La vingtième finale sera-t-elle celle de tous les bonheurs pour le Servette FC ? Vingt-trois ans après leur dernier succès en Coupe de Suisse, les Grenat entendent renouer enfin avec un passé glorieux. Le temps est, en effet, venu.
Ce dimanche dans un Wankdorf plein avec... sa pelouse artificielle sur laquelle un tel match ne devrait jamais se dérouler, le Servette FC n’abordera pas toutefois cette finale avec les faveurs du pronostic. Finaliste pour la troisième année consécutive, le FC Lugano de Mattia Croci Torti s’avance, en effet, comme un adversaire redoutable.
Victorieux en 2022 face au FC St-Gall au terme d’une superbe démonstration tactique, mais battus sur le fil l’an dernier face aux Young Boys dans un match qui fut de toute beauté, les Tessinois possèdent à la fois un vécu qui fait défaut aux Genevois et un contingent beaucoup plus étoffé. «Mattia Croci Torti peut aligner pratiquement deux équipes, révèle René Weiler. Alors que moi, je n’ai plus qu’un attaquant et demi...»
Avec quelle attaque ?
A Berne dimanche, l’entraîneur servettien sera privé des services d’Enzo Crivelli blessé. Le Français était le seul capable d’endosser le rôle tenu à la pointe de l’attaque par Chris Bedia parti à Union Berlin lors des dernières heures du mercato de janvier.
Dimanche à Berne, René Weiler ne pourra compter que sur Jérémy Guillemenot, un joueur qui fut bien souvent relégué au bout du banc cette saison, et sur Takuma Nishimura qui marque le pas depuis plusieurs semaines après des débuts jugés pourtant prometteurs. Il ne serait peut-être pas surprenant que René Weiler présente un onze de départ sans véritable attaquant de pointe avec un Alexis Antunes comme électron libre pour troubler la défense à trois des Luganais.
Dimanche, le Servette livrera son 58e match de la saison. Même si tout fut loin d’être parfait, les Grenat ont témoigné depuis juillet d’un esprit de corps remarquable. D’un supplément d’âme aussi qui leur a permis notamment de se qualifier à Genk, de pousser les Glasgow Rangers dans leurs derniers retranchements, de tenir en échec la Roma et d’aller battre les Young Boys à Berne.
Steve Rouiller le grand patron
Buteur lors du match aller contre Genk et lors du match capital contre le Sheriff Tiraspol en phase de poules de l’Europa League, Steve Rouiller s’est révélé comme le grand patron de l’équipe. Le Valaisan a insufflé cet élan qui a poussé les siens toute la saison. A 33 ans, il disputera dimanche la première finale de sa carrière face à l’entraîneur qui l’a convaincu il y a dix ans de quitter le FC Sion pour Chiasso.
Il sait que Mattia Croci Torti n’est pas un entraîneur comme les autres. «Il est un motivateur extraordinaire, souligne le défenseur. Avec lui, tu pars à la guerre !» On veut croire qu’avec René Weiler aussi.
ATS, par Laurent Ducret