À l'ONUPour Parmelin, la pandémie, c'est comme la grêle sur la vigne
st, ats
21.9.2021 - 21:27
Dans une allocution devant l'Assemblée générale des Nations Unies à New York, Guy Parmelin a appelé mardi à «cultiver un monde résilient comme sa propre vigne». Il faut tirer des leçons de la pandémie de coronavirus pour anticiper la prochaine crise.
21.09.2021, 21:27
22.09.2021, 07:34
ATS
Le président de la Confédération, qui rappelle avoir été vigneron, compare dans son discours la pandémie de Covid-19 à la grêle ou au gel qui peut soudainement ravager les vignes: elle est imprévue et déstabilisante. Elle est une catastrophe humaine, sociale et économique, dont les effets se font également ressentir sur la paix et la sécurité internationales.
«Les leçons à tirer de ces développements nous font réaliser qu'il faut anticiper les prochaines crises, nous préparer à y faire face et faire preuve de solidarité afin de bâtir un monde résilient», a souligné Guy Parmelin devant l'ONU.
«Retrouver le sens de l'anticipation»
Trop souvent, nous nous laissons emporter par des visions à court terme et la perspective de gains rapides. «Il faut retrouver le sens de l'anticipation et la conscience qu'il y a toujours des coups du sort», a-t-il relevé.
À ce titre, il faut donc se préparer aux risques et investir dans la prévention. «La recherche, l’éducation et la formation professionnelle, tout particulièrement celle des filles et des femmes, doivent être au centre afin de développer l’accès au savoir, de promouvoir l'innovation et de rendre l'action possible».
Lorsqu'une crise touche des régions entières, voire la planète, la solidarité doit être mondiale et les solutions communes, a noté Guy Parmelin. «Les Nations Unies sont le lieu où les connaissances et les ressources sont mises en commun. L'organisation elle-même est une leçon tirée des crises passées».
Le président de la Confédération a donc appelé à continuer de défendre un multilatéralisme fondé sur des règles. La Suisse oeuvre pour une ONU efficace et soutient les réformes visant à améliorer la prévention des conflits. «Vingt ans après avoir rejoint les Nations Unies, nous sommes prêts à contribuer aux travaux du Conseil de sécurité pour la période 2023-24». La Suisse sera vraisemblablement élue en juin prochain au Conseil de sécurité, organe le plus puissant de l'ONU.
Cinq priorités pour la Suisse
Face aux nombreux défis mondiaux, comme les tendances protectionnistes, le bouleversement du climat, les rivalités entre puissances ou les conflits armés, la Suisse insiste sur cinq points. Il s'agit tout d'abord de garantir que la vaccination soit accessible à tous dans le monde.
Il faut par ailleurs renforcer la résilience des chaînes de valeur internationales, sans recourir à des mesures protectionnistes menaçant la reprise économique mondiale, a déclaré le Vaudois. En outre, l'évolution technologique et la numérisation offrent des solutions à de nombreux défis. Il faut donc développer des approches technologiques innovantes, tout en s'impliquant pour l'application du droit international dans le cyberespace et en luttant contre la cybercriminalité.
Quatrièmement, Guy Parmelin appelle les pays à prendre le changement climatique au sérieux, en visant la neutralité climatique au plus tard d'ici 2050. Enfin, dans un monde polarisé, il souligne l'importance de revenir au dialogue. Il rappelle à ce titre le rôle de la Genève internationale.
«Inspirons-nous de l'œuvre éphémère «World in Progress» de l’artiste Saype actuellement exposée sur la pelouse nord. Prenons exemple sur ces deux enfants, qui construisent le monde tel qu'ils l’ont imaginé. Et cultivons ce monde qui est le nôtre comme j'ai appris à prendre soin de ma vigne», a conclu le Vaudois.
Avec le chef du Département des affaires étrangères Ignazio Cassis, M.Parmelin représente la Suisse jusqu'à mercredi à l'Assemblée générale à New York