Mujinga Kambundji est la nouvelle championne d'Europe du 200 m. A Munich, la Bernoise s'est imposée en 22''32 en battant Dina Asher-Smith (22''43). La Danoise Ida Karstoft s'est parée de bronze.
Enfin! Après l'argent du 100 m et une certaine frustration d'avoir manqué l'or, Mujinga Kambundji n'a pas raté sa deuxième opportunité. A 30 ans, la Bernoise imite Léa Sprunger en montant sur le toit de l'Europe. 2022 sera une année inoubliable pour elle après être devenue championne du monde en salle sur le 60 m.
Sur le demi-tour de piste en Bavière, Kambundji est très bien partie. Elle est parvenue à remporter sa bataille avec Dina Asher-Smith qui était sa principale adversaire. Mais la Britannique n'a pas réussi à aller chercher la Bernoise, car celle-ci a parfaitement géré sa fin de course. Alors que sur la ligne droite, elle avait craqué dans les derniers mètres, Kambundji a cette fois semblé bien plus relâchée. Elle a d'ailleurs donné l'impression de ne pas réaliser avoir gagné le titre.
Kambundji a assuré à Swiss Athletics sa cinquième médaille lors de ces joutes continentales. La délégation suisse a ainsi égalé le record établi en 2016 à Amsterdam. Et il reste deux jours de compétition. Il s'agit de la quatrième médaille aux championnats en plein air pour la Bernoise. Seul le lanceur de poids Werner Günthör a remporté plus de métal avec cinq breloques.
Un rêve qui devient réalité
C'est donc avec un sourire XXL que la Bernoise s'est présentée au micro de la RTS.
«Je suis tellement contente! Je savais que je devais faire une bonne course parce qu'il y avait de très bonnes concurrentes. Mais je crois que j'ai fait une bonne course et ça a suffi pour l'or. J'avais un bon esprit. J'étais bien stressée, mais pas trop. Je voulais montrer ce que j'avais dans les jambes et surtout ne pas me crisper à la fin. J'ai senti que Dina n'était pas loin, mais j'ai pu bien finir et gagner la course.»
La Bernoise a également succinctement analysé sa course victorieuse: «Le départ était très bon, j'ai pu rapidement remonter la Néerlandaise. Après en sortie du virage, j'ai senti que j'avais passé Dina. Et à ce moment-là, je voulais juste rester devant. Je me suis battue jusqu'à la ligne. Quand j'ai passé la ligne j'ai pensé que c'était bon, mais je n'étais pas sûre à 100% alors je voulais attendre le résultat.»
Ce sacre, c'est aussi un rêve qui devient réalité: «J'ai vu sur le petit écran championne d'Europe. Je suis tellement contente. Il y a dix ans, je n'aurais jamais pensé pouvoir devenir championne d'Europe. Je me suis améliorée chaque année.»
Comme beaucoup d'athlètes arrivés au sommet, Mujinga Kambundji ne veut pas s'arrêter là. Elle cherche continuellement à repousser ses limites: «A la fin de chaque saison, je me dis que je peux améliorer des choses. Et ça va aller comme ça pendant un petit moment encore.»
Warholm et Bol impériaux
Pour sa première finale européenne, Julien Bonvin a pris la 7e place du 400 m haies. Le Valaisan a réussi un bon départ, mais a clairement manqué de gaz sur la fin. Il a fini en 50''24 alors qu'il peut courir sous les 50 secondes.
La victoire est le plus logiquement du monde revenue au champion olympique Karsten Warholm. Blessé en début de saison, le Norvégien a remis les pendules à l'heure en écrasant la course de sa classe. Warholm l'a emporté en 47''12. Il a devancé le Français Wilfried Happio (48''56) et le Turc Yasmani Copello (48''78).
Dans la course féminine, là aussi il n'y a pas eu de surprise. Immense favorite, Femke Bol a réussi son pari de remporter à la fois le 400 m plat et le 400 m haies, sa discipline de prédilection. La recordwoman d'Europe (52''03) s'est imposée en 52''67 avec une marge très importante sur ses adversaires. La 2e, l'Ukrainienne Viktoriya Tkachuk, a coupé la ligne en 54''30. L'Ukraine a encore ajouté le bronze grâce à Anna Ryzhykova.
Sur le 200 m masculin, les Britanniques ont réussi le doublé avec Zharnel Hughes devant Nethaneel Mitchell-Blake. L'Italien Filippo Turtu a empêché le triplé pour le Royaume-Uni en finissant devant Charles Dobson. Victoire au disque de Mykolas Alekna, fils de Virgilijus, et de Laura Muir sur le 1500 m.
ats