Saut à skis Deux vétérans sous les feux de la rampe à Engelberg

hle, ats

19.12.2024 - 14:18

Le Lucernois Gregor Deschwanden et l'Allemand Pius Paschke n'ont connu le déclic que tardivement en Coupe du monde. Ils seront sur le devant de la scène ce week-end à Engelberg.

Gregor Deschwanden est le numéro 5 mondial.
Gregor Deschwanden est le numéro 5 mondial.
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Keystone-SDA, hle, ats

Depuis le début de la saison, les deux sauteurs enchaînent des résultats dont personne ne les aurait cru capables il y a un mois. Deschwanden est le numéro 5 mondial, Paschke est lui clairement le numéro 1 avec cinq victoires en huit concours. Les trentenaires (33 ans pour Deschwanden, 34 pour Paschke) sont même montés deux fois ensemble sur la boîte, à Wisla (Pologne) et à Titisee-Neustadt (Allemagne).

Ils n'ont pourtant jamais été aussi performants dans leur carrière. Le Suisse s'est classé huit fois de suite parmi les onze premiers – un record personnel – et Paschke a fêté cinq de ses six victoires en Coupe du monde au cours des dernières semaines. Et même sa première n'est pas si lointaine: il avait enfin débloqué son compteur il y a un an à Engelberg.

Progrès évidents

Les deux hommes ont bien fait leurs devoirs durant l'été. Leurs sauts se font avec une telle précision qu'ils atteignent la courbe de vol optimale, restent toujours en équilibre et surtout maximisent l'aérodynamisme afin d'augmenter la distance de vol. Dans une vidéo diffusée par Swiss-Ski, Deschwanden compare ses sauts d'Engelberg en 2012 et 2023. «Lors de la première, même le profane voit les erreurs. Maintenant, le système se ferme proprement 10 à 15 m après le saut», analyse le natif de Horw.

Il y a un mois, à l'aéroport de Kloten, avant de se rendre à Lillehammer pour le coup d'envoi de la Coupe du monde, Deschwanden était revenu sur son entraînement estival devant un petit groupe de journalistes. «L'image technique du saut est là, et j'ai pu la reproduire à l'entraînement. Maintenant, j'espère que ça marchera aussi en compétition», déclarait-il. Depuis, il a clairement dissipé ces doutes à Lillehammer, Ruka, Wisla et Titisee-Neustadt.

Il essaie de rendre son saut encore un peu plus radical, d'amener son corps et ses skis encore plus rapidement dans le système de vol, d'emmener encore plus de vitesse dans la partie inférieure de la pente. «Si j'y parviens, je serai devant», soulignait-il à Kloten. Son estimation s'est avérée juste, bien que le manque de concurrence interne lui fasse défaut lors des entraînements.

Il y est presque

Deschwanden avait révélé ce qui figurait sur sa liste d'objectifs: «une première victoire en Coupe du monde». Il doit pour l'instant se contenter de deux deuxièmes places, privé d'un succès qui ne devrait plus tarder par le jeune Autrichien Daniel Tschofenig et Pius Paschke. «En tant que sportif, je préfère toutefois la constance à une victoire hasardeuse», ajoutait-il, pleinement conscient que la balance finirait pas pencher de son côté.

Ce sera peut-être le cas ce week-end à Engelberg, où deux concours se tiendront samedi et dimanche. Il a déjà pris son envol sur le tremplin du Titlis à 23 reprises en Coupe du monde. Ses deux seuls résultats dans le top 10 remontent à l'hiver dernier, avec une 6e et une 8e place. L'année passée, il avait d'ailleurs aussi réussi un bon début de saison avant de connaître un coup de mou lors de la Tournée des quatre tremplins.

Succéder à Ammann

Deschwanden, qui a toujours été dans l'ombre de Simon Ammann ou de Killian Peier par le passé, veut désormais, comme Paschke, devenir un habitué du podium malgré son statut de vétéran.

Jusqu'à présent, la Suisse a remporté quatre victoires à domicile au pied du Titlis, dont trois grâce à Simon Ammann (2008 et deux en 2009). Deschwanden aimerait bien inscrire à son tour son nom au palmarès du tremplin obwaldien.

Le favori reste malgré tout Pius Paschke. Ce père de deux jeunes enfants est dans la forme de sa vie. Mais Gregor Deschwanden aussi, et le Lucernois a l'occasion d'enfin triompher sous les feux de la rampe.