«Frénésie guerrière» La coprésidente du PS se distancie des propos de Berset

hl, ats

14.3.2023 - 23:00

Après Cedric Wermuth lundi, c'est l'autre coprésidente du Parti socialiste, Mattea Meyer, qui se distancie des propos de son conseiller fédéral Alain Berset sur la guerre en Ukraine et les livraisons d'armes occidentales à ce pays. «Je ne ressens pas cette 'frénésie guerrière'», dont a parlé le Fribourgeois dans la presse dominicale, a-t-elle déclaré mardi.

Mme Meyer a fait savoir à son collègue de parti et président de la Confédération qu'elle ne partageait pas son opinion. (image d'archives)
Mme Meyer a fait savoir à son collègue de parti et président de la Confédération qu'elle ne partageait pas son opinion. (image d'archives)
KEYSTONE

ll s'agit de l'opinion personnelle de M. Berset, a précisé Mme Meyer. Personnellement et en tant que coprésidente du parti, elle ne partage pas cette opinion. Elle l'a d'ailleurs fait savoir à son collègue de parti et président de la Confédération.

Bien sûr, les événements de la guerre donnent de l'élan aux forces qui défendent le principe d'un renforcement de l'armée, a déclaré Mattea Meyer. Ceux-ci tentent également de tirer profit de la situation et de désamorcer les directives sur l'exportation de matériel de guerre, a-t-elle ajouté.

Le gouvernement agit de manière peu cohérente et se cache derrière la neutralité, avait déclaré lundi l'autre coprésident du PS Cédric Wermuth à la «NZZ». «Je partage le souhait d'Alain Berset de mettre fin à l'effusion de sang, mais je ne partage ni son analyse ni ses conclusions», a dit le conseiller national argovien à l'édition en ligne.

Pour l'instant, il n'y a pas de perspective de négociations. Poutine a d'autres objectifs, il est le seul obstacle à la paix, selon Wermuth.

«Frénésie guerrière»

Alain Berset avait défendu ce week-end la position du Conseil fédéral dans la guerre en Ukraine. Le gouvernement refuse fermement d'autoriser une réexportation de munitions suisses par des Etats européens vers l'Ukraine pour lui permettre de se défendre face à l'agression russe. A la place, il insiste sur l'engagement de la Suisse pour la protection de la population civile.

Les armes suisses ne doivent pas pouvoir être utilisées dans une guerre, avait affirmé Alain Berset, soulignant qu'il s'agit là du «noyau dur» de la neutralité. Et le ministre de mettre en garde contre une atmosphère semblable à celle qui régnait avant la Première Guerre mondiale. «Je sens aussi aujourd'hui cette frénésie guerrière dans certains milieux. Et j'en suis très inquiet», affirmait-il.

Ces déclarations ont provoqué de vives réactions en Suisse et à l'étranger. Les partis, à l'exception de l'UDC, les ont critiquées.

Berset calme le jeu

De passage à la Haute Ecole de St-Gall (HSG), Alain Berset a tenu à calmer le débat. Il en a appelé à avoir une vision «plus large», après avoir constaté dans les discussions sur l'Ukraine au plan international «une logique de guerre», selon un extrait de son intervention diffusé en soirée dans l'émission «10vor10» de la SRF. Le président de la Confédération a souligné l'importance de protéger la population civile en Ukraine et de procéder au déminage dans les zones de guerre.

hl, ats