Grosse facture«La crise coûte 750 millions de francs par semaine»
kigo, ats
27.3.2021 - 14:19
«Les mesures de restrictions coûtent 750 millions de francs par semaine, soit environ 100 millions quotidiennement», a déclaré le conseiller fédéral UDC Ueli Maurer, samedi lors de l'assemblée des délégués de son parti. Il a donné un aperçu des finances de la Confédération et s'est inquiété des répercussions sociétales de la crise.
27.03.2021, 14:19
ATS
S'exprimant depuis le Bernerhof, le siège de son département, le ministre des finances a indiqué que la Confédération a dépensé 15 milliards en 2020 et que 23 milliards ont déjà été adoptés en 2021. Prenant en compte encore d'autres coûts supplémentaires, il estime que 50 milliards vont être dépensés pendant cette crise. À cela s'ajoutent un endettement de cinq milliards pour le chômage ainsi qu'une baisse de revenus de 5 à 10 milliards. M. Maurer table ainsi sur des dépenses de 60 à 70 milliards d'ici la fin du 1er trimestre.
Il s'est dit préoccupé par cette dette qui devra être prise en charge par «nos enfants et nos jeunes». Il estime qu'un laps de temps de 15 à 20 ans sera nécessaire pour cela. Et d'ajouter encore que le frein à l'endettement, inscrit dans la Constitution, pourra être de nouveau respecté dès 2024.
Un équilibre à trouver
Le conseiller fédéral a par ailleurs avancé que le gouvernement ne souhaite pas susciter des attentes pour après les décevoir: «Dans les semaines et mois à venir, on n'aura pas vraiment d'assouplissements conséquents, on va y aller pas à pas.» Même s'il souligne se rendre compte à quel point c'est difficile pour les personnes touchées par la crise, pour «les dizaines de milliers de familles qui n'ont plus assez de revenus et n'arrivent plus à payer leurs factures».
Le Zurichois est aussi revenu sur les répercussions sociales de la crise. Il espère que la vie sociale, «fortement affectée», pourra reprendre, bien qu'il y ait un «danger de dommages à plus long terme et réels». Il faut trouver «un équilibre entre les aspects économiques, sanitaires et sociaux», selon lui.
«Secte»
Outre ces aspects, M. Maurer met en garde de «ne pas dérailler dans la tâche de l'Etat». Il s'est montré préoccupé par le fait que, «dans notre démocratie directe», des personnes n'osent plus dire à haute voix ce qu'elles pensent, de peur d'être mises à l'écart. «Notre liberté de pensée et de parole est en danger.»
Il trouve le phénomène «dangereux, pour notre vie sociale, notre cohésion, notre Etat» et a même dit avoir parfois l'impression d'être dans une «secte». Dénonçant «l'Etat central qui résout tous les problèmes», il a appelé à garder son esprit critique et à ce que le peuple redevienne souverain.