Le président de la Confédération Alain Berset a rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors du sommet de la Communauté politique européenne (CPE) en Moldavie. La poignée de mains a eu lieu après la photo de groupe officielle.
Keystone-SDA, bs, ats
01.06.2023, 15:17
01.06.2023, 17:52
ATS
On ignorait dans un premier temps de quoi MM. Berset et Zelensky avaient parlé. A l'occasion de ce Sommet européen des chefs d'Etat et de gouvernement, le président ukrainien veut demander des missiles de défense Patriot et des avions de combat. La Suisse n'autorise pas, pour l'heure, l'exportation de matériel de guerre dans les régions en crise.
M. Berset a souligné devant les journalistes la proximité du sommet, qui se déroule à Bulboaca, dans la banlieue de la capitale moldave Chisinau, de la frontière ukrainienne. Celle-ci se trouve à seulement 20 kilomètres du lieu du sommet. Cette proximité est un signe de solidarité avec l'Ukraine, a déclaré Alain Berset.
Mais c'est aussi «un signal très fort de soutien à la Moldavie. Car la situation est également difficile pour Chisinau», a-t-il ajouté.
Comme un défi
Près de 50 dirigeants européens se sont réunis pour ce sommet, défiant le président russe Vladimir Poutine dans une Moldavie qui vit aussi dans la crainte de la Russie.
Les participants envoient un message de soutien à l'Ukraine et à la Moldavie, alors qu'une nouvelle attaque aérienne a frappé Kiev tôt jeudi matin, tuant au moins trois personnes dont un enfant.
Parallèlement, Moscou a affirmé que les forces ukrainiennes avaient tenté d'"envahir» la région russe de Belgorod et mené des frappes nourries qui ont fait onze blessés, notamment dans la ville frontalière de Chebekino.
Le président ukrainien a profité de la tribune offerte par cette deuxième réunion de la CPE pour plaider avec force en faveur de l'adhésion de son pays à l'Otan et à l'UE.
Le sommet de la CPE «est une expression claire de notre unité, de notre force et de notre détermination à agir ensemble comme une (...) famille européenne unique (...) pour dissuader l'agression et consolider la paix sur le continent», a déclaré lde son côté la présidente moldave Maia Sandu, qui frappe également à la porte de l'Union européenne.
Comme lors de sa première édition à Prague en octobre, le sommet, organisé au château Mimi, un domaine viticole dans le village de Bulboaca, a donné lieu à une «photo de famille», avec cette fois un absent de marque, le président turc Recep Tayyp Erdogan, réélu dimanche et qui n'a pas fait le déplacement.
Symbole fort
Prise dans ce village proche de la Transdniestrie, région séparatiste pro-russe de 300'000 habitants dans l'Est du pays, la photo se veut un symbole fort de l'isolement de Poutine sur le continent.
Rassemblement beaucoup plus large que l'UE (20 pays ont été invités en plus des 27 membres du bloc), la CPE, imaginée par le président français Emmanuel Macron, réunit des Etats aux profils et parcours très différents: Arménie, Géorgie, Islande, Norvège, Suisse, Turquie, Royaume-Uni, Serbie, Azerbaïdjan...
«La Russie de Poutine s'est exclue elle-même de cette communauté en lançant cette guerre contre l'Ukraine», a souligné le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell.
«J'espère que la présence de tant de dirigeants ici, tout près de l'Ukraine, enverra un message fort sur l'unité de nombreux États, pas seulement de l'Union européenne, pour défendre l'ordre international», a-t-il ajouté.
Discussions sur le Kosovo et l'Arménie
La CPE est aussi l'occasion de quelques discussions bilatérales ou en formats restreints entre dirigeants.
Elle pourrait aider à faire baisser les tensions dans le Nord du Kosovo, où des violences ont éclaté le week-end dernier entre manifestants serbes et policiers, faisant 30 blessés parmi les soldats de la force de l'Otan déployés sur place.
Par ailleurs, les dirigeants arménien et azerbaïdjanais, en pleine négociation pour mettre fin à leur conflit, devaient se réunir sous l'égide d'Emmanuel Macron, d'Olaf Scholz et du président du Conseil européen Charles Michel.
Erevan et Bakou s'affrontent depuis des décennies pour le contrôle de la région azerbaïdjanaise du Nagorny Karabakh peuplée majoritairement d'Arméniens.