Rapport d'experts à Genève Un réseau de soins intégrés public-privé permettrait 15% d'économie

za, ats

22.1.2025 - 18:14

A Genève, une caisse d'assurance-maladie publique liée à un réseau de soins intégrés public-privé permettrait une économie de 15% pour les ménages. Rendu public mercredi, le rapport du groupe d'experts ne chiffre toutefois pas les montants à investir.

A Genève, une caisse d'assurance-maladie publique liée à un réseau de soins intégrés permettrait une économie de 15% pour les ménages. Mais les montants à investir ne sont pas chiffrés (illustration).
A Genève, une caisse d'assurance-maladie publique liée à un réseau de soins intégrés permettrait une économie de 15% pour les ménages. Mais les montants à investir ne sont pas chiffrés (illustration).
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Keystone-SDA, za, ats

Baptisé «Béluga», le projet de création d'une caisse d'assurance-maladie cantonale publique vise à proposer une prime maladie plus basse de 20% aux assurés, tout en garantissant l'accès aux soins, a expliqué devant les médias le conseiller d'Etat Pierre Maudet, en charge de la Santé. Il s'inscrit dans le programme de législature de l'exécutif.

«Il n'y a pas de doute sur une économie de 15%, si le réseau de soins intégrés fonctionne bien», a déclaré le président du groupe d'experts, l'ex-conseiller d'Etat David Hiler. Ce réseau comprendra des médecins mais aussi les Hôpitaux universitaires de Genève et l'Institution de maintien à domicile. Afin d'éviter des actes inutiles et coûteux, la coordination devra s'appuyer sur un système d'information performant.

Masse critique

Parmi les autres recommandations du groupe d'experts figurent des mesures d'économies connues: prescrire des médicaments génériques, promouvoir la prévention et la santé, maintenir les patients à domicile. En outre, un spécialiste des assurances devra être mandaté pour préciser le taux d'économies possible, le capital de départ pour financer le réseau et le montant des réserves de la caisse.

Le nombre d'assurés et de généralistes nécessaires à la viabilité du système doit aussi faire l'objet d'études complémentaires. Tous ces éléments pourraient aboutir à la présentation d'un projet l'été prochain. Selon David Hiler, le financement le plus important concerne la mise en place du réseau de soins intégrés public-privé.

«Volonté politique»

La suite du projet de caisse d'assurance-maladie publique dépendra de l'Office fédéral de la santé publique. «On pousse les dispositions légales dans leur élasticité», a relevé M. Maudet, tout en admettant que «ça va être compliqué.» «Il n'y a pas grand'chose d'autre sur la table actuellement. Essayons!» a-t-il déclaré.

Dressant un parallèle avec Papyrus, l'opération de régularisation des sans-papiers qu'il a lancée à Genève, le magistrat compte «sur une volonté politique à la tête du Département fédéral de l'intérieur», avec lequel «contact a été pris». En cas de feu vert de l'OFSP, le canton entend conduire une expérience-pilote entre 2026 et 2030.

Mais en cas de refus de la Confédération quant à la création d'une caisse cantonale publique, Genève devrait tout de même créer un réseau de soins intégrés public-privé, estime David Hiler. Un avis partagé par Pierre Maudet, qui pense que le canton pourrait alors «lancer un appel d'offres public pour utiliser les compétences qui existent.»