La totalité des membres du conseil d'administration de la Juventus Turin, y compris son président Andrea Agnelli, ont présenté leur démission, a annoncé lundi le club italien plongé dans des problèmes sportifs, financiers et judiciaires.
Le directeur général, Maurizio Arrivabene, a été chargé de rester en place et d'expédier les affaires courantes le temps qu'un nouveau conseil soit constitué, a précisé le club dans un communiqué. La prochaine assemblée générale est programmée le 18 janvier prochain.
Le conseil, dont font partie Andrea Agnelli et son vice-président Pavel Nedved, a démissionné en «considérant la centralité et la pertinence des questions juridiques et technico-comptables en suspens», une allusion à l'enquête que mène la justice italienne depuis plus d'un an.
Le parquet de Turin s'intéresse à la pratique, que la Juve a multipliée, des «faux échanges» de joueurs: des ventes croisées avec d'autres clubs, sans échange d'argent mais permettant d'inscrire des plus-values dans les bilans.
Les magistrats ont chiffré ces plus-values «fictives» à quelque 155 millions d'euros entre 2018 et 2021, selon les médias. Le club, coté en Bourse, aurait en outre caché à ses investisseurs l'existence d'accords privés avec des joueurs, dont l'attaquant vedette portugais Cristiano Ronaldo, pour régler certains salaires en différé.
A ces déboires judiciaires s'ajoutent des problèmes financiers. La «Vieille Dame» a été éliminée dès les phases de poule de la Ligue des champions, une sortie prématurée qui va engendrer un manque à gagner de quelque 20 millions d'euros, selon le site Calcio e Finanza. Le club, dans le rouge ces cinq dernières années, avait enregistré la saison dernière 255 M EUR de pertes: un déficit record dans le football italien.