Simon Ehammer a pris le temps de répondre à la presse après avoir décroché le bronze à la longueur aux Mondiaux d’athlétisme de Eugene en Oregon.
Simon Ehammer, comment se sent-on dans la peau d'un médaillé de bronze à la longueur aux Championnats du monde?
«Dans des Championnats du monde, seules comptent les première, deuxième et troisième places. Avec cette médaille, j'ai donc atteint mon objectif. Même si je ne suis pas pleinement satisfait de ma performance avec ce saut à 8,16 m.»
Mais pour un spécialiste des disciplines multiples, remporter une médaille au concours de la longueur doit vous combler presque au-delà de vos espérances?
«Oui. Je voulais cette médaille, bien sûr. Mais je voulais aussi prouver qu'un décathlonien pouvait rivaliser avec les meilleurs sauteurs du monde. Le décathlon demeure ma passion. Je sais aussi que je possède de grandes qualités dans cette discipline de la longueur. Notamment celle de sauter toujours à plus de 8 mètres.»
Cette médaille ne va-t-elle pas toutefois vous «obliger» à disputer toujours la longueur dans les grands rendez-vous?
«Le but est de concilier le décathlon et la longueur. Je disputerai les deux concours l'an prochain aux Championnats du monde de Budapest. J'espère que les organisateurs feront un geste à mon égard avec une programmation qui ne m'empêchera pas de m'aligner sur ces deux épreuves.»
Dans l'immédiat, vous ne vous alignerez que sur le décathlon dans trois semaines aux Championnats d'Europe de Munich. Avec quelle ambition?
«Je vise les 8500 points. Cela devrait suffire pour le titre. Mais je ne sais pas dans quel état de forme je vais aborder ces Championnats d'Europe.»
Ce concours d'Eugene n'a pas été de tout repos avec le sixième essai de Wang Jianan à 8,32 m qui vous a relégué à la troisième place alors que trois athlètes devaient encore sauter. Comment avez-vous vécu cette attente?
«Ce ne fut pas facile. Je dois avouer que j'ai poussé un gros ouf de soulagement après le passage du dernier sauteur.»
Quel regard portez-vous sur votre concours?
«Mes quatrième et cinquième essais n'ont pas été valables pour pas grand-chose. J'étais, sur ces deux sauts, au-delà des 8,20 m. S'ils avaient pu être mesurés, j'aurais envoyé un message à mes concurrents: «et les gars, je suis encore bien là.» Mais je me dis aussi que je gagne le bronze pour un centimètre seulement. Maintenant, j'ai un voyage retour qui va durer 40 heures. Je vais avoir tout le temps de tirer les leçons de ce concours avec mon entraîneur.»
ats