Le brouillard a eu raison samedi de la descente de Crans-Montana, qui est repoussée à dimanche à la place du Super-G. «C'est un crève-cœur», a avoué Marius Robyr, président du comité d’organisation des courses valaisannes. Ouvreur, Arnaud Boisset a, lui, expliqué que la piste était devenue «trop dangereuse».
Il y avait de la déception dans l’air samedi sur le Haut-Plateau suite à l’annulation de la descente dames. Après avoir repoussé l’échéance pendant deux heures, le jury a dû finalement reconnaître qu’aucune course ne pourrait avoir lieu sur la piste du Mont Lachaux.
«C'est un crève-cœur. C'est une déception, c'est clair», a reconnu Marius Robyr en zone mixte quelques instants après la décision finale. «Mais je préfère qu'on annule plutôt qu'on ait un accident relativement grave avec une skieuse. J'essaie toujours de tirer le positif.»
Le patron des épreuves valaisannes, qui doit maintenant faire appel aux assurances, estime que les pertes vont se chiffrer «entre 300’000 et 400’000 francs». «Je pense surtout aux 520 personnes qui travaillent depuis plusieurs jours pour l'organisation des courses. J'ai mal au cœur pour eux. Je pense aussi aux milliers de spectateurs qui sont venus aujourd'hui. Mais on va essayer de vite oublier cette journée», a espéré le Valaisan.
Il faut dire que le brouillard a mis à rude épreuve les organisateurs. Après avoir réduit la visibilité ce matin, celui-ci est ensuite venu dégrader la piste. «Les ouvreurs (de 13h00) ont trouvé la piste trop molle. Le jury n'a voulu prendre aucun risque», a ajouté Robyr.
«C’était trop dangereux pour une Coupe du monde»
Ouvreur de la descente
Ouvreur tant à 11h00 qu’à 13h00, Arnaud Boisset a pu constater les dégâts par lui-même. «A 11h00, la piste était très correcte. La course aurait pu avoir lieu, mais c’est malheureusement la visibilité qui a posé problème. Le brouillard est resté au milieu du tracé et a apporté beaucoup d’humidité. Cela a créé une couche de 5 centimètres de neige qui était beaucoup trop molle. Ce n’était pas skiable et c’était trop dangereux», a expliqué le skieur valaisan de 24 ans, qui a obtenu sa place en Super-G pour la Coupe du monde l’hiver prochain.
Le Martignerain s’est lui-même fait une frayeur, évitant de peu les filets de protection. «Je fais une petite faute. Normalement, je dois pouvoir corriger cela, mais j’ai finalement chuté», a-t-il détaillé. «Les membres du jury m’ont demandé mon avis et j’ai dit que, selon moi, c’était trop dangereux pour une Coupe du monde. Les filles qui allaient s’élancer auraient pris beaucoup plus de risques que moi. Ça aurait pu être catastrophique.»
Avec cette annulation, Crans-Montana voit son programme chamboulé. Le Super-G prévu dimanche n’aura pas lieu, aux dépens de la descente. Mais la météo ne s’annonce pas forcément meilleure. «Je suis toujours optimiste, sinon je ne serai pas là», a toutefois lancé Marius Roybr. Gageons que Dame Nature se montre plus clémente dimanche.