Quand le Real Madrid ne parvient pas à gagner avec les entrechats de ses étoiles offensives, le soutier Dani Carvajal peut s'en charger, ouvrant le score d'une finale de Ligue des champions pourtant dominée par le Borussia Dortmund (2-0), samedi à Wembley.
Le symbole. Formé au club, où il est arrivé à l'âge de 10 ans, le barbu le plus célèbre de la Maison Blanche a sorti son équipe d'un piège où elle s'enfonçait depuis plus d'une heure.
D'un puissant coup de tête il a renversé le cours du match (74), alors que Dortmund avait frappé le poteau et eu les meilleures occasions, quelques fois quand Karim Adeyemi avait déposé... Carvajal.
Lui qui avait déjà gagné cinq Ligue des champions grâce à la magie de Cristiano Ronaldo, de Gareth Bale, de Karim Benzema ou de Rodrygo et Vinicius s'est cette fois décerné le meilleur rôle de la finale, celui du héros.
Ce n'est pourtant que la deuxième fois qu'il marque en 89 matches de C1. Il l'avait fait une fois contre le Shakthar Donetsk (4-3) lors de la saison 2015-2016.
Son but souligne toutes ses qualités de combattant: du haut de son 1,73 m, il a dominé le géant du BVB Niclas Füllkrug, 15 cm de plus que lui, pour propulser son équipe vers une 15e victoire en C1.
Sa sixième C1
C'est donc la sixième de sa collection personnelle. Avec ses coéquipiers Luka Modric, Toni Kroos et Nacho, ils rejoignent une autre légende du Real Madrid, Francisco Gento, qui a remporté six fois la C1 du temps de la Coupe des clubs champions européens (de 1956 à 1960 et 1966).
L'arrière-droit de 32 ans avait déjà menacé Gregor Kobel, le gardien suisse du Borussia, sur une tête décroisée (50), déjà sur un corner consécutif à un coup franc de Kroos vers la lucarne boxé par le portier du BVB.
C'était la première fois que le Real se montrait dangereux, après avoir été étouffé toute la première mi-temps par les assauts de Dortmund, constants mais maladroits. Un peu plus tard il a également écrasé une demi-volée (57).
Vieux soldat
Carvajal a donc sonné la révolte, en vieux soldat du Real Madrid, lui qui peut jouer à tous les postes de la défense.
Il a aussi usé de ses autres armes, se prenant par exemple le bec avec Adeyemi, qui venait de lui mettre un bon tampon, du genre de ceux que Carvajal distribue allègrement lui aussi. Alors que l'Allemand lui tendait la main pour le relever, le Madrilène l'a repoussé d'une tape, comme pour montrer l'exemple de l'agressivité qui manquait alors à son équipe.
Le natif de Leganes, dans la banlieue de la capitale espagnole, a pourtant souffert en défense, surtout en première période, prenant même l'eau parfois comme sur ce contre du Borussia à sept contre trois (!) que les Allemands ont mal négocié. Mais à la fin, c'est encore le Real qui gagne. Et Carvajal qui écrit l'histoire.