En raison de PFAS La pêche est interdite dans le canal Stockalper

zd, ats

28.2.2023 - 14:40

La pêche est interdite dans l'entier du canal Stockalper. Les investigations menées par le canton montrent la présence de substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) et confirment que les poissons de ce cours d'eau sont contaminés.

L’importante barrière de confinement prévue en aval immédiat de l’ancienne raffinerie Tamoil sera mise en service dans le courant 2023 (archives).
L’importante barrière de confinement prévue en aval immédiat de l’ancienne raffinerie Tamoil sera mise en service dans le courant 2023 (archives).
ATS

Cette pollution provient de l'ancienne raffinerie de Collombey et du site chimique de Monthey. Elle est due à l’utilisation de mousses d'extinction d'incendie, contenant des PFAS dès les années 60 qui ont pollué les eaux souterraines en aval des deux sites, rappelle mardi le Service de l'environnement. Courant 2022, le Valais avait déjà interdit pêche et consommation de poissons provenant de deux étangs proches du canal Stockalper.

Les analyses complémentaires effectuées depuis montrent que les poissons de tout le linéaire de ce cours d'eau entre Collombey et le Léman présentent une contamination plus ou moins importante, indiquent mardi les services valaisans de l'environnement et de la chasse, pêche et faune. Elles ont été menées sur des poissons capturés durant la période de pêche par des privés ainsi que sur 20 poissons prélevés par le canton.

Les résultats indiquent que 46% des poissons contrôlés présentent une concentration aux PFAS supérieure aux limitations édictées le 7 décembre dernier par le nouveau règlement de la commission européenne, entre autres celle de 8 microgrammes par kilos pour la somme de 4 différents PFAS. Sur les 98 poissons analysés, 18 ont des teneurs entre dix et vingt fois plus élevées. Toutes les concentrations en PFAS se situaient entre 0,25 et 159 microgrammes par kilo, précise le communiqué.

Barrières de confinement

Le canton du Valais souligne qu'il poursuit sa surveillance de la pollution en aval des deux sites contaminés «dont les mesures de confinement et d’assainissement sont maintenues et poursuivies». A la suite d'une demande du service de l'environnement fin 2019, une barrière de confinement par pompage a été mise en place l’an dernier par Cimo en aval du site chimique.

Contacté par le SEN en 2020, Tamoil devrait installer la sienne – soit neuf puits de pompage en aval de l'ex-raffinerie – dans le courant 2023, précise Yves Degoumois, adjoint de la cheffe du service. «La mise en place de nos demandes dépend du bon vouloir des entreprises car nous n’avons pas encore rendu de décision, une étude de variante et un projet d’assainissement devant être rendus au préalable», précise-t-il.

Principe de précaution

Le canton relève par ailleurs qu'il est «fortement recommandé de ne pas consommer les poissons pêchés les années précédentes dans le canal Stockalper et encore conservés». La relation entre le taux, la durée d’exposition à ces polluants et d’éventuels problèmes de santé n’est pas précisément connue, mais le principe de précaution s’applique dans un tel cas, fait savoir le service.

Les PFAS, qui représentent un danger pour la santé, ne se dégradent quasiment pas dans l’environnement et dans les organismes vivants. Par le biais de l’irrigation, ces substances se retrouvent également dans les sols et les végétaux.

Cette famille de polluants est devenue un thème prédominant dans le domaine des sites contaminés depuis l’abaissement du seuil limite, pour répondre aux normes toxicologiques beaucoup plus sévères. La Suisse n'a pas encore établi de valeur légale limite en ce qui concerne les poissons.

zd, ats