A la veille de la 47e édition d'Athletissima, les athlètes se confient sur leurs ambitions pour le meeting lausannois et reviennent sur leurs performances cette saison entre les Européens de Munich et les Mondiaux d'Eugene.
Spécialiste du 400 m haies
Femke Bol
«L’idée de réaliser le triplé à Munich (sur 400 m, 400 m haies et 4x400m) vient de mon entraîneur, Laurent Meuwly. Il m’a dit que je devais croire en mes chances et c’est comme cela qu’on a lancé la chose. Si c’est possible de le refaire aux Jeux olympiques ? C’était déjà une chance unique de réaliser ce triplé aux Européens. Aux JO, il faut que je commence par gagner une médaille d’or. Ça sera ma première priorité. Mon énergie pour Lausanne ? Je suis bien évidemment fatiguée, que ce soit physiquement ou mentalement, mais je suis aussi heureuse et satisfaite de tout ce que j'ai accompli jusqu'ici, ce qui aide à oublier la fatigue. Demain (vendredi), je sens que ça va être une course magnifique quand je vois les adversaires qui m'attendent et que je me rappelle de l'ambiance que le public avait mise l'année dernière pour la dernière de Lea Sprunger. C'était tout simplement exceptionnel. Je me réjouis donc vraiment de cette course.»
Spécialiste du 100 m
Shelly-Ann Fraser-Pryce
«C'est tellement réjouissant d’arriver à gagner à plusieurs reprises un titre mondial (ndlr : elle a remporté à Eugene un 5e titre de championne du monde du 100 m). Pour l'instant, je préfère profiter du moment que de penser à d’autres records, mais ce qui est sûr c'est que je suis déjà impatiente d'être en 2023. Pendant la pause due aux Européens, je suis rentrée à la maison, nous avons fêté les anniversaires de mon fils et de mon mari. J’en ai profité pour boire quelques verres, mais j’ai aussi profité de ce temps pour me reposer et recharger mes batteries. Et me voilà ici à Lausanne.»
Spécialiste du 100 m
Elaine Thompson-Herah
«Cette saison a été plus compliquée que prévu, mais ça fait partie de mon histoire, de ma progression. Je suis en plein apprentissage car j’ai un nouveau système et un nouvel entraineur à apprivoiser. Je dois continuer à travailler dur et faire preuve de patience, mais mon objectif d'un jour gagner l'or aux Championnats du monde n'a pas changé.»
Spécialiste du 100 m
Shericka Jackson
«J’ai travaillé extrêmement dur cette saison pour me permettre d'avoir cette constance et ce niveau. Je pense que mes contre-performances l'année dernière sur le 200 m, qui est mon épreuve de prédilection, m'ont renforcée mentalement. Concernant la course de demain, pour moi qui adore la concurrence, ce que je peux dire c'est que ça s'annonce bien, peu importe qui gagne.»
Spécialiste du 200 m
Noah Lyles
«J’en ai marre qu’on me compare à Usain Bolt. Chacun a sa propre histoire, avec des hauts et des bas. A mon âge (25 ans), Bolt avait déjà deux records du monde à son actif, moi pas. Je me prépare à chaque course avec l’objectif d’en battre un. J’ai toujours la même concentration et discipline. Je me suis très bien entraîné ces dernières semaines et je suis impatient de concourir demain. La piste de la Pontaise est très rapide, j’y ai établi le chrono qui était encore mon record personnel il y a peu (ndlr : 19’’50 en 2019). Le virage du 200 m n’est pas si mal, mais je ne le trouve pas exceptionnel, dans le sens où il est serré. L’année 2021 a été très mauvaise pour moi, tant en athlétisme qu’en dehors. J’ai notamment raté mes JO à Tokyo (ndlr : il a toutefois décroché le bronze du 200 m). Mes proches et mes thérapeutes m’ont poussé pour continuer ma saison. J’étais donc extrêmement motivé au début de cette année, avec la volonté de réussir la meilleure de tous les temps.»
Spécialiste du 200 m
Erriyon Knighton
«Puisque que je suis le détenteur des records du monde U18 et U20 sur 200 m, partout où je vais on me dit que je suis le prochain Usain Bolt, mais non, je suis Erriyon et je fais mon propre chemin. Je ne me concentre pas sur le temps. Mon objectif demain sera de faire une bonne course et de gagner, c'est tout. C'est la première fois que je viens à Lausanne, mais j'ai entendu dire que la piste était très rapide. Je me réjouis donc de découvrir cette piste et son fameux virage. Ça n'a pas été compliqué pour moi de rester concentré après les Championnats du monde car cette année, étant donné que je suis très jeune, je découvre plein de choses, comme ce meeting, donc ça m'a suffi pour rester focus et continuer à bien m'entraîner.»
Spécialiste du saut en hauteur
Gianmarco Tamberi
«L'année dernière nous avions vraiment passé un bon moment lors du City Event (ndlr : organisé au Flon), sachant que c'était ma première compétition après mon sacre aux Jeux olympiques. Cette année, c'est ma première compétition après mon sacre aux Européens, j'espère donc que ça me portera chance, que nous aurons de bonnes conditions et une belle compétition. En tant que sauteur en hauteur, on a toujours un petit bobo. Mutaz, que je considère comme un frère, et moi avons eu la même blessure et nous sommes beaucoup soutenus. J'ai énormément appris de cette période, j'ai compris qu'il fallait continuer de croire en soi et aller de l'avant.»
Spécialiste du saut en hauteur
Mutaz Barshim
«J'ai envie de vous partager un souvenir de Lausanne. En 2012, peu après les JO de Londres, où j'avais souffert de problèmes de dos mais où j'avais quand même réussi à décrocher le bronze, qui valait de l'or à ce moment-là, ma seule envie était de rentrer à la maison. Mon entraîneur m'avait toutefois convaincu de venir à Lausanne. Quand nous sommes arrivés ici, un gros paquet de chocolat nous attendait. Je l'ai donc mangé juste avant de me rendre au stade, où j'ai battu le record du meeting et égalé le record d'Asie en plein air (2,39 m). Je me suis donc dit : ‹le chocolat, c'est la clé pour sauter haut›. Mais je suis revenu ici quelques années plus tard, j'ai refait la même chose et résultat, la magie du chocolat n'a pas opéré. Ce n'était donc pas le chocolat qui avait fait la différence en 2012. Trêve de plaisanteries, je suis extrêmement content d'être de retour ici à Lausanne.»
Spécialiste du 1500 m
Jakob Ingebrigtsen
«J’aime courir vite. J’ai couru toute ma vie, je sais donc ce que je dois faire. Cela m’amuse de varier mes stratégies en course. C’est une façon ludique de m’approcher de la victoire. Après mon doublé aux Européens sur 1500 et 5000 m, réaliser le triplé avec le 10’000 m m’intéresse également. Si le programme d’un meeting le permet, je pense que c’est possible. A Munich, le timing était parfait, mais je n’avais pas réussi à atteindre les minima sur la troisième distance. J’ai été stoppé par le coronavirus au moment de m’y attaquer. Pour demain, si les conditions météorologiques sont bonnes, la course s’annonce rapide. Le but sera alors de réussir un bon chrono et surtout de prendre du plaisir.»