Ligue 1 Ligue 1 : après un nouveau match de la honte, l'heure des comptes

ATS

22.11.2021 - 10:09

Huis clos en attendant une sanction peut-être plus lourde, reprise en main du dossier par le gouvernement. L'heure est à la mobilisation pour le football français après les incidents du match Lyon-Marseille dimanche, énième épisode de débordements en tribunes cette saison dans le championnat de France.

Wieder Eklat in der Ligue 1: Payet wird von Trikflasche getroffen

Wieder Eklat in der Ligue 1: Payet wird von Trikflasche getroffen

Die Partie zwischen Lyon und Marseille muss bereits nach vier Minuten unterbrochen werden, nachdem Marseilles Dimitri Payet an der Eckfahne von einer Trinkflasche aus dem Lyon-Fanblock getroffen wird.

21.11.2021

L'arrêt définitif de cette affiche de la 14e journée du championnat après seulement 4 minutes de jeu (0-0), en raison d'un jet de bouteille d'eau ayant atteint le capitaine marseillais Dimitri Payet à la tête, a ajouté un chapitre à la série noire. La commission de discipline de la Ligue (LFP), réunie en urgence lundi, a sanctionné l'Olympique lyonnais du huis clos total de son stade à titre conservatoire «au regard du grave incident intervenu».

Lourde sanction à attendre

Le dossier ayant été mis en instruction, Lyon recevra donc Reims le 1er décembre sans aucun supporter en tribune, en attendant d'être fixé sur son sort le 8 décembre. Et la sanction pourrait être lourde: la commission de discipline, qui doit se prononcer à la fois sur la responsabilité de Lyon dans cet incident et sur le sort du match, a déjà durement sévi cette saison après de précédents incidents lors de Nice-Marseille, Lens-Lille ou encore Marseille-PSG.

Mardi matin, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer et la ministre déléguée aux Sports Roxana Maracineanu se réuniront avec les instances du football français (LFP, fédération, arbitres et clubs) pour évoquer les débordements et déterminer «les moyens d'y mettre fin pour le reste de la saison», selon un communiqué.

Plusieurs réunions techniques se sont déjà déroulées entre cabinets ministériels. Cela avait abouti à un courrier du gouvernement adressé fin octobre à la LFP, pour lutter contre l'insécurité dans les stades.

Payet porte plainte

Sur quatre personnes interpellées dimanche, deux hommes se trouvaient toujours en garde à vue lundi matin à Lyon, dont un homme de 32 ans - l'auteur présumé du jet de bouteille sur Payet. Lundi, le milieu offensif marseillais était absent de l'entraînement et l'OM a fait savoir que le joueur portait plainte «dans le cadre de l'enquête de la procureure de Lyon».

Le no 10 de l'OM, «très choqué» par cette agression, a consulté la médecine du travail, sur demande de la procureure, a ajouté le club phocéen, sans préciser si un arrêt de travail lui avait été délivré.



De son côté, l'OL «entend pouvoir radier à vie l'individu si la Ligue et la justice donnent les moyens au club de le faire», a soutenu, dans un communiqué publié lundi à la mi-journée, le club rhodanien, disant «souhaiter que les sanctions pénales et administratives soient exemplaires».

Spirale

En août dernier, de graves débordements lors de Nice-OM, qui avaient déjà commencé par des jets de bouteilles visant Payet, avaient été sanctionnés d'un retrait d'un point (plus un avec sursis) et trois matches à huis clos pour Nice. L'OM est également sous la menace d'un retrait d'un point, la commission de discipline lui ayant infligé un sursis après des dégradations commises par des supporters marseillais au stade Raymond-Kopa d'Angers en septembre.

Mais malgré les déclarations d'intention, reste à déterminer les mesures possibles pour enrayer cette spirale d'incidents, néfastes pour l'image de la L1 à l'heure où elle essaie mieux se vendre à l'international, forte de la présence des superstars du PSG Lionel Messi, Neymar ou Kylian Mbappé. Dimanche soir, les dirigeants de clubs, la Ligue, l'arbitre et la préfecture se sont, à nouveau, publiquement renvoyé la balle.

La ministre déléguée aux Sports Roxana Maracineanu, de longue date favorable à des sanctions individuelles visant spécifiquement les fauteurs de troubles, a souhaité lundi une modification des règlements pour que l'arbitre d'un match ait «les coudées franches». «Il faut qu'il sache ce qu'il peut faire ou pas. Ce n'est pas marqué noir sur blanc» qu'il doit arrêter un match après un jet de projectile, a-t-elle regretté.

Karl Olive, maire de Poissy (région parisienne) et membre du Conseil d'administration de la LFP, en a même appelé au président Emmanuel Macron, dont il est proche. «Si on ne tape pas du poing sur la table, on ne s'en sortira pas», a-t-il dit au micro de BFMTV. «J'espère bien que le président de la République lui-même va siffler la fin de la partie.»