Genève-Servette a perdu un derby lémanique qu'il était en train de gagner. Mais la poisse a décidé de se taper l'incruste du côté des Vernets.
On pourrait pointer du doigt le coach et dire que les joueurs ne croient plus en son discours. On pourrait, oui. Mais ce ne serait pas la vérité. Ou tout du moins ce ne serait pas analyser de manière correcte cette 14e défaite genevoise de la saison.
Parce que les Aigles ont poussé pour aller chercher ce 3-2 libérateur en fin de match face à des Lausannois coupables de trop de punitions évitables. Parce qu'ils ont été meilleurs que leur adversaire durant les quarante dernières minutes de la rencontre.
Mais il a suffi de quelques détails pour que la pièce tombe du mauvais côté pour les Grenat. Cette action de Sekac à la 59e qui permet au LHC de mettre le 3-2 alors que les Vaudois évoluent en infériorité numérique et la canne de Frick qui prive Noah Rod du 3-3 dans la même minute et alors que Gauthier Descloux avait cédé sa place à un sixième joueur de champ.
Une ligne mince entre victoire et défaite
«Il y a beaucoup de chances de marquer, des cages ouvertes, confesse l'entraîneur genevois Pat Emond. Les gars sont très nerveux, mais ce n'est pas l'engagement qui manque. On ne donne pas grand-chose. Seulement on ne trouve pas la solution en fin de match et on se fait punir derrière.»
Et le Québécois de réitérer ses encouragements à ses joueurs: «Ca fait longtemps que l'engagement est là. Les joueurs sont très crispés. A Berne, on aurait pu tuer le match après 40 minutes, mais on a joué pour ne pas prendre le deuxième plutôt que d'aller chercher à marquer le troisième et au hockey tu ne peux pas jouer comme ça. La ligne est mince entre avoir du succès ou pas. Je le répète, je n'ai rien à redire sur l'ardeur des gars. Là, on a joué le premier tiers sur les talons, comme la fin à Berne. On joue serré et on ne donne pas beaucoup de chances à l'adversaire. On doit faire davantage dans les détails.»
Malgré ce nouveau coup sur la tête, le coach ne baisse ni les bras, ni la tête et encore moins les yeux. Mais il conclut sur une formule qui résume bien la situation actuelle: «Avant, on trouvait des façons de gagner, là on trouve des façons de perdre. Mais tout le monde veut s'en sortir.»