Les tirs au but ne sont pas une malédiction sud-américaine. Contrairement au Brésil face à la Croatie, l'Argentine a «survécu» à cette loterie en quart de finale du Mondial qatari.
Au Lusail Stadium, l'Albiceleste s'est imposée 4-3 aux penalties face aux Pays-Bas dans une rencontre souvent irrespirable. Elle n'aurait jamais dû passer par cette séance pour se hisser en demi-finale.
L'Argentine avait, en effet, mené 2-0 jusqu'à la 83e minute avant de caler alors que la ligne d'arrivée était toute proche. Elle doit une fière chandelle à Emiliano Martinez. Le portier d'Aston Villa a détourné les deux premières frappes de Virgil Van Dijk et de Steven Berghuis pour placer son équipe sur une voie royale lors de cette séance.
La qualification des Argentins est, quelque part, une victoire du football. Ils n'auraient pas vraiment mérité de tomber contre des Pays-Bas qui ont attendu d'être menés 2-0 pour commencer enfin à jouer. Le romantisme que pouvait dégager cette équipe par le passé semblait bien loin.
Les Pays-Bas avaient, ainsi, arraché les prolongations grâce à une réussite de Wout Weghorst à la... 111e minute. Introduit à la 78e pour Memphis Depay, l'attaquant du Besiktas avait tout d'abord réduit le score de la tête à la 83e, avant d'abuser Enzo Fernandez sur une combinaison astucieuse partie d'un coup-franc de Teun Koopmeiners.
«Règlement de comptes à O.K. Corral»
Dépités, les Argentins ne pouvaient masquer leur colère envers l'arbitre Antonio Mateu auquel ils rerochaient d'avoir «offert» aux Néerlandais dix minutes de temps additionnel. Déjà tendue, la rencontre s'apparentait de plus en plus à un remake de «Règlement de comptes à O.K. Corral» avec Leandro Paredes dans le rôle principal.
L'introduction du trop bouillant demi de la Juventus à la 67e minute ne fut pas la mesure la plus heureuse prise par Lionel Scaloni. A force de rajouter de l'huile sur le feu, Paredes n'a pas aidé ses coéquipiers à conserver une once de lucidité dans les dernières minutes. Ce n'est pas non plus pas un hasard si c'est lui qui a provoqué le coup-franc de la 111e minute...
Un génie éternel
Avant cette fin de match complètement folle, l'Argentine n'avait pas été loin de rendre une copie parfaite. Portée par son génie éternel et par un public toujours aussi fantastique, elle avait concrétisé sa supériorité grâce à une réussite de Nahuel Molina à la 35e et un penalty de Lionel Messi à la 73e.
Le no 10 argentin a été le grand homme de ce match. Avant d'inscrire son quatrième but dans ce tournoi, son dixième en phase finale de la Coupe du monde et son 95e en sélection, il avait «inventé» une passe aveugle sur l'ouverture du score. Il a perforé l'axe de la défense néerlandaise pour trouver, on ne sait pas par quel miracle, Molina qui a conclu d'un pointu malgré le retour de Virgil Van Dijk. Cette inspiration restera comme l'une des plus belles prouesses de cette Coupe du monde.
ATS