La délégation helvétique a conclu ses Championnats du monde à Courchevel-Méribel sur une désillusion en slalom, tant chez les dames que chez les hommes. Malgré cette contre-performance, c’est un Urs Lehmann ravi qui s’est présenté devant la presse. «On a connu des moments exceptionnels, historiques même», a commenté le président de Swiss-Ski.
La Suisse rentre au pays avec sept médailles (trois en or, trois en argent et une en bronze) dans ses valises. Et ce n’est pas pour déplaire à Urs Lehmann à l’heure de tirer le bilan. «On est très contents. On a connu des moments exceptionnels, historiques même», a estimé le patron du ski helvétique.
«Les attentes étaient très hautes. Mais c’est logique quand vous êtes la nation en tête du général (en Coupe du monde). Parfois, on oublie peut-être qu’aux Mondiaux, tout recommence à zéro. Aujourd’hui, on termine en tête, c’est donc un succès total pour la Suisse, les athlètes et Swiss-Ski», s’est réjoui l’Argovien de 53 ans.
Comme l’a souligné ce dernier, la délégation rouge à croix blanche termine ses joutes au sommet du classement des médailles. Une belle récompense selon Lehmann : «Ça a toujours été une vision. On l’a définie il y a huit ans quand on a vu le potentiel de nos athlètes, nos installations, les stations hivernales et estivales, les belles classiques qu’on a en Coupe du monde, sans oublier les moyens avec des sponsors et partenaires. On s’est dit qu’on devait faire partie des meilleurs au monde. Etre numéro un doit être notre vision. On a atteint cet objectif ces dernières années.»
«Tout a changé grâce aux deux médailles d’or en descente»
Président de Swiss-Ski
Toutefois, pour atteindre cet objectif, rien ne fut évident pour l’équipe nationale durant cette quinzaine française. Des voix s’étaient notamment élevées suite aux contre-performances en Super-G, où aucune breloque n’a été décrochée. A ce moment-là, la Suisse ne comptait qu’une médaille : l’argent de Wendy Holdener en combiné. «La nervosité se trouvait surtout en dehors des portes de Swiss-Ski. A l’interne, on est resté calmes», a expliqué Lehmann.
Avant d’ajouter : «On travaille depuis assez longtemps ensemble pour rester sereins. Mais je comprends cette nervosité dans les médias et chez les fans notamment : quand vous êtes en tête des nations en Coupe du monde, il n’était pas normal de n’avoir qu’une médaille. Le week-end suivant, tout a changé grâce aux deux médailles d’or en descente, la reine des disciplines.»
Marco Odermatt, le joyau de la nation
En effet, après une première semaine décevante, la Suisse a parfaitement réagi en descente : Jasmine Flury et Marco Odermatt sont tous les deux devenus champions du monde de la discipline. Le prodige de Nidwald ne s’est pas arrêté en si bon chemin puisqu’il s’est également adjugé le titre en géant quelques jours plus tard. De quoi susciter l’admiration du big boss.
«Marco, c’est vraiment un cadeau, pas seulement pour la Suisse ou Swiss-Ski mais pour tout le sport», a ainsi lancé Lehmann. «Certains ont avancé qu’il était le Roger Federer du ski. Je trouve que cette comparaison correspond pas mal à la personnalité qui est la sienne à côté des pistes ou dans l’équipe. On a eu dans le passé des personnes qui souhaitaient une structure séparée pour avoir du succès. Mais lui c’est le contraire : il dit qu’il a besoin de l’équipe, de Swiss-Ski, de ses parents, etc. C’est quelque chose de vraiment extraordinaire et excellent pour le sport.»
«Je n’avais rien vu de tel depuis Didier Cuche et sa victoire à Kitzbühel»
Sur la performance d’Odermatt en descente
Au terme de ces deux semaines intenses en terres tricolores, quel souvenir le champion du monde de la descente de 1993 garde-t-il en tête ? «Il a deux aspects : la performance et les émotions, et ce n’est pas la même course», a-t-il déclaré.
«Pour moi, la performance, c’est vraiment la descente de Marco. C’était la course parfaite. Je n’avais rien vu de tel depuis Didier Cuche et sa victoire à Kitzbühel en 2011. C’était une performance exceptionnelle, surtout après la déception du Super-G. Marco a mis de côté tout ce qui s’était passé auparavant et s’est concentré à nouveau sur ce qui arrivait», a détaillé Urs Lehmann. Avant de conclure : «Pour les émotions, le doublé en géant de Marco et Loïc était un moment très émotionnel.»
