Vive inquiétude à BruxellesTrump n'aidera «jamais» l'Europe en cas de guerre
tafi/Trad
13.1.2024
La crainte d'un retour de Donald Trump à la Maison Blanche est omniprésente en Europe. Il y a de bonnes raisons d'avoir de fortes craintes que cela se produise, comme l'a rappelé le commissaire européen Thierry Breton, qui a eu une réunion privée très tendue avec l'ancien président américain à Davos.
tafi/Trad
13.01.2024, 12:36
13.01.2024, 12:41
tafi/Trad
Si l'Europe était attaquée militairement, les États-Unis ne lui viendraient jamais en aide. Du moins, pas si le président est Donald Trump. Selon le magazine Politico, le prédécesseur et possible successeur de Joe Biden l'a «juré» lors d'une réunion privée avec de hauts responsables politiques de l'UE.
«Vous devez comprendre que si l'Europe est attaquée, nous ne viendrons jamais vous aider et vous soutenir»: c'est en ces termes que Donald Trump s'est adressé à Ursula von der Leyen en marge du Forum économique mondial de Davos, comme le rapporte Thierry Breton, qui l'a rencontré en 2020.
Pour Thierry Breton, cette anecdote, racontée lors d'un événement au Parlement européen à Bruxelles, est un avertissement de ce qui attend l'Europe et le monde si l'homme d'affaires est effectivement élu pour un second mandat à la Maison Blanche.
Menaces et attaques personnelles
Toujours selon M. Breton, l'annonce de l'ancien président américain de ne pas fournir d'aide ne s'est pas arrêtée là. Le Français, qui était présent lors de la réunion, se souvient que Trump a ensuite menacé : «Au fait, l'OTAN est morte et on va la quitter, on va la quitter».
Par la suite, la réunion tendue a même pris une tournure personnelle lorsque celui qui était alors locataire de la Maison Blanche s'en est pris à Ursula von der Leyen: «Et au fait, vous me devez 400 milliards de dollars parce que vous, les Allemands, vous n'avez pas payé ce que vous auriez dû pour la défense.»
Alors que les primaires républicaines américaines doivent débuter lundi 15 janvier, les craintes d'un possible retour de Trump à la présidence des États-Unis sont omniprésentes à Bruxelles. M. Breton exhorte l'UE à renforcer ses capacités d'autodéfense face à la guerre menée par la Russie en Ukraine et à l'élection présidentielle américaine à venir.
Un signal d'alarme pour l'Europe
La rencontre avec Trump à Davos est un signal d'alarme pour lui : «Nous savons plus que jamais que nous sommes seuls», a déclaré M. Breton, qui a proposé un fonds de 100 milliards d'euros pour augmenter la production de défense dans l'UE.
Bien que presque tous les pays de l'UE soient également membres de l'OTAN, «nous n'avons pas d'autre choix que d'augmenter drastiquement ce pilier pour être prêts à faire face à tout ce qui pourrait arriver». La candidature de Donald Trump à un second mandat à la Maison Blanche est le pire scénario - et non le plus impossible - pour l'Europe.
Dans les sondages d'opinion, il devance en effet nettement ses plus féroces rivaux au sein du parti, Ron DeSantis et Nikki Haley. Et ce, bien que plusieurs procédures pénales soient en cours contre le magnat.
Trump bénéficie-t-il d'une protection contre les poursuites judiciaires?
Rappelons que M. Trump a été accusé, entre autres, de tentative de fraude électorale. Les avocats de l'homme de 77 ans souhaitent que les charges soient abandonnées, arguant que leur client bénéficie de l'immunité en tant que président des États-Unis en exercice à l'époque. Une cour d'appel de Washington D.C. se penche sur la question.
Les juges doivent décider si le républicain peut être poursuivi en vertu de la loi fédérale pour avoir tenté de renverser le résultat de l'élection présidentielle de 2020. Leur décision est si importante que M. Trump s'est même présenté en personne à l'audience, alors qu'il n'était pas tenu de le faire.