Ce match sera sans doute le plus grand de sa carrière. Encore entraîneur en Challenge League il y a 15 mois, Murat Yakin s'apprête à défier le Brésil du «Professeur» Tite en Coupe du monde.
«Je vous dirai après le coup de sifflet final si ce match était bien le plus grand de ma carrière. Mais le plus fort sur le plan émotionnel très certainement. Je l'attends depuis le résultat du tirage au sort. Le football brésilien a bercé mon enfance», sourit Murat Yakin.
«Demain, à nous de montrer face à une équipe qui est venue à Doha pour devenir championne du monde que nous ne sommes pas n'importe qui», poursuit le coach helvétique. «Mon équipe tire sa force de son état d'esprit, de la confiance que chacun nourrit envers son coéquipier et de l'intime conviction d'être capable de battre les meilleurs. Oui, nous pouvons gagner demain.»
Sans dévoiler ouvertement ses choix, Murat Yakin a lâché quelques pistes qui dessinent les contours de l'équipe appelée à jouer lundi. «Nous devrons bien sûr monter en puissance par rapport au match contre le Cameroun, lâche-t-il. Je resterai avec une défense à quatre. La menace de suspension qui plane sur Manuel Akanji et Nico Elvedi ne modifie pas vraiment mes plans. Manuel et Nico sont assez intelligents pour savoir comment agir dans de telles circonstances. Si l'un des deux devait toutefois être averti, je ne serais pas démuni pour bâtir une nouvelle défense contre la Serbie.»
Un réservoir inépuisable
Le sélectionneur regrette, en tant qu'amoureux du beau jeu, l'absence de Neymar. «Mais je ne m'inquiète pas pour les Brésiliens. Leur réservoir est inépuisable, poursuit-il. Tite pourrait aligner trois équipes toutes aussi fortes. Nous connaissons leurs forces. Ils sont des artistes auxquels il ne faut donner aucun espace. Mais nous n'avançons pas dans ce match sans atout. J'ai dans mon équipe les joueurs capables de se libérer du pressing adverse. Ils savent qu'ils devront toucher leurs limites lundi soir. Mais je sais aussi qu'ils sont prêts.»
Présent au côté de Murat Yakin lors la conférence officielle d'avant-match organisée par la FIFA – un indice de plus pour sa titularisation lundi -, Xherdan Shaqiri garde, bien naturellement, un beau souvenir de la confrontation de Rostov-sur-le-Don lors de la Coupe du monde 2018. «Ce 1-1 fut un très grand résultat pour nous, glisse le Bâlois. Depuis quatre ans, je me dis que notre équipe a bien grandi. On sait désormais comment battre les meilleurs. Même si j'ai été impressionné par la performance livrée par les Brésiliens contre la Serbie, je me dis aussi qu'ils ont aussi leurs points faibles.» L'homme aux 110 sélections rêve de les exploiter.
Les compos probables de Brésil – Suisse
Lundi, 17h00. Stadium 974, Doha. Arbitre: Barton (ESA).
Suisse : 1 Sommer; 3 Widmer, 5 Akanji, 4 Elvedi, 13 Rodriguez; 8 Freuler, 10 Xhaka; 23 Shaqiri, 15 Sow, 17 Vargas; 7 Embolo.
Brésil : 1 Alisson; 14 Eder Militão, 4 Marquinhos, 3 Thiago Silva, 6 Alex Sandro; 5 Casemiro; 21 Rodrygo, 7 Paqueta; 11 Raphinha, 9 Richarlison, 20 Vinicius Junior.
Notes : la Suisse sans Okafor (douleur musculaire à une cuisse), le Brésil sans Neymar ni Danilo (blessés).