Belinda Bencic n'a pas couronné son chef-d'oeuvre du simple avec un titre en double aux JO de Tokyo. La Saint-Galloise n'a pas cueilli l'or aux avec Viktorija Golubic en ce 1er août.
Au lendemain de la victoire de Belinda Bencic face à Marketa Vondrousova, les Suissesses se sont inclinées 7-5 6-1 devant les Tchèques Barbora Krejckikova et Katerina Siniakova, les têtes de série no 1 du tableau qui «pèsent» tout de même trois titres du Grand Chelem.
Belinda Bencic et Viktorija Golubic ont tenu le score jusqu'à 5-5 avant de perdre huit des neuf derniers jeux de cette finale. Plus incisives au service et plus tranchantes au filet, les Tchèques méritent amplement leur succès.
Une sixième médaille pour le tennis suisse
Lors de cette finale, les Tchèques ont également su faire parler leur expérience face à une paire qui n'avait pratiquement aucun passé commun. Avant ce tournoi olympique, Belinda Bencic et Viktorija Golubic n'avaient, en effet, été associées que pour une seule rencontre, un premier tour sur le gazon de Bois-le-Duc en 2016.
Cinq ans après celle remportée par Timea Bacsinszky et par Martina Hingis à Rio dans cette même épreuve du double dames, cette médaille d'argent, qui n'a tenu qu'à un fil avec cette balle de match écartée en 8e de finale, est déjà la sixième pour la Suisse aux Jeux olympiques.
Cette réussite n'est pas le fruit du hasard. Elle est due à implication sans faille de la part de ses joueurs et joueuses dans ce tournoi olympique qui a si souvent été raillé. Comme si le parcours mémorable réalisé par Marc Rosset, le «pionnier», aux Jeux de Barcelone en 1992, constitue une inépuisable source d'inspiration pour ses héritiers.
Quelque chose de Marc Rosset
Il y avait, en effet, quelque chose de Marc Rosset chez Belinda Bencic lors de ce tournoi olympique. Comme le Genevois il y 29 ans, la Saint-Galloise l'a abordé avec une confiance bien entamée.
Mais elle a su la retrouver au fil des matches pour revenir pratiquement de nulle part contre Barbora Krejcikova en 8e de finale, contre Anastasia Pavlyuchenkova en quart de finale, contre Elena Rybakina en demi-finale et bien sûr contre Marketa Vondrusoova, cette gauchère qui avait provoqué plus tôt dans le tournoi le désespoir de Naomi Osaka.
«Je suis allée au bout de moi-même», avouait-elle samedi soir. Comme Marc Rosset lors de sa finale face à Jordi Arrese, gagnée après un combat de plus de cinq heures face à un public hostile.
A confirmer
Le titre olympique fut le seul grand titre de la carrière de Marc Rosset. Belinda Bencic sera-t-elle capable de faire mieux ? Depuis sa demi-finale de l'US Open 2019 perdue sur le fil devant la future gagnante Bianca Andreescu, la Saint-Galloise n'a guère brillé dans les tournois du Grand Chelem.
L'or de Tokyo peut, toutefois, tout changer. Dans un circuit féminin devenu encore plus incertain en raison de la détresse morale de Naomi Osaka, la Saint-Galloise a une superbe carte à jouer. Il n'y a pas beaucoup de joueuses capables de produire un tennis aussi inspiré que la nouvelle Championne olympique.
A Tokyo, Belinda Bencic est parvenue à rassembler toutes les pièces du puzzle. On veut croire qu'elle peut en faire de même le mois prochain à l'US Open. A 24 ans, l'avenir lui appartient toujours.
ld, ats