Bourses mondialesRetour au calme sur les marchés mondiaux après l'élection de Trump
afp
8.11.2024 - 16:27
Les Bourses mondiales font une pause vendredi, entre prises de bénéfices après les gains obtenus grâce à l'élection de Donald Trump et un retour en force des inquiétudes concernant l'économie chinoise, qui plombent particulièrement les places européennes.
08.11.2024, 16:27
ATS
Les indices américains ont ouvert sans impulsion, après deux jours de courses aux records depuis la victoire du candidat républicain mercredi. Vers 14H40 GMT, le Dow Jones prenait 0,12%, le S&P 500 0,18% et le Nasdaq reculait de 0,10%,
En Europe, Paris perdait 1,09%, Francfort 0,87%, Londres 1,01%, Milan 0,67% et Zurich 0,91%.
«La réaction des marchés aux résultats des élections américaines» s'est d'abord faite «de manière caricaturale», explique Caroline Lamy, responsable de la gestion actions chez Crédit Mutuel AM.
Mais «les transactions liées à Trump sont en train de se dénouer», explique Neil Wilson, analyste chez Finalto, avec des prises de bénéfices.
Désormais, les investisseurs jaugent le programme du président élu, et «les tarifs douaniers imposés par Trump qui se profilent à l'horizon, suscitent une nouvelle vague d'incertitude», explique Stephen Innes, analyste chez SPI AM.
Donald Trump veut remonter les taxes à l'importation entre 10 et 20% pour les produits entrant aux États-Unis, et jusque 60% pour ceux venant de Chine, ce qui ne devrait pas arranger la situation de la deuxième économie mondiale, atone depuis plusieurs mois.
D'autant que les nouvelles mesures de relance annoncées vendredi par Pékin – un relèvement de 780 milliards d'euros du plafond de la dette des collectives locales- ont laissé les marchés sur leur faim.
«Les investisseurs souhaitent (...) voir les autorités chinoises chiffrer le montant de la relance budgétaire qu'elles déploieront pour contrer le choc Trump», explique Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.
Ces mauvaises perspectives plombent particulièrement l'ambiance en Europe, où de nombreux secteurs dépendent de la demande chinoise.
En première ligne, le luxe: vers 14H40 GMT à Paris, Kering perdait 7,52%, LVMH 3,42% et Hermès 4,03%. A Londres, Burberry plongeait de 7,63%. Le Suisse Richemont reculait de 5,24%, après des résultats du deuxième trimestre déjà plombés par la faible demande chinoise.
Du côté de l'automobile, Volkswagen (-2,31%), BMW (-3,70%) et Mercedes (-2,99%) reculaient nettement en Allemagne. En France, Stellantis perdait 4,56%.
Autre focus des marchés: la Réserve fédérale américaine (Fed) a abaissé jeudi ses taux d'un quart de point de pourcentage, sa deuxième baisse de taux de l'année. Cette mesure place les taux dans la fourchette de 4,50 à 4,75%.
Dans ce contexte, vers 14H20 GMT, le taux d'intérêt de l'emprunt américain sur dix ans s'établissait à 4,29%, contre 4,32% la veille en clôture. A deux ans, elle était à 4,21% contre 4,20%.
Bitcoin et dollar profitent de «l'effet Trump»
La victoire de Donald Trump, champion auto-proclamé des cryptomonnaies, continue de pousser le bitcoin à de nouveaux sommets historiques. Jeudi, la star des cryptomonnaies a atteint un nouveau record, frôlant la barre des 77.000 dollars.
Vendredi vers 14H30 GMT, il gagnait 0,22% à 76.129 dollars par rapport à la clôture de la veille.
Sur le marché des changes, le dollar profite aussi de l'effet Trump malgré la baisse des taux américains par la Fed, qui avait été largement anticipée. Le programme du nouveau président des Etats-Unis s'accompagne du risque d'une inflation plus élevée, qui pourrait contraindre la Fed à ralentir le rythme et l'ampleur des baisses de taux.
Le dollar gagnait 0,38% à 1,0765 dollar pour un euro.
Le pétrole flanche
Le pétrole perd du terrain sous la pression anticipée d'une guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis. Le géant asiatique est le premier importateur de pétrole au monde et la santé de son économie influence directement les cours de l'or noir.
Vers 14H30 GMT, le Brent de la mer du Nord cédait 1,24% à 74,69 dollars le baril, et le West Texas Intermediate (WTI) perdait 1,46% à 71,30 dollars le baril.