Maladie génétique rare Le CHUV met au point un traitement révolutionnaire

uc, ats

25.7.2024 - 11:23

Une équipe du CHUV de Lausanne a développé une thérapie génique qui augmente le taux de créatine dans le cerveau de rats atteints de déficience en transporteur de créatine (DTC). Cette découverte ouvre la voie à un potentiel traitement pour cette maladie rare responsable de 1% à 2% des cas de retard mental et actuellement incurable.

La méthode pourrait être appliquée à de nombreuses autres maladies génétiques (image d’illustration).
La méthode pourrait être appliquée à de nombreuses autres maladies génétiques (image d’illustration).
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La déficience en transporteur de créatine SLC6A8 (DTC) est le plus fréquent des syndromes de déficit en créatine, maladies génétiques rares entraînant une carence de cette molécule dans le cerveau des personnes atteintes.

Les principaux symptômes de la DTC incluent une déficience intellectuelle, un retard de langage significatif, des troubles du comportement et des traits autistiques, ainsi que des atteintes locomotrices.

Probablement largement sous-diagnostiquée, la DTC serait responsable de 1% à 2% de tous les cas de retard mental. À ce jour, aucun traitement satisfaisant n’existe pour cette maladie, a indiqué le CHUV dans un communiqué.

L’équipe d'Olivier Braissant développe depuis de nombreuses années différents modèles, in vivo et in vitro, de maladies génétiques du métabolisme, ainsi que de nouvelles stratégies de traitements autour de la DTC. Les spécialistes ont récemment fait une percée significative dans ce domaine grâce à une thérapie génique.

Vecteur viral

Cette approche vise à corriger le défaut génétique en faisant se réexprimer le transporteur de créatine SLC6A8 fonctionnel dans les cellules cérébrales, grâce à l’injection d’un vecteur viral spécifique. Les premiers essais sur un modèle animal, un rat génétiquement modifié qui mime la DTC, ont montré des résultats prometteurs, selon ces travaux publiés dans la revue Molecular Therapy.

En effet, la thérapie génique a permis à la fois d’augmenter le taux de créatine dans le cerveau, mais aussi de corriger les altérations locomotrices et comportementales des animaux traités. C’est la première fois que des effets positifs d’une thérapie génique sur un modèle in vivo sont constatés pour cette maladie rare.

Bien que des développements supplémentaires soient nécessaires avant d’envisager des essais cliniques sur des sujets humains, ces résultats ouvrent la voie à des traitements potentiels.

«Même si nous devons encore améliorer l’efficacité de notre protocole d’injection afin de maximiser la correction neurologique de la maladie, cette nouvelle approche a le potentiel de soigner la maladie sur le long terme», indique le Pr Braissant, cité dans le communiqué.

La méthode pourrait être appliquée à de nombreuses autres maladies génétiques affectant le système nerveux, selon les auteurs. Des scientifiques de l'EPFL ont également contribué à cette recherche.

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