Egalité Les femmes pas en sécurité en Suisse, rappelle E. Baume-Schneider

nipa, ats

25.11.2024 - 12:00

«Les femmes ne sont pas en sécurité dans notre pays», a lancé la ministre de l'intérieur Elisabeth Baume-Schneider. Elle présentait lundi un bilan dans la lutte contre la violence liée au genre. Trois domaines nécessitent des améliorations, dont la formation et la prévention.

Elisabeth Baume-Schneider veut "changer de paradigme" dans la lutte contre les violences faites aux femmes en Suisse (archives).
Elisabeth Baume-Schneider veut "changer de paradigme" dans la lutte contre les violences faites aux femmes en Suisse (archives).
ATS

«C'est une thématique de société grave, triste et révoltante. Il faut mettre des réalités sordides en lumière, l'indifférence est inadmissible», a dit la conseillère fédérale lors d'un Dialogue national avec les cantons, les villes et la société civile à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes.

A Zurich, la police intervient 20 fois par jour pour des violences domestiques, Chaque mois, au moins une femme est tuée dans ce contexte en Suisse, a rappelé la ministre socialiste.

Personne n'est épargné, puisque des hommes sont aussi touchés par la violence domestique, a poursuivi Mme Baume-Schneider. Sans oublier les enfants, soit comme victimes directes soit lorsqu'ils sont exposés au sein des familles.

La Jurassienne a présenté le rapport intermédiaire sur le plan d’action 2022-2026 de la Suisse pour la mise en œuvre de la Convention d'Istanbul. Les mesures sont sur la bonne voie, mais «on doit changer de paradigme.» Des «progrès substantiels doivent y être réalisés d'ici 2026».

Formation et information

La Confédération, les cantons et les communes ont défini trois domaines dans lesquels il est particulièrement nécessaire d'agir. Concrètement, une campagne nationale de prévention sera lancée fin 2025. A cette occasion, un numéro de téléphone central de soutien aux victimes, gratuit et disponible 24 heures sur 24, sera mis en service au niveau suisse.

Il est aussi prévu de promouvoir davantage les comportements non violents à l'école et dans le sport, notamment via les plans d'études.

Il faudra aussi mieux former et sensibiliser les personnes engagées dans la santé, l'éducation et la justice. Pour ce faire, le Bureau fédéral de l'égalité entre femmes et hommes élabore actuellement des standards minimaux pour la formation initiale et continue. Les spécialistes jouent un rôle central dans la lutte contre les violences, a rappelé à ce sujet la conseillère fédérale.

Enfin, la protection contre la violence sexualisée sera aussi sur le radar. Parmi les mesures prévues à ce titre figurent des campagnes de sensibilisation spécifiques, l'élaboration de normes pour les programmes destinés aux personnes auteures de violence ainsi qu'un meilleur accès aux offres de médecine et de médecine légale.

Confiance

Ce dernier point est d'ailleurs au centre d'une révision de la loi sur l'aide aux victimes, annoncée par son collègue Beat Jans récemment.

La collaboration avec les cantons, les villes et les communes est essentielle dans cette lutte, a encore noté la ministre. Les victimes doivent avoir confiance dans les autorités judiciaires et la police.

Le comportement en matière de dépôts de plaintes doit évoluer, a plaidé de son côté la conseillère d'Etat zurichoise Jacqueline Fehr, membre de la Conférence des directrices et directeurs cantonaux de justice et police. Aujourd'hui, trop peu de victimes franchissent le pas, de nombreux cas de violences ne sont donc pas découverts.

Dans une réaction, les Femmes socialistes ont réclamé davantage de moyens. Faire connaître les offres de soutien aux victimes est une bonne nouvelle, mais cela «entraînera inévitablement une augmentation de la demande», écrivent-elles dans un communiqué. Les maisons d'accueil et les centres de consultation pour victimes sont déjà à la limite de leurs capacités. Il faut un financement solide de ces offres.

nipa, ats