Joël Dicker, Yann Marguet, Stefan Eicher... 170 personnalités dénoncent un «dangereux appauvrissement de l'info»

gsi, ats

20.9.2024 - 13:07

Plus de 170 personnalités de Suisse romande, issues de tous les milieux, ont signé une tribune de soutien après les annonces de restructuration chez Tamedia. Dans leur texte adressé à la direction de l'éditeur et au conseil d'administration de sa maison mère TX Group, elles demandent de renoncer aux licenciements et de «s'engager concrètement au maintien, à la pluralité et au développement de la presse romande.»

Deux cassettes a journaux avec leurs manchettes sont photographiées pendant que les journalistes et des employés de la Tribune de Genève (TDG), quotidien appartenant au groupe de presse zurichois Tamedia, débrayent et manifestent pour protester en réponse au silence de leur direction suite a plusieurs interpellations, le jeudi 12 septembre 2024 à Genève. 
Deux cassettes a journaux avec leurs manchettes sont photographiées pendant que les journalistes et des employés de la Tribune de Genève (TDG), quotidien appartenant au groupe de presse zurichois Tamedia, débrayent et manifestent pour protester en réponse au silence de leur direction suite a plusieurs interpellations, le jeudi 12 septembre 2024 à Genève. 
KEYSTONE

La liste des signataires comprend de très nombreuses figures culturelles en Suisse romande, entre littérature (Joël Dicker par exemple), musique (Stephan Eicher), cinéma (Ursula Meier), humour (Yann Marguet) ou bande dessinée (Zep). Des directrices et directeurs d'institutions culturelles ou de festivals sont aussi présents en nombre. S'y ajoutent des sportifs de premier plan (Roman Mityukov notamment), des grands cuisiniers (Franck Giovannini) mais aussi plusieurs chercheurs, professeurs d'hautes écoles ou représentants du monde viticole.

Ces personnalités déplorent les récentes annonces de Tamedia avec notamment, côté romand, la fusion des rédactions de 24 heures, de la Tribune de Genève et du Matin Dimanche, ce qui se traduira par la suppression de 25 postes plein temps.

«Depuis des années, la réduction progressive des effectifs de la presse romande conduit à un dangereux appauvrissement de l'information régionale de qualité, à l'heure où les géants du Net et les réseaux sociaux banalisent l'accès aux nouvelles aléatoires, non vérifiées sinon mensongères», peut-on lire dans cette tribune.

Une voix romande «factice»

«L'information de qualité est le liant d'une communauté et le ciment d'une démocratie», continue le texte. Or selon ses signataires, Tamedia «fragilise» cette presse romande, rappelant aussi la fermeture de l'imprimerie de Bussigny. «C'est la Suisse romande en tant qu'entité politique, culturelle et économique que vous mettez en péril», dénoncent-ils.

Les signataires déplorent également la volonté de Tamedia de multiplier la traduction en français d'articles de ses titres germanophones: «C'est la voix de la Suisse romande que vous rendrez inaudible ou, pire, factice.»

En tant que personnalités de Suisse romande, «nous affirmons que nos hautes écoles, nos institutions culturelles, nos entreprises innovantes, notre monde agricole, nos artistes, nos sportifs, les habitants de ce pays réclament et méritent une presse régionale forte, indépendante, multiple et impliquée», martèle la tribune.

gsi, ats