Ils voyagent avec les plantes Les insectes exotiques, cette bombe à retardement

uc, ats

6.6.2023 - 11:13

Les insectes exotiques suivent les plantes qui leur servent de garde-manger, avec un temps de retard, selon une étude lausannoise. Les découvertes d'insectes non indigènes pourraient augmenter de 35% au niveau mondial dans un avenir proche.

A l'instar du capricorne asiatique, plus de 7000 espèces d’insectes vivent aujourd’hui hors de leur habitat originel (archives).
A l'instar du capricorne asiatique, plus de 7000 espèces d’insectes vivent aujourd’hui hors de leur habitat originel (archives).
ATS

Keystone-SDA, uc, ats

L'équipe de Cleo Bertelsmeier au Département d'écologie et évolution (DEE) de l'Université de Lausanne (UNIL) s'est intéressée aux relations entre circulation de plantes et d'insectes. Nombre de ces derniers vivent en effet en lien étroit avec des végétaux, qui font office de garde-manger ou de logement.

Doctorant au DEE et premier auteur de la publication, Aymeric Bonnamour a scruté, pour chaque décennie de 1800 à 2010 et pour chaque région du monde, les introductions de plantes et d'insectes répertoriées.

«Notre analyse statistique montre que les découvertes actuelles d'insectes en dehors de leur zone native s'expliquent davantage par les flux de végétaux qui remontent au début du XXe siècle que par les flux plus récents», relate le chercheur, cité mardi dans un communiqué de l'UNIL.

Sur la base de ce décalage temporel, les biologistes lausannois ont quantifié la «dette d'invasion» actuelle, c'est-à-dire les cas de figure où les plantes hôtes sont déjà implantées sous de nouvelles latitudes, mais les insectes qui les accompagnent n'ont pas encore été détectés.

Résultat: ils s'attendent, dans les décennies à venir, à plus de 3400 nouvelles introductions d'insectes hors de leur contrée d'origine, ce qui correspond à une augmentation potentielle de 35% au niveau mondial. Ces travaux sont publiés dans la revue américaine PNAS.