Jan Schäuble Le nouveau «patron» de l'aviron suisse

sfy, ats

7.7.2022 - 14:23

A 22 ans, Jan Schäuble s'impose déjà comme le nouveau «patron» de l'aviron suisse. S'il sera aligné au sein du quatre de couple ce week-end en Coupe du monde sur le Rotsee, c'est bien en deux de couple poids léger qu'il compte s'illustrer dans un proche avenir.

Jan Schäuble s'alignera sur la Coupe du monde ce week-end.
Jan Schäuble s'alignera sur la Coupe du monde ce week-end.
Keystone

Jan Schäuble a brillé dans cette catégorie depuis le début de la Coupe du monde 2022. Fin mai à Belgrade, il a ainsi triomphé au côté de Raphaël Ahumada. Et trois semaines plus tard à Poznan, il a décroché une 3e place, en compagnie cette fois-ci d'Andri Struzina.

«Il n'est certainement pas facile de se montrer aussi performant que Jan. Chaque bateau est rapide avec lui, peu importe qui est son partenaire. Il sait très bien s'adapter. Il a un très bon feeling dans l'eau», lâche le directeur de Swiss Rowing Christian Stofer.

La fédération aura ainsi l'embarras du choix à l'heure de composer les embarcations qui représenteront la Suisse lors des Européens de Munich en août puis lors des championnats du monde de Racice en septembre. Jan Schäuble sera bien son principal atout.

Une ER bénéfique

Talentueux, le Nidwaldien ne sort pas de nulle part. Ses progrès dans le domaine physique sont constants depuis qu'il a effectué son école de recrues pour sportifs d'élite en 2018/19. «Cette école de recrues m'a énormément boosté», lâche-t-il dans un entretien accordé à Keystone-ATS.

Mais c'est bien un échec subi l'an dernier qui a agi comme un électrochoc. Associé à Andri Struzina, Jan Schäuble n'était pas parvenu à décrocher son ticket pour les JO de Tokyo. La déception fut immense.

«Nous n'étions alors pas encore prêts à en découdre au très haut niveau», concède-t-il. «Mais cet échec a constitué une excellente leçon pour nous. Sans ce coup de pied au derrière, nous n'aurions certainement pas connu autant de succès cette saison», assure le Nidwaldien.

Un retour bienvenu

Le retour en décembre dernier d'Ian Wright au poste d'entraîneur en chef a également fait le plus grand bien à Jan Schäuble. Il apprécie les méthodes du Néo-Zélandais, qui avait conduit le quatre sans barreur poids léger au titre olympique en 2016 durant son premier passage à Swiss Rowing.

«Le programme d'entraînement est très bon. Le volume est devenu plus important. Au début, c'était un défi, mais maintenant tout le monde s'y est habitué», explique l'espoir nidwaldien, qui s'était essayé à d'autres sports par le passé (ski et tennis) avant d'opter définitivement pour l'aviron.

Jan Schäuble poursuit donc sereinement sa progression. Et il voit d'un bon oeil la concurrence existant pour le deux de couple poids léger avec le jeune Raphaël Ahumada (21 ans) et le plus expérimenté Andri Struzina (25 ans), qui feront équipe ce week-end sur le Rotsee dans cette catégorie.

«Nous formons une très bonne équipe, et nous gérons la situation de manière purement sportive. A deux, on laisserait peut-être passer un entraînement de temps en temps. Mais dans cette situation, tu dois toujours te donner à fond, ce qui rend le bateau plus rapide», juge le Nidwaldien.

Une chance inespérée

A Lucerne, Jan Schäuble pourra donc observer ses deux partenaires potentiels du deux de couple. Swiss Rowing a choisi de l'aligner en quatre de couple pour remplacer Kai Schätzle, pas totalement remis d'une infection au Covid-19. «L'expérience sera profitable pour moi qui suis un poids léger», se réjouit-il.

Le Nidwaldien aura ensuite largement le temps de préparer les deux échéances estivales et, surtout, le prochain grand objectif de sa carrière, les JO de Paris 2024. Ceux-ci devraient constituer l'ultime opportunité pour les poids légers de s'illustrer sur la scène olympique.

L'épreuve du deux de couple poids léger aurait d'ailleurs pu disparaître du programme olympique dès 2024. Et Jan Schäuble compte bien saisir cette chance inespérée: «Notre équipe est jeune, avec une grosse marge de progression. Notre potentiel est énorme, je suis particulièrement optimiste», conclut-il.

sfy, ats