reconnu son dauphin valaisan.
Grandissime Marco Odermatt ! Le prodige de Buochs quitte les Championnats du monde de Courchevel-Méribel avec le sentiment du devoir accompli. Après sa 4e place en Super-G, le Nidwaldien avait parfaitement réagi en s’offrant l’or en descente le week-end dernier, avant de conclure en beauté vendredi avec un nouveau sacre en géant.
Après des Mondiaux décevants et frustrants il y a deux ans à Cortina d’Ampezzo, où il était reparti les mains vides (11e en Super-G, 4e en descente et éliminé en géant), le leader de la Coupe du monde a cette fois-ci répondu aux attentes sur la piste de l’Eclipse. «Je savais qu’il y avait la possibilité de gagner des médailles. Mais il y a une différence entre avoir la chance et le réaliser. C’est super cool d’avoir ces deux médailles», s’est extasié Odermatt, qui a reconnu que les émotions étaient plus fortes après l’or en vitesse.
Avant de revenir sur sa course du jour : «C’était un immense combat, déjà ce matin. C’était très long et dur ce géant, avec des conditions de neige changeantes. C'était très exigeant. Et en deuxième manche, avec la chaleur, c'était pas facile d'amener la tension nécessaire. C'est un immense combat, j'ai fait une ou deux fautes mais je me suis battu.»
Déjà champion olympique de la discipline à Pékin, Odermatt est devenu le septième géantiste suisse de l’histoire à décrocher l’or mondial. Il peine encore à réaliser la portée de ces exploits récents : «Cette question de marquer l'histoire, c'est trop tôt. Je sais bien sûr que c'est magnifique de gagner deux médailles d'or. Mon objectif a été plus qu'atteint, c'est parfait d'être double champion du monde.»
«Peut-être que j’aurai besoin d’un peu plus de motivation en été»
Champion du monde de géant et de descente
Dès lors, comment fait-il pour trouver encore la motivation nécessaire ? «Il y a encore de gros objectifs avec le général de la Coupe du monde et les petits globes cette saison déjà. On continue donc. Mais peut-être que j’aurai besoin d’un peu plus de motivation en été, mais je ne le sais pas encore. Je suis encore jeune et j’ai encore des années de ski devant moi.»
Quoi qu’il en soit, Marco Odermatt et son acolyte Loïc Meillard ont déjà écrit une page de l’histoire du ski alpin helvétique. Jamais la Suisse n’avait signé un doublé en géant aux Championnats du monde. Dans la discipline, Heini Hemmi et Ernst Good avait réalisé un tel exploit, mais celui-ci était arrivé aux Jeux olympiques en 1976.
Car oui, juste derrière «Odi», on retrouve Loïc Meillard. Après ses deux médailles de bronze en combiné alpin et en parallèle en Italie en 2021, le skieur d’Hérémence s’adjuge à 26 ans une première breloque mondiale dans une épreuve dite traditionnelle. «Ça fait vraiment plaisir d’être allé la chercher. C’est vrai que ce n’était pas facile, il a fallu aller la chercher. J’en suis d’autant plus content», a déclaré le skieur aux origines neuchâteloises.
«C’était le moment d’aller chercher la médaille»
Médaillé d’argent du géant
Ce dernier a ainsi montré sa force de caractère suite à ses décevantes 6e et 8e places en combiné alpin et Super-G dans la station française. «J’ai déjà terminé 4e en géant (en 2019) et 5e (en 2021) aux deux derniers Mondiaux. C’était donc le moment d’aller chercher la médaille et de pouvoir monter sur cette boîte», a-t-il lancé.
Toutefois, rien ne fut simple pour Meillard, qui est tombé malade en début de semaine. «Ce n’était pas la préparation optimale : trois jours au lit avec de la fièvre, avec les poumons qui ont en pris un coup. J’ai aussi pris un choc au talon à l’entraînement. Ce n’était pas la préparation parfaite. Il a fallu faire confiance au travail effectué durant l’été et montrer le meilleur ski que je pouvais. Je suis fier d’avoir réussi à le faire», a expliqué le médaillé d’argent.
Pour y parvenir, ce dernier a pu compter sur le soutien de son fan’s club, présent dans les tribunes. «C’est clair qu’à l’arrivée, ça fait plaisir de voir des visages familiers, de voir la famille et de pouvoir profiter avec eux. Ce soir, je vais les croiser, mais il y a d’autres choses qui vont arriver dans deux jours. Je ne vais pas traîner.»
Il est vrai que Meillard aura l’occasion d’étoffer son palmarès dès dimanche avec le slalom et ne pourra pas célébrer immédiatement sa performance du jour. «On s’y fait. Les dernières années, il y a eu les géantistes qui ont pu profiter car ils avaient terminé l’événement et moi je continuais. Avec le temps, on s’y habitue. Cela fait partie du job. J’en profite tout autant, même si je ne fais pas une fête du début de la nuit à la fin. Ça ne veut pas dire que je ne profite pas de ces émotions, de ces moments avec tout le monde. Je suis content d’avoir encore une course», a-t-il avoué.