Mardi soir à Malley, Tim Bozon a inscrit contre Bienne ses 14e et 15e réussites de la saison. Meilleur buteur du LHC, le Français à licence suisse connaît la meilleure saison de sa carrière.
Son record sur une saison était de dix goals en 2020/21. Alors qu'il reste sept matches à jouer avant les play-off, Tim Bozon en est déjà à 15. Celui qui avait été drafté au troisième tour (64e position) par le Canadien de Montréal en 2012 semble vraiment avoir trouvé sa place à Lausanne.
Auteur d'un doublé le 22 novembre contre Fribourg, Tim Bozon a la confiance de son entraîneur. Et l'attaquant tricolore a profité de la pause internationale pour aller marquer avec la France contre l'Autriche vendredi dernier. «Ce but m'a fait du bien, reconnaît-il d'ailleurs. C'était cool de me retrouver en sélection. J'ai été passablement malade pendant le mois de janvier avec plusieurs virus et c'était un peu frustrant au niveau de l'énergie. Ca faisait quand même six matches que je n'avais pas scoré en club.»
Pas de secret, il faut travailler
Sans aller jusqu'à dire que le numéro 94 des Lions gambergeait, il avait quand même cette statistique dans un coin de sa tête. Et s'il n'a pas le rendement d'un Sörensen, Bozon peut comme le Suédois compter sur des compères de lignes en adéquation avec son style. «Cela fait plusieurs années que je joue avec Jäger et l'année passée avec Raffl, je pense qu'on se complète bien, explique-t-il. On est costaud sur les pucks et dans les bandes, tout en ayant quelques habiletés offensives. Mais notre secret, c'est de toujours travailler fort. Et ça nous réussit, surtout en cette période.»
Cette période, c'est ce que les Nord-Américains appellent le «money time». S'il faut être performant, c'est maintenant, au moment où les places pour les play-off se jouent. Et c'est souvent le bleu de travail qui prend le pas sur le costume à paillettes. «Dans ces moments-là, que l'on parle de play-off ou de matches au Championnat du monde, ce ne sont pas les habiletés techniques qui font la différence, mais le travail, appuie Tim Bozon. Les vingt derniers pourcents, ce sont les skills, mais les 80 premiers, c'est le travail et d'aller chercher les pucks en gagnant les duels.»
L'exemple Michael Raffl
Face à Bienne la ligne Bozon-Jäger-Raffl a pesé de tout son poids sur la rencontre. Et on sent que Bozon ne boude pas son plaisir: «On veut être une ligne difficile à jouer. On veut harceler les défenseurs. Il faut continuer. Raffl a une expérience incroyable, Jäger touche aussi à l'équipe nationale et moi j'ai fait plusieurs Mondiaux avec la France. C'est comme ça qu'il faut jouer.»
Remis de ses problèmes de santé, Michael Raffl joue un vrai rôle au sein de ce LHC. Et à entendre Tim Bozon parler de l'Autrichien, la définition de leader dans son cas n'est pas usurpée. «Raffl, il a je ne sais combien de matches de NHL et au Championnat du monde, mais il joue de la bonne façon, conclut Tim Bozon. Attention, il a aussi un très bon lancer et un bon patinage, mais il joue le jeu de la bonne manière et tout le monde prend exemple. Il a faim parce qu'il a peu joué ces deux dernières saisons. Il arrive à 6h du matin et c'est le dernier à partir. Même quand il était blessé! Il nous transmet son incroyable énergie et c'est contagieux.»
jfd, ats