Dans une première phase, les militaires mobilisés doivent se familiariser aux règles de l'hôpital et à son fonctionnement.
Une fois passé au vestiaire, rien ne distingue un militaire d'un autre membre du personnel soignant, si ce n'est le badge.
Militaires intégrés au personnel hospitalier
Dans une première phase, les militaires mobilisés doivent se familiariser aux règles de l'hôpital et à son fonctionnement.
Une fois passé au vestiaire, rien ne distingue un militaire d'un autre membre du personnel soignant, si ce n'est le badge.
Le Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNe) peut s'appuyer depuis lundi sur le soutien de l'armée pour ses sites de Neuchâtel et de La Chaux-de-Fonds. Nonante militaires, appelés en renfort, se mêlent désormais aux soignants.
Si la présence des militaires en gris-vert est bien détectable dans le hall de l'hôpital de Pourtalès à Neuchâtel, rien ne les différencie du personnel hospitalier au sein des urgences. «On se change au vestiaire, et on met la même tenue que les soignants. Seul notre badge nous différencie», a déclaré une jeune femme mobilisée, qui est assistante médicale au civil.
«Pour l'instant, on fait des choses basiques comme de la désinfection de lits ou du nettoyage mais on est capable de faire des prises de sang, de poser des intraveineuses, de changer des pansements ou de faire des vaccins», a expliqué la jeune femme.
«Il est important d'anticiper la vague. Actuellement, on forme les militaires à notre travail par immersion. Ils apprennent à faire connaissance avec nos équipes, à voir comment elles fonctionnent et où se trouve le matériel», a ajouté Paul Rutz, médecin-chef des urgences.
Les urgences de RHNE comptent 171 soignants et 50 médecins sur l’ensemble des deux sites (La Chaux-de-Fonds et Pourtalès), dont 101 soignants à Pourtalès. Les médecins travaillent sur les deux sites en rotation.
De l'avocat à l'agriculteur
L'armée déploie au maximum 30 personnes en permanence, réparties entre les sites de Neuchâtel et de la Chaux-de-Fonds. Le but de l’armée est de décharger les services hospitaliers pour que les spécialistes ne s'occupent que des cas sévères. Actuellement, les soldats sont au contact de certains patients, mais pas avec les unités spécialisées qui comportent les malades touchés par le covid-19.
Au total, sept unités sur les 26 unités soignantes que compte le RHNe sont mobilisées en lien avec la pandémie due au coronavirus. Cela représente plus de 500 personnes, ou approximativement 25% de l'effectif.
Les soldats qui interviennent au sein de RHNe font partie du bataillon hospitalier romand et sont âgés entre 20 et 27 ans. Certains sont actifs professionnellement au niveau médical mais la majorité travaille dans d'autres domaines. Avocat, employé de commerce, enseignant, agriculteur, assureur, banquier font partie des professions notamment représentées.
Camp à Vaumarcus
«C'est une très bonne chose car cela permet de ne pas retirer du personnel médical au système de santé», a expliqué le lieutenant-colonel EMG Jacques de Chambrier, facilitateur dans le canton de Neuchâtel entre l'armée et le civil. Les soldats sont basés au camp de Vaumarcus (NE), site choisi car il y a plusieurs bâtiments qui peuvent être séparés, en cas de contamination, et de petites chambres.
«La garde du campement est assurée par l'école de recrues de Colombier, ce qui permet de conserver toutes nos forces pour le soutien sanitaire», a ajouté Jacques de Chambrier.
La durée totale de l’engagement est prévue jusqu'au 15 mai. Elle pourrait être rallongée ou raccourcie, selon l'évolution de la situation. «Le plus dur est d'être éloigné de ma famille et de ne pas savoir combien de temps ça va durer exactement», a expliqué un militaire, menuisier au civil.
Quatre respirateurs en plus
Non seulement l'armée fournit des hommes et des femmes au RHNe mais aussi du matériel. Elle lui a notamment livré quatre respirateurs artificiels.
Le nombre de militaires engagés au sein du RHNE pourrait augmenter, selon l'évolution de la pandémie. «L'armée a validé une autre demande. Soit de fournir encore plus de personnel, si une trentaine de lits est ouverte au sein du centre opérationnel protégé, qui se situe sous Pourtalès», a expliqué Jacques de Chambrier.
Le conseiller d'Etat neuchâtelois Alain Ribaux s'est félicité de la symbiose entre l'armée et le civil. «On est dans un cas de figure de cellule de crise, comme si on avait eu un tremblement de terre», a-t-il expliqué. Le chef du Département de la justice, de la sécurité et des urgences, est aussi satisfait que la demande neuchâteloise de 90 militaires ait été entièrement acceptée.
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