Euro 2024 «Il faut supprimer l'amertume» - L’Italie face à ses vieux démons

AFP

8.9.2023 - 11:42

Pour viser l'Euro 2024 et penser déjà au Mondial 2026, Luciano Spalletti veut d'abord chasser un fantôme du passé. Pour son premier match, le nouveau sélectionneur italien doit impérativement battre samedi (20h45) à Skopje la Macédoine du nord qui a privé la Nazionale du Mondial 2022.

L’équipe d’Italie veut oublier son humiliation du 24 mars 2022...
L’équipe d’Italie veut oublier son humiliation du 24 mars 2022...
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La feuille de route de Spalletti est bien remplie : il doit remettre l'Italie, 3e de son groupe avec trois points en deux matches, sur les rails de l'Euro 2024 et lui permettre de défendre son titre européen en Allemagne. Il a surtout pour mission, à plus long terme, de laver les affronts de 2018 et 2022, deux années où l'Italie a brillé par son absence de la Coupe du monde.

Hasard du calendrier, l'ancien entraîneur de Naples qui a succédé à Roberto Mancini, démissionnaire le 13 août dernier et nommé depuis à la tête de l'Arabie saoudite, dirige la Nazionale pour la première fois contre l'équipe qui a plongé le 24 mars 2022 tout un pays dans un abîme d'incompréhension et de dépression.

Humiliée 1-0 à Palerme en demi-finales des barrages de la zone Euro, l'Italie de Mancini manquait sa deuxième édition consécutive de Coupe du monde, du jamais vu dans sa glorieuse histoire.

«Encore un peu de colère»

Dix-huit mois plus tard, l'affront n'est toujours pas oublié. «Il faut supprimer l'amertume de résultats récents qui ont laissé des traces et produire un football qui plaît à tous, un football qui ressemble à une nation forte du foot qu'est l'Italie», a ainsi lancé Spalletti.

Son gardien de but est allé plus loin. S’il a refusé de parler «d'esprit de revanche», Gianluigi Donnarumma reconnaît que lui et ses coéquipiers ressentent «encore un peu de colère». «Mais cela ne sera pas facile. On sait qu'il est difficile de jouer sur ce terrain», a rappelé le gardien du PSG, en référence au seul match disputé par l'Italie à Skopje, une victoire laborieuse (3-2) en octobre 2016 dans le cadre des qualifications pour le Mondial 2018.

«Ce sont des matches toujours difficiles, car c'est une équipe très joueuse qui exploite bien la moindre occasion», a renchéri le milieu de terrain de la Juventus Manuel Locatelli.

Les Italiens vont retrouver sur leur route l'ailier Aleksandar Trajkovski qui les avait crucifiés au bout du temps additionnel (90+2e) pour marquer le seul but de la rencontre dans le silence du stade de Palerme. Mais pas son capitaine habituel Stefan Ristovski qui a renoncé à la sélection pour désaccords avec le sélectionneur.

La Macédoine en crise

La Macédoine du nord est en crise. Elle reste sur une déroute 7-0 face à l'Angleterre, synonyme de 4e place du groupe C avec trois points comme l'Italie, mais un match de plus. Le sélectionneur Blagoja Milevski a pourtant été maintenu à son poste, pour le plus grand désarroi de la légende du football macédonien, Goran Pandev.

«Ils sont en train de détruire la meilleure génération produite par notre pays depuis trente ans», a-t-il déclaré au Corriere dello Sport à propos de la Fédération macédonienne. «Mais attention, cette équipe n'a rien à perdre. Si elle est dans un bon jour, elle pourrait vous faire souffrir. Comme à Palerme», a prévenu l'ancien attaquant de l'Inter, de la Lazio ou de Naples.

Après son déplacement à Skopje, l'Italie de Spalletti affrontera trois jours plus tard l'Ukraine à Milan. «C'est un nouveau départ (...) on va avoir besoin de temps, mais il faut qu'on donne tout de suite le meilleur de nous-mêmes et finir cette fenêtre internationale avec deux victoires», a résumé le milieu de l'Inter, Nicolo Barella.