L'histoire au bout du suspense: le Maroc a surpris l'Espagne aux tirs au but (0-0, 3-0 tab) au Mondial 2022, et rallie pour la première fois les quarts de finale de la compétition.
Ils ont éliminé leur pays d'adoption. D'une panenka somptueuse, Hachraf Hakimi, qui est né et a grandi dans la banlieue sud de Madrid, a conclu la superbe performance du gardien Yassine Bounou, qui joue depuis dix ans en Espagne et qui a été infranchissable pendant la séance des tirs au but.
Jamais les Lions de l'Atlas n'avaient atteint les quarts de finale d'un Mondial. Avant mardi, leur meilleur résultat dans la compétition reine du football remontait à 1986, lorsqu'ils avaient atteint les huitièmes.
Opposition de style
Au Stade Education City de Doha, l'opposition de style tant attendue a bien eu lieu entre l'Espagne, son jeu de passes courtes, et le Maroc, ses contres et ses victoires fondées sur une excellente défense, la meilleure du tournoi (un seul but encaissé).
Et à ce jeu-là, c'est le style de jeu des Lions de l'Atlas qui a longtemps semblé le plus en mesure de faire gagner son équipe, devant les supporters marocains, bien plus nombreux que ceux de l'Espagne.
Lundi, la Roja a bien eu la possession, dans les proportions prédites par Regragui, mais n'est pas parvenue à faire sauter le verrou marocain, se perdant souvent dans des séquences de possessions longues et des passes latérales.
Pire, l'Espagne n'a cadré que deux frappes, une de moins que les Marocains, avant la séance de tirs au but, loterie qu'elle aurait bien souhaité éviter.
L'Espagne pourtant préparée
Pour la Roja, l'histoire se répète: les champions du monde 2010 avaient déjà été sortis par une équipe à leur portée, la Russie, lors du Mondial 2018.
Le sélectionneur espagnol Luis Enrique avait pourtant prévu ce cas de figure en demandant à ses joueurs de se préparer à l'exercice.
«Ils devaient arriver avec au moins mille penalties tirés avec leurs clubs, avait expliqué Enrique en conférence de presse lundi. Il y aura sûrement un match à élimination directe où on devra passer par une séance de tirs au but.»
Enrique avait aussi affiché sa confiance en ses «trois très bons gardiens», dont le titulaire Unai Simon.
Mais c'est bien Bounou, le portier du Séville FC, qui a pris la lumière en fin de match, en arrêtant deux tirs aux but, de Carlos Soler et Sergio Busquets, alors que celui de Pablo Sarabia avait heurté le poteau.
Il a confirmé ce qui apparaît comme une évidence à l'issue du combat remporté contre l'Espagne: le Maroc possède bien la meilleure défense de la compétition, qu'aucun joueur adverse n'a encore trompé. Seul le défenseur central Nayef Aguerd a trompé, bien malgré lui, son gardien contre le Canada (2-1).
Les attaquants du Portugal et de la Suisse sont prévenus.
ats