Beat Feuz a suivi sa propre voie dans la préparation de la saison. Un camp d'entraînement en Amérique du Sud n'avait aucun sens pour lui. Son problème de genou exige un dosage précis.
La saison de vitesse aurait dû démarrer un mois plus tôt que d'habitude avec les descentes de Zermatt/Cervinia. Les hautes températures en ont voulu autrement. Pas sûr que cela ait attristé Beat Feuz.
Des changements dans les plans d'entraînement ne sont pas nouveaux pour Feuz. Son genou gauche lui dicte son agenda de sportif d'élite depuis des années. L'Emmentalois se conforme à l'état de son articulation. Il s'y est habitué depuis longtemps. «Le bon dosage est toujours difficile. Les blessures m'ont obligé à devoir chercher mes propres chemins.» En raison de ses problèmes au genou, il ne lui est plus possible de s'entraîner avec le reste de l'équipe.
Dans l'intervalle, Feuz se rapproche de nouveau du programme général de la préparation, «mais je reste conscient que cela aurait pu être trop pour moi.» Son expérience l'a, bien sûr, aidé dans la réduction de ses unités de travail. «Année après année, j'ai pu optimiser l'entraînement.»
Entraînement avec l'équipe dames
Les plans de Feuz prévoyaient le contact sur la neige en Suisse. Il avait renoncé à se rendre en Amérique du Sud. «Trois semaines d'entraînement là-bas auraient été un peu trop difficiles pour moi. Mes collègues se sont entraînés à La Parva au Chili, à 3000 m d'altitude. Cette intensité aurait pu endommager mon corps plutôt que lui permettre de progresser. C'est pourquoi j'ai décidé après un entretien avec les entraîneurs de me préparer à Zermatt.»
Feuz a d'abord côtoyé Mauro Caviezel, qui a rejoint l'équipe dans l'hémisphère sud plus tardivement. Ensuite, Urs Kryenbühl a dévalé les pentes valaisannes avec lui et il a également partagé les entraînements de l'équipe suisse dames, qui était déjà rentrée d'Amérique du Sud.
Malgré tous ces aménagements et optimisations, Feuz n'était pas à l'abri de rechutes. Au printemps de l'an dernier et cette année, il a dû observer une pause après la fin de la saison. L'hiver dernier, son genou lui a posé des problèmes après la descente de Val Gardena. «Ce fut une lutte jusqu'à la fin de la saison, de pouvoir retrouver mes moyens.»
Les examens n'ont rien démontré de grave. Toutefois, Feuz s'est accordé une pause en avril. «J'ose dire aujourd'hui, que je sens mieux la perception de mon genou qu'il y a une année.» Grâce à ses meilleures sensations, le champion olympique, qui fêtera ses 36 ans en février, a repoussé toute idée de retraite.
Un deuxième voyage en Amérique du Nord
Feuz ne pourra pas éviter un deuxième long voyage cet hiver malgré toutes ses individualisations. Après l'habituel périple à Lake Louise au Canada et à Beaver Creek dans le Colorado, la Coupe du monde revisitera les Etats-Unis après les Championnats du monde de Courchevel/Méribel. Les techniciens disputeront pour la première fois une course à Palisades Tahoe en Californie, tandis que les spécialistes de la vitesse se rendront à Aspen dans le Colorado.
Feuz n'écarte pas ce voyage de ses plans. Il n'a pas procédé à son dernier aiguisage en vue de la première descente et des deux Super-G de cette semaine à Lake Louise comme la plupart de ses adversaires à Copper Moutain dans le Colorado. Il a directement volé vers le Canada pour s'installer à Panorama à trois heures de voiture de Lake Louise, pour s'y entraîner. Il a pu ainsi rendre aussi courte que possible la virée en Amérique du Nord.
ATS