A Apeldoorn, aux Pays-Bas, Renaud Lavillenie retrouve à 38 ans l'équipe de France pour les championnats d'Europe d’athlétisme en salle. Le perchiste revient avec «des ambitions» pour les qualifications dès vendredi et l'envie de ne «pas se prendre la tête», comme à ses débuts.

Qu'est-ce qu'on ressent en revenant en équipe de France, trois ans après sa dernière sélection ?
«Je ne suis pas blasé, loin de là, je suis super content. Je mesure l'importance de cette sélection-là dans mon parcours, notamment parce que clairement au lendemain de Munich (championnats d'Europe en plein air), au mois d'août 2022, à aucun moment je me suis dit ‘je vais mettre deux ans et demi pour retrouver le maillot de l'équipe de France’. C'est une période qui a été longue, parsemée de blessures, de retours, de difficultés et l'été dernier, je l'ai touché du doigt mais je n'ai pas été assez prêt pour décrocher le billet pour les Jeux. Donc là, cet hiver, dès que j'ai repris les compétitions avec ma première compète à 5,80 m, là pour le coup j'ai commencé à plus me poser de questions en me disant ‘c'est plus que très bien parti’ mais voilà, tant que ce n'est pas validé, tant que t'y es pas, tout peut arriver».
Vous n'êtes jamais reparti d'un championnat d'Europe sans médaille. Quelle est votre ambition dans cette compétition ?
«En ayant fait 5,91 m (au All-Star Perche à Clermont-Ferrand), forcément ça change la donne et sur ce championnat d'Europe, forcément j'ai des ambitions. C'est vrai que je suis quand même un peu plus vigilant qu'avant en mettant déjà la priorité sur ce concours de qualifications. Il n'y a que 8 places pour aller en finale et en Europe, le niveau du saut à la perche est quand même extrêmement dense. Ce n'est pas rien si on a une barre de qualification directe à 5,85 m. Cet hiver j'ai retrouvé un très bon niveau de régularité et ça c'est extrêmement encourageant pour le championnat, ce qui fait que je sais que si tout se passe bien et que je suis en finale, là pour le coup je n'aurai aucun doute, je fais mon concours pour aller monter sur le podium».
Votre première médaille internationale était lors un championnat d'Europe en salle, en 2009. Qu'est-ce que vous gardez du Renaud de cette époque ?
«Il reste quand même pas mal de choses. Le truc qui n'a pas changé, c'est la même envie et la même détermination que ce soit le Renaud de 2009 ou 2025, il y a toujours la même envie de sauter, toujours la même détermination à se faire plaisir sur un concours avec une perche et ça c'est quand même plutôt une bonne chose. On pourrait s'attendre à ce que je sois lassé, mais non ce n'est toujours pas le cas. Le seul truc qui a changé réellement c'est que je n'ai pas la même insouciance que j'avais à cette époque-là, parce qu'à cette époque-là j'arrivais, je découvrais, c'était ma deuxième sélection chez les grands et j'ai juste réussi à faire le concours parfait le jour J et à gagner cette compétition qui m'a permis d'en amener beaucoup d'autres à mon palmarès. Je ne me prenais pas la tête, je faisais mon truc et j'étais comme un gamin, c'était trop bien et c'est un peu ce que j'ai envie de garder à l'esprit pour ce week-end. C'est ce qui actuellement, cet hiver en tout cas, m'a permis de retrouver des bonnes aptitudes parce que j'ai réussi à régler mes problèmes physiques et que je peux concentrer ma tête sur autre chose».