Etats-UnisLa nomination de Rubio comme chef de la diplomatie américaine votée
ATS
21.1.2025 - 01:13
Le Sénat américain a approuvé lundi soir à l'unanimité la nomination de Marco Rubio au poste de secrétaire d'Etat, le jour de l'investiture du président américain Donald Trump. M. Rubio devient le premier membre du nouveau gouvernement américain à être confirmé.
Keystone-SDA
21.01.2025, 01:13
21.01.2025, 02:24
ATS
Il succède à Antony Blinken. «Nous sommes heureux d'avoir travaillé de manière bipartisane pour faire en sorte que l'un des nôtres, le sénateur Marco Rubio, soit en mesure de prendre rapidement la direction du département d'Etat», ont déclaré peu avant le vote en session planière les sénateurs républicain Jim Risch, qui préside la commission des affaires étrangères du Sénat, et démocrate Jeanne Shaheen.
«Compte tenu de l'incertitude qui règne actuellement dans le monde, il est dans l'intérêt [des Etats-Unis d']Amérique de ne pas perdre de temps et de remplir ce rôle immédiatement», a déclaré Mme Shaheen.
Marco Rubio, 53 ans, devra s'atteler à exécuter la diplomatie du président Donald Trump, qui, dans son discours d'investiture lundi, a promis de «reprendre» le contrôle du canal de Panama et de faire en sorte que les Etats-Unis soient à nouveau «respectés» dans le monde, tout en se posant en «artisan de la paix».
Chine la plus dangereuse
Lors de son audition la semaine dernière devant cette même commission, Marco Rubio avait affirmé que la Chine était «l'adversaire le plus puissant et le plus dangereux que les Etats-Unis aient eu à affronter» dans leur histoire.
Il avait dit vouloir mettre en oeuvre le slogan de Donald Trump, «l'Amérique d'abord», rejetant le paradigme central dans la diplomatie du gouvernement américain sortant, à savoir donner la priorité à un ordre mondial fondé sur les normes internationales. Selon lui, chaque politique diplomatique et chaque dollar dépensé par les Etats-Unis devra rendre le pays «plus sûr», «plus fort» et «plus prospère».
Né à Miami, fils d'immigrés cubains, Marco Rubio devient le premier chef de la diplomatie américaine parlant couramment l'espagnol. De par son histoire familiale, il s'est élevé contre le gouvernement communiste de La Havane ou contre d'autres pays latino-américains marqués à gauche, comme le Venezuela.
Marco Rubio est également un fervent soutien d'Israël, s'opposant farouchement à l'Iran et la montée en puissance de son programme nucléaire.
«Petit Marco»
L'influent sénateur, habitué des plateaux de télévision, a un temps été considéré comme l'étoile montante d'un parti républicain plus modéré et s'était même porté candidat face au magnat de l'immobilier lors de la présidentielle de 2016.
Ce dernier le désignait souvent comme le «petit Marco». Mais les deux hommes ont depuis lors enterré la hache de guerre.
Sur la guerre en Ukraine, Marco Rubio a appelé à une «diplomatie audacieuse» des Etats-Unis pour mettre un terme à la guerre.
Pour son premier jour de travail, il devrait s'entretenir mardi avec ses homologues japonais, australien et indien présents à Washington pour l'investiture de Donald Trump, selon des sources diplomatiques concordantes.
Au Sénat, M. Rubio a plaidé pour armer Taïwan, en passant par des livraisons directes d'équipements militaires américains plutôt que par la vente d'armes.
Marco Rubio a rapidement gravi les étapes en politique, gagnant sa première élection en 1998, cinq ans seulement après avoir fini ses études. Il a également été à la tête de la chambre basse de Floride dès l'âge de 34 ans. Père de quatre filles, il évoque régulièrement ses origines sociales modestes, avec un père serveur dans un bar et une mère caissière.
Dans le gouvernement anti-immigration de Donald Trump, Marco Rubio va surtout faire valoir son héritage anticommuniste. «Mon grand-père n'a pas appris que [les Etats-Unis d']Amérique étaient exceptionnelles en le lisant dans un livre, mais en les vivant et les voyant de ses propres yeux», racontait-il dans un livre en 2012.