Christian Dubé «Ce n'est pas une excuse, c'est juste la réalité»

ATS

15.4.2022 - 13:31

Eliminé par les Zurich Lions en demi-finale des play-off, Fribourg-Gottéron patine toujours en vain derrière un premier titre de champion. La tâche des Fribourgeois ne va pas être plus simple ces prochaines saisons, car leur équipe prend gentiment de l'âge.

Christian Dubé et Fribourg-Gottéron ont vu leur belle saison prendre fin jeudi.
Christian Dubé et Fribourg-Gottéron ont vu leur belle saison prendre fin jeudi.
Keystone

Le score final de la série, 4-0 pour les Lions, est très net, même si les trois premiers matches ont été gagnés par Zurich lors des prolongations. L'analyse du côté fribourgeois est aussi très claire: leur adversaire disposait de la meilleure équipe, surtout grâce à un cadre plus étoffé.

Les Zurichois avaient sept étrangers sous contrat, a souligné le capitaine de Gottéron Julien Sprunger, blessé jeudi soir lors du quatrième match. «Ils ont pu faire des rotations, cela fait quand même une différence. A la fin, ils étaient sans aucun doute un peu plus frais.»

Pas une excuse

Christian Dubé, entraîneur et directeur sportif de Fribourg, tire des conclusions similaires. «C'était compliqué surtout pour la troisième et la quatrième ligne. Ce n'est pas une excuse, c'est juste la réalité.»

Pour illustrer le débat, il faut relever que les Lions disposaient en quatrième ligne des internationaux Reto Schäppi ou Chris Baltisberger. Ce dernier a été impliqué dans trois des six buts jeudi (6-2).

«C'est la même chose du côté de Zoug. Ce sont des machines de hockey», a encore ajouté un Dubé à la fois admiratif et un peu envieux. Ces cadres impressionnants ne viennent pas de nulle part. «Ils ont des investisseurs qui mettent de l'argent dans la relève depuis des années. Tous deux ont leur propre équipe ferme», remarque Dubé.

Sur la bonne voie

Ce n'est pas un hasard si les quatre clubs disposant des plus gros budgets se disputent régulièrement le titre. «L'argent ne gagne pas le titre, mais cela aide beaucoup quand même», glisse l'ancien joueur canado-suisse.

Il n'empêche que Fribourg veut continuer à croire à ce possible premier titre, qui provoquerait un véritable séisme dans cette ville passionnée par le hockey. L'équipe a convaincu en livrant une saison constante bouclée au 2e rang de la qualification. «Nous sommes sur la bonne voie, mais il faut du temps», affirme Christian Dubé.

Mais le temps pourrait aussi jouer contre les Fribourgeois. La saison prochaine, ils vont perdre leur topscorer Chris DiDomenico, qui évoluera à Berne, et l'expérimenté défenseur Philippe Furrer, qui part à la retraite. Mais d'autres leaders et figures emblématiques du club comme le gardien Reto Berra, les défenseurs Raphael Diaz et Ryan Gunderson ou les attaquants David Desharnais et Sprunger ont dépassé la barre des 35 ans.

Deux nouveaux joueurs créatifs

Dubé reste cependant optimiste, même s'il déplore le départ de DiDomenico. Gérer au mieux les humeurs de l'explosif Canadien a constitué un défi quasi permanent. «Je me suis montré très sévère avec lui, comme un père. Parfois, j'ai dû le secouer et lui dire qu'on avait besoin de lui.»

Dans les play-off, après une crise au début de la série contre Lausanne en quart de finale, l'attaquant a été «extraordinaire», selon son entraîneur. «Avec Christoph Bertschy (en provenance de Lausanne) et Marcus Sörensen (Djurgarden Stockholm), deux nouveaux joueurs créatifs arrivent de nouveau», souligne encore l'homme fort de Gottéron.

La promotion de Kloten ou d'Olten, qui fera passer la National League à 14 clubs, va permettre d'avoir six étrangers sur la glace. Un poste reste vacant à Fribourg. «On verra ce qu'on pourra faire en fonction du budget», remarque Dubé. «Mais je suis content, car j'ai les joueurs que je voulais.»

Continuer à apprendre

Par ailleurs, Christian Dubé semble désormais être pleinement à la hauteur dans le rôle d'entraîneur qu'il avait endossé pour la première fois en octobre 2019 à titre intérimaire. «Je continue à apprendre, je suis encore un peu jeune», explique le natif de Québec, âgé de 44 ans.

«J'ai dû me calmer, mais je suis satisfait de mon développement. Je pense que je n'ai pas été battu sur le plan tactique.» L'histoire avait été différente il y a une année lors de la série perdue en quart de finale contre Genève-Servette.

Le rêve d'un premier titre continue donc à Fribourg. «On veut continuer à lutter avec les grands. Il y a une grosse envie de ramener une fois ce titre», conclut Julien Sprunger.

ATS