Gudrun Burwitz (1929-2018), l'unique fille biologique d'Heinrich Himmler, est restée active au sein de groupements d'extrême droite jusqu'à un âge avancé. Elle n'a jamais pris ses distances par rapport à son père et à ses crimes. Sur la photo, on peut voir le Reichsführer-SS avec sa fille Gudrun lors d'une manifestation sportive organisée à Berlin en mars 1938.
Ironiquement, Gudrun Burwitz a travaillé en tant que secrétaire pour le Service fédéral de renseignement allemand (BND) pendant deux ans, de 1961 à 1963. Pour ce faire, elle avait pris un nom d'emprunt.
Le ministre des Affaires étrangères Joachim von Ribbentrop (1893-1946, à droite) sur une photo de famille prise aux alentours de 1940. Au cours d'une interview accordée à une chaîne de télévision russe, son fils aîné Rudolf von Ribbentrop (né en 1921, au-dessus à gauche) s'est dit reconnaissant du destin que son père célèbre lui avait offert et de tout ce qu'il lui avait permis de vivre.
Le secrétaire personnel d'Hitler Martin Bormann (1900-1945, au premier rang tout à gauche, cliché pris en 1935) est considéré comme un des principaux exécutants du dictateur nazi.
Son fils Adolf Martin Bormann (1930-2013) fut le premier filleur d'Hitler. En 1946, il avait abandonné son nom de baptême Adolf, s'était fait baptiser au sein de l'Église catholique et était devenu prêtre. Lorsqu'il parlait de son père, Bormann faisait la différence entre l'homme sévère, mais adoré de tous, et le fonctionnaire nazi dont il condamnait les actes.
Le représentant officiel d'Hitler Rudolf Hess (au centre, Göring à gauche, Speer à droite) a échappé à la condamnation à mort lors du procès de Nuremberg. Il s'est suicidé en 1987 dans la prison berlinoise de Spandau. Il avait 93 ans. En 1941, il avait réussi à fuir vers le Royaume-Uni en avion.
Wolf Rüdiger Hess (1937-2001, à gauche), lui aussi filleul d'Hitler, a œuvré toute sa vie pour la libération et la réhabilitation de son père. Après la mort de ce dernier, il a prétendu que son père ne s'était pas suicidé, mais avait été assassiné par le service de renseignements extérieurs du Royaume-Uni (SIS). Il a contribué à la diffusion de la légende de «Hess, aviateur de la paix», reprise par des groupements d'extrême droite.
En tant qu'architecte, Albert Speer Junior (1934-2017) a marché sur les traces de son père professionnellement parlant, un père qui, en tant qu'organisateur de l'armement nazi, avait été condamné à 20 ans de prison par le tribunal de Nuremberg.
Cependant, contrairement à Albert Speer Senior (1905-1981), qui avait contribué au déploiement d'une architecture nazie et d'une organisation urbaine mégalomaniaque, le fils a œuvré en faveur d'une culture architecturale démocratique et responsable qui lui a valu de recevoir de nombreux prix et récompenses.
Après la guerre, Edda Göring (née en 1938), la fille unique du maréchal Hermann Göring (1893-1946), s'est battue pendant plusieurs dizaines d'années devant les tribunaux pour récupérer une partie de l'héritage de son père, qui s'était suicidé pour échapper à son exécution.
En 2014, elle a une nouvelle fois tenté d'obtenir la restitution de la fortune de son père, qui est notamment le fruit d'actes de vol et d'extorsion commis durant la période nazie, en déposant une pétition au Landtag de Bavière, mais ses réclamations sont restées vaines. Sur ce cliché, on peut voir Edda Göring sur le chemin de l'école, à Munich, aux alentours de 1950.
Que sont devenus les enfants des principaux criminels nazis?
Gudrun Burwitz (1929-2018), l'unique fille biologique d'Heinrich Himmler, est restée active au sein de groupements d'extrême droite jusqu'à un âge avancé. Elle n'a jamais pris ses distances par rapport à son père et à ses crimes. Sur la photo, on peut voir le Reichsführer-SS avec sa fille Gudrun lors d'une manifestation sportive organisée à Berlin en mars 1938.
Ironiquement, Gudrun Burwitz a travaillé en tant que secrétaire pour le Service fédéral de renseignement allemand (BND) pendant deux ans, de 1961 à 1963. Pour ce faire, elle avait pris un nom d'emprunt.
Le ministre des Affaires étrangères Joachim von Ribbentrop (1893-1946, à droite) sur une photo de famille prise aux alentours de 1940. Au cours d'une interview accordée à une chaîne de télévision russe, son fils aîné Rudolf von Ribbentrop (né en 1921, au-dessus à gauche) s'est dit reconnaissant du destin que son père célèbre lui avait offert et de tout ce qu'il lui avait permis de vivre.
Le secrétaire personnel d'Hitler Martin Bormann (1900-1945, au premier rang tout à gauche, cliché pris en 1935) est considéré comme un des principaux exécutants du dictateur nazi.
Son fils Adolf Martin Bormann (1930-2013) fut le premier filleur d'Hitler. En 1946, il avait abandonné son nom de baptême Adolf, s'était fait baptiser au sein de l'Église catholique et était devenu prêtre. Lorsqu'il parlait de son père, Bormann faisait la différence entre l'homme sévère, mais adoré de tous, et le fonctionnaire nazi dont il condamnait les actes.
Le représentant officiel d'Hitler Rudolf Hess (au centre, Göring à gauche, Speer à droite) a échappé à la condamnation à mort lors du procès de Nuremberg. Il s'est suicidé en 1987 dans la prison berlinoise de Spandau. Il avait 93 ans. En 1941, il avait réussi à fuir vers le Royaume-Uni en avion.
Wolf Rüdiger Hess (1937-2001, à gauche), lui aussi filleul d'Hitler, a œuvré toute sa vie pour la libération et la réhabilitation de son père. Après la mort de ce dernier, il a prétendu que son père ne s'était pas suicidé, mais avait été assassiné par le service de renseignements extérieurs du Royaume-Uni (SIS). Il a contribué à la diffusion de la légende de «Hess, aviateur de la paix», reprise par des groupements d'extrême droite.
En tant qu'architecte, Albert Speer Junior (1934-2017) a marché sur les traces de son père professionnellement parlant, un père qui, en tant qu'organisateur de l'armement nazi, avait été condamné à 20 ans de prison par le tribunal de Nuremberg.
Cependant, contrairement à Albert Speer Senior (1905-1981), qui avait contribué au déploiement d'une architecture nazie et d'une organisation urbaine mégalomaniaque, le fils a œuvré en faveur d'une culture architecturale démocratique et responsable qui lui a valu de recevoir de nombreux prix et récompenses.
Après la guerre, Edda Göring (née en 1938), la fille unique du maréchal Hermann Göring (1893-1946), s'est battue pendant plusieurs dizaines d'années devant les tribunaux pour récupérer une partie de l'héritage de son père, qui s'était suicidé pour échapper à son exécution.
En 2014, elle a une nouvelle fois tenté d'obtenir la restitution de la fortune de son père, qui est notamment le fruit d'actes de vol et d'extorsion commis durant la période nazie, en déposant une pétition au Landtag de Bavière, mais ses réclamations sont restées vaines. Sur ce cliché, on peut voir Edda Göring sur le chemin de l'école, à Munich, aux alentours de 1950.
Gudrun Burwitz, la fille d'Heinrich Himmler, s'est investie au sein de groupements néonazis et d'extrême droite jusqu'à la fin. Suite à son décès, survenu il y a quelques semaines, Bluewin s'est demandé ce que les enfants d'autres criminels nazis avaient fait de leur héritage familial. Et ils ont tous suivi des chemins bien différents.
Dans la structure du pouvoir national-socialiste, les historiens considèrent le Reichsführer-SS, tel était le titre officiel d'Himmler, comme le deuxième bras droit d'Hitler. Heinrich Himmler (1900-1945) a été l'organisateur des camps de concentration, un des principaux responsables de la campagne de destruction menée par l'Allemagne en Europe de l'Est ainsi qu'un des principaux initiateurs du génocide des Juifs européens. Il s'est suicidé peu après son arrestation par les Alliés.
Gudrun Burwitz (1929-2018), l'unique fille biologique d'Heinrich Himmler, est restée active, jusqu'à un âge avancé, au sein de groupements d'extrême droite, tels que la Wiking-Jugend et la Stille Hilfe, et a participé à des rassemblements nazis. Elle n'a jamais pris ses distances par rapport à son père et à ses crimes. Ironiquement, Gudrun Burwitz a travaillé en tant que secrétaire pour le Service fédéral de renseignement allemand (BND) pendant deux ans, de 1961 à 1963. Pour ce faire, elle avait pris un nom d'emprunt.
Joachim von Ribbentrop (1893-1946) a été le ministre des Affaires étrangères d'Hitler de 1938 jusqu’à la fin de la dictature nazie. Considéré comme l'un des principaux criminels de guerre du régime nazi, il a été condamné à mort par le tribunal militaire international au cours du procès de Nuremberg et a été pendu. Tant en Allemagne qu'à l'étranger, aucun autre dirigeant du Troisième Reich n'a été jugé avec autant de mépris que le représentant de commerce et politicien Joachim von Ribbentrop.
Son fils aîné Rudolf von Ribbentrop (né en 1921) a combattu en tant qu'officier SS durant la Seconde Guerre mondiale. En 2008, il a publié le livre «Mon Père, Joachim Von Ribbentrop: Secrets d'Etat - Souvenirs et Témoignages» aux éditions de droite Ares Verlag. Au cours d'une interview accordée à une chaîne de télévision russe, cet homme d'affaires qui a réussi en Allemagne s'est dit reconnaissant du destin que son père célèbre lui avait offert et de tout ce qu'il lui avait permis de vivre.
Edda Göring s'est battue pendant des décennies
En tant qu'architecte, Albert Speer Junior (1934-2017) a marché sur les traces de son père professionnellement parlant, un père qui, en tant qu'organisateur de l'armement nazi, avait été condamné à 20 ans de prison par le tribunal de Nuremberg. Cependant, contrairement à Albert Speer Senior (1905-1981), qui avait contribué au déploiement d'une architecture nazie et d'une organisation urbaine mégalomaniaque, le fils a œuvré en faveur d'une culture architecturale démocratique et responsable qui lui a valu de recevoir de nombreux prix et récompenses.
Après la guerre, Edda Göring (née en 1938), la fille unique du maréchal Hermann Göring (1893-1946), s'est battue pendant plusieurs dizaines d'années devant les tribunaux pour récupérer une partie de l'héritage de son père, qui s'était suicidé pour échapper à son exécution. En 2014, elle a une nouvelle fois tenté d'obtenir la restitution de la fortune de son père, qui est notamment le fruit d'actes de vol et d'extorsion commis durant la période nazie, en déposant une pétition au Landtag de Bavière, mais ses réclamations sont restées vaines.
Parcourez notre galerie d'images pour découvrir ce que sont devenus les enfants d'influents fonctionnaires nazis dans l'Allemagne d'après-guerre.
Leni Riefenstahl: le destin de la réalisatrice d'Hitler
Leni Riefenstahl: le destin de la «réalisatrice d'Hitler»
Le réalisateur Arnold Fanck (à droite) et la danseuse, réalisatrice et photographe Leni Riefenstahl. Le documentaire d'Arte «Leni Riefenstahl et son mentor» («Eiskalte Leidenschaft - Leni Riefenstahl und Arnold Fanck zwischen Hitler und Hollywood»), un projet particulièrement abouti, sera diffusé ce mercredi 20 juin à 23h.
En 1925, Leni Riefenstahl voit au cinéma un film d'Arnold Fanck qui la fascine — c'est décidé, elle veut elle aussi faire carrière à l'écran. Arnold Fanck, qui fait partie des réalisateurs les plus en vue de la république de Weimar, contribuera au succès de la jeune Berlinoise. Image issue du film «SOS Eisberg», réalisé en 1932/1933.
C'est Hollywood, et plus précisément le fondateur des studios Universal, qui investira un million de reichsmarks dans le premier film germano-américain. Le projet de film alors le plus cher de l'histoire est considéré comme risqué. Fanck se montre sûr de lui – mais comme annoncé, il ne tournera les premières scènes depuis un iceberg que dix jours après son arrivée.
Pour Leni Riefenstahl, Arnold Fanck écrira également le scénario de «La Montagne sacrée», un film tourné en 1926 — avec Luis Trenker, une véritable star dans le monde de l'alpinisme, dans le premier rôle masculin. C'est dans ce film qu'elle fera ses premiers pas en tant qu'actrice. Et ce n'est que le début.
Leni Riefenstahl et Arnold Fanck ont rapidement fini par s'imposer comme le duo gagnant du cinéma allemand, faisant fureur au box-office avec des films comme «L'Enfer blanc du Piz Palü» (1929, sur la photo: une scène du film).
Après «SOS Eisberg», la carrière d'Arnold Fanck finira progressivement par s'essouffler. Leni Riefenstahl, en revanche, ne percera réellement qu'en 1933, avec le début de la dictature nazie. Leni Riefenstahl adore Hitler et met rapidement tout ce qu'Arnold lui a appris au service d'un tout autre genre: il est toujours question de héros, mais dans le respect de la conception idéologique du nouveau dirigeant.
En 1936, une gymnaste donne le meilleur d'elle-même aux Jeux olympiques. Voici une image issue du film «Les Dieux du stade» de Leni Riefenstahl. Ses films de propagande nazie lui ont permis d'asseoir sa notoriété, aussi triste soit-elle.
Leni Riefenstahl met en scène le corps en tant que machine. Il s'agit d'images telles qu'on pourrait en retrouver dans les publicités aujourd'hui.
Walter Frentz et Leni Riefenstahl ensemble lors du tournage du film «Les Dieux du stade».
Le caméraman de Leni Riefenstahl au plus près de l'athlète Erwin Huber, 1936.
Leni Riefenstahl se tient derrière Walter Frentz, une caméra à la main, durant le tournage des «Dieux du stade» en août 1936.
La réalisatrice allemande Leni Riefenstahl était elle-même une grande sportive et a décroché le «Deutsche Turn- und Sportabzeichen». Cliché non daté.
Même 80 ans après la première du film olympique de Leni Riefenstahl (au centre), ce long-métrage de plus de quatre heures reste un mélange de prouesse cinématographique et d'œuvre de propagande.
Les nazis avaient créé des conditions de production idéales pour Leni Riefenstahl.
Pour «Les Dieux du stade», la réalisatrice avait à sa disposition une équipe de plus de 300 personnes, dont 34 caméramans.
Le personnel pouvait se déplacer librement sur le site olympique. En tout, plus de 400'000 mètres de pellicule ont été utilisés pour tourner ce film.
«Je suis fascinée par tout ce qui est beau, fort, sain, par tout ce qui vit», avait autrefois déclaré Leni Riefenstahl dans une interview accordée à la revue de cinéma française «Les Cahiers du Cinéma». Cela s'appliquait certainement aussi au lanceur de disque nu qu'elle avait photographié pour son film «Les Dieux du stade», en 1936.
Leni Riefenstahl a travaillé sur ce film pendant deux ans, …
… sous la pression du ministre de la Propagande Joseph Goebbels (à gauche) — ici avec Leni Riefenstahl (au centre) et Adolf Hitler, 1938.
Leni Riefenstahl dans le jardin de sa maison peu avant son incarcération.
La photographe et réalisatrice en 2002. Leni Riefenstahl est décédée en 2003, dans sa maison de Pöcking, en Haute-Bavière, peu avant son 101e anniversaire.
Seconde Guerre mondiale: chronologie des événements
Seconde Guerre mondiale: la chronologie des événements
Un escadron des terribles bombardiers en piqué Junkers Ju 87 en action dans le ciel polonais. Apportant un soutien aux formations de chars allemands, ces bombardiers ont joué un grand rôle dans le succès de la Blitzkrieg. Au début de la guerre, personne en Allemagne n'imaginait encore que les bombardements aériens infligeraient au Reich destruction et détresse.
En attaquant la Pologne le 1er septembre 1939, le Reich allemand déclenchait la Seconde Guerre mondiale. Sur la photo: vue d'un bombardier allemand après une attaque sur Varsovie le 7 octobre 1939.
L'Allemagne d'Hitler n'en était pas à son coup d'essai en matière de provocations militaires, avec pour objectif déclaré de se débarrasser des conditions du Traité de Versailles. Ainsi, le 7 mars 1936, lorsque la Wehrmacht pénètre en Rhénanie démilitarisée, violant ainsi le traité, les puissances occidentales se contentent de condamner verbalement la démarche des Allemands. Sur la photo: des soldats de la Wehrmacht accueillis avec enthousiasme lors de leur entrée dans Cologne.
La guerre civile espagnole, qui s'est déroulée de juillet 1936 à avril 1939, marque le premier déploiement de soldats allemands à l'étranger depuis la Première Guerre mondiale. Avec la «Légion Condor», Hitler soutient les putschistes de droite, menés par le Général Francisco Franco, contre le gouvernement élu du Front populaire. Grâce à l'aide allemande, Franco peut asseoir son pouvoir en Espagne. Les dernières troupes de la Légion rentrent en Allemagne en mai 1939. Sur la photo: des soldats de la «Légion Condor» entrent le 27 mai 1939 dans la ville espagnole d'Avila.
En novembre 1937, Hitler avait présenté ses plans d'expansion militaire à son ministre de la Guerre, aux commandants en chef des trois sections de la Wehrmacht et à son ministre des Affaires étrangères, ainsi que le souligne le procès-verbal du Colonel Friedrich Hossbach également présent. L'objectif du dictateur était alors de résoudre d'ici 1943/1945 le problème du manque d'espace allemand et d'agrandir l'espace vital à l'est. D'après les enregistrements de Hossbach, Hitler aurait envisagé l'annexion de l'Autriche et de la Tchécoslovaquie dès 1938. Sur la photo: Hitler participe à une parade en 1938.
En Autriche, une votation était prévue le 13 mars 1938 pour savoir si la population souhaitait rester indépendante. Cependant, la nuit du 11 au 12 mars, la situation évolue de façon dramatique, quand le Parti nazi autrichien renverse l'ancien gouvernement. Dès le 12 mars, des troupes allemandes entrent en Autriche. Le nouveau gouvernement fédéral autrichien, dirigé par le nazi Arthur Seyss-Inquardt, décide le 13 mars, en accord avec Hitler, le rattachement de l'Autriche au Reich allemand. Ce rattachement, baptisé «Anschluss», est entériné par votation le 10 avril – les autres grandes puissances acceptent alors l'événement comme un fait accompli. Sur la photo: une affiche de propagande nazie pour l'«Anschluss» de l'Autriche. Portrait d'Adolf Hitler, sur une carte de l'Allemagne. Un aigle et une svastika.
Après le rattachement de l'Autriche, Hitler aggrave la crise avec la question de la Bohême Moravie, qui dégénérait depuis les années 1920 dans cette région de la Tchécoslovaquie plurinationale où les «Allemands des Sudètes» étaient majoritaires. Hitler encourage le rattachement des Sudètes au Reich allemand. Hitler, le Premier ministre italien Benito Mussolini, le Premier ministre britannique Neville Chamberlain et le Premier ministre français Édouard Daladier se rencontrent finalement le 21 septembre 1938 à Munich. Les accords qui y sont signés établissent que les régions tchécoslovaques périphériques majoritairement allemandes de Bohème, de Moravie et de Silésie doivent être rattachées au Reich allemand entre le 1er et le 10 octobre. En contrepartie, la Grande-Bretagne et la France garantissent les frontières du reste de la Tchécoslovaquie. La menace de guerre qui planait dans la zone est pour l'instant levée, et Chamberlain est alors encore félicité pour sa politique pacifiste. Sur la photo, de gauche à droite: Neville Chamberlain, Édouard Daladier, Adolf Hitler, Benito Mussolini et le ministre italien des Affaires étrangères Ciano à Munich.
Les événements ont rapidement montré que la fameuse politique d'apaisement (Appeasement) allait échouer lamentablement. Dès le 2 octobre 1938, Hitler donne à la Wehrmacht l'instruction de préparer le terrain pour la conquête du reste de la Tchécoslovaquie. Il s'appuie finalement sur l'escalade du conflit entre Tchèques et Slovaques dans le pays pour marcher sur la Tchécoslovaquie et instaurer le Protectorat de Bohême-Moravie, le 16 mars 1939. Quelques jours plus tard, il place également la Slovaquie sous la protection du Reich. Réagissant face à la politique agressive et imprévisible de l'Allemagne d'Hitler, Chamberlain déclare la fin de la politique d'apaisement: l'embrasement de la guerre est proche. Sur la photo: des chars allemands entrent dans Prague.
La soif d'annexion d'Hitler à l'est est loin d'être étanchée. De plus, le dictateur pense que la guerre doit avoir lieu rapidement, tant que l'Allemagne dispose encore d'un avantage en matière d'armement. Le 22 mai 1939, les hostilités continuent d'être préparées par les diplomates: le «Pacte d'acier», un traité d'alliance, est conclu entre l'Allemagne et l'Italie et signé par le ministre allemand des Affaires étrangères Joachim von Ribbentrop et son homologue italien Galeazzo Ciano à Berlin. L'Italie avait longtemps refusé de signer un traité d'alliance ferme avec le Reich allemand. Les deux pays se garantissent désormais un soutien absolu en cas de conflit, et ce même en cas de guerre d'agression. Sur la photo, de gauche à droite: le ministre allemand des Affaires étrangères Joachim von Ribbentrop, le chef de la marine allemande, le Grand amiral Erich Raeder, le ministre italien des Affaires étrangères, le comte Galeazzo Ciano, le colonel-général Walter von Brauchitsch, Adolf Hitler, le chef du Haut commandement de la Wehrmacht, le maréchal Wilhelm Keitel et le maréchal Hermann Göring.
Hitler fait un pas de plus vers la guerre le 23 août 1939 en signant un pacte de non-agression avec Moscou, également entré dans l'histoire sous le nom de «Pacte germano-soviétique», «Pacte Hitler-Staline» ou «Pacte Molotov-Ribbentrop». Mais c'est le protocole additionnel secret qu’il contient qui est le plus important. Le Reich allemand et l'Union soviétique y définissent la répartition de l'Europe centrale et orientale en cas de guerre: Moscou devait obtenir la Finlande, la Bessarabie et les États baltes d'Estonie et de Lettonie. À l'origine, la Lituanie devait revenir au Reich allemand et la Pologne devait quant à elle être répartie entre les deux pays. Sur la photo: Joseph Staline (2e en partant de la droite), le ministre soviétique des Affaires étrangères Viatcheslav Molotov (assis) et le ministre allemand des Affaires étrangères Joachim von Ribbentrop (3e en partant de la droite) lors de la signature du traité à Moscou.
Fort de ce pacte de non-agression, Hitler peut continuer son escalade et faire avancer ses prétentions territoriales sur la Pologne, car il n'a plus à craindre d'agression de la part de l'Union soviétique. Le IIIe Reich demande désormais l'annulation d’autres dispositions du Traité de Versailles: le Reich veut récupérer la ville libre de Dantzig ainsi qu’un corridor pour rattacher la Prusse orientale au Reich, ce que la Pologne refuse. Sur la photo: en 1938, un professeur allemand explique à ses élèves l'importance stratégique de Dantzig.
Le Führer avait initialement donné l'ordre d'attaquer la Pologne le 26 août, mais recule au dernier moment. Les Britanniques et le gouvernement polonais viennent en effet de signer un pacte formel d'assistance mutuelle et Mussolini a laissé entendre que l'Italie ne participerait pas à une guerre. Mais ces évolutions diplomatiques ne retiennent pas longtemps l’attaque d’Hitler. Le lendemain de la simulation de l'attaque d'un groupe de francs-tireurs polonais contre un émetteur radio à Gleiwitz, le 1er septembre 1939, la Wehrmacht donne l'assaut. La plus grande catastrophe du XXe siècle peut commencer. Sur la photo: des soldats de la Wehrmacht abattent une barrière à la frontière germano-polonaise le 1er septembre 1939.
«Cette nuit, pour la première fois, des soldats réguliers polonais ont tiré sur notre territoire. Depuis 5 h 45, nous répliquons et désormais les bombes répondront aux bombes!», annonce Hitler le 1er septembre 1939 dans un discours retransmis à la radio. Sur la photo: Adolf Hitler lors de son discours au Reichstag le 1er septembre 1939.
Auparavant, dans le port de Dantzig, le navire «Schleswig-Holstein» avait ouvert le feu sur la Westerplatte, une presqu'île de l'enclave polonaise. Le 1er septembre, dès le petit matin, l'armée de l’air allemande commence à attaquer la ville polonaise de Wielun. Il s'agit probablement du premier combat de la Seconde Guerre mondiale. Sur la photo: des incendies font rage du côté polonais suite aux tirs du «Schleswig-Holstein».
L'attaque de la Pologne, qui va à l'encontre des droits de l'homme, est menée par les envahisseurs allemands sous forme de «Blitzkrieg» ou guerre éclair et dure quelques semaines, jusqu'à l'arrêt des combats le 6 octobre 1939. Dans ce combat inégal, les unités allemandes, motorisées, modernes et très bien équipées, comptant environ 1,5 million d'hommes, sont combattues par des Polonais désespérés, parfois à cheval et uniquement équipés de lances et de sabres. Sur la photo: une unité de la cavalerie polonaise se prépare à l'attaque en 1939.
Dès le 3 septembre 1939, la France et la Grande-Bretagne, dans le cadre de leur traité d'assistance mutuelle avec la Pologne, déclarent la guerre au Reich allemand, mais restent d'abord inactives sur le plan militaire et ne peuvent pas soulager efficacement la Pologne alliée. Sur la photo: le Premier ministre britannique Neville Chamberlain déclare l'entrée en guerre des Britanniques le 3 septembre 1939 dans une allocution radiophonique.
Au cours du premier hiver de la guerre, celui de 1939/40, le plus froid depuis une centaine d'années dans une grande partie de l'Europe, entrent officiellement en guerre, outre le Reich allemand, la République de Slovaquie et la Pologne, la France, l'Union soviétique et certains des États du Commonwealth: le Royaume-Uni, l'Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande, l'Inde et l'Union sud-africaine. Cet hiver-là, la situation reste calme dans l'ensemble. Seule la Guerre d'Hiver entre la Finlande et l'Union soviétique fait rage et vise à créer en Carélie une zone-tampon pour protéger Leningrad. Lorsque cette guerre prend fin le 13 mars 1940, la Finlande a certes préservé son indépendance, mais doit faire des concessions territoriales considérables à l'Union soviétique. 70'000 Finlandais sont morts ou ont été blessés pendant ces combats. On estime que cette guerre a également fait beaucoup de victimes dans l'Armée rouge. La guerre mondiale dégénère rapidement en 1940. Et seulement cinq ans plus tard, l'Allemagne capitule les 8 et 9 mai 1945 et le Japon, le 2 septembre 1945. La guerre a coûté la vie à environ 60 millions de soldats et de civils, dont 6 millions sont morts dans les camps de concentration et d'extermination nazis. Sur la photo: des soldats finlandais sur le front russe en 1939.
Retour à la page d'accueil